Face au champion d'Afrique sortant, l'Etoile est à la rechereche d'une bonne formule pour le surprendre à Radès Réputée pour son jeu séduisant et ses beaux mouvements offensifs, l'Etoile actuelle convainc presque davantage derrière que devant ces derniers temps, comme en attestent les péripéties du match face à Sunshine. Cette Etoile-là nous rappelle qu'une Champion's League se gagne avant tout grâce à une bonne défense. Mais pas seulement... Cela dit, l'arrière-garde des «Rouges» s'appuie sur des éléments chevronnés (tel que Felhi et Bejaoui) et sur un bloc défensif assez compact. D'ailleurs, quand toutes les solutions aux avant-postes sont épuisées, il reste encore et toujours un «latéral volant», voire un défenseur audacieux pour faire la différence à l'Etoile. C'est aussi ça le grand club du Sahel. Un club fantasque ou irrégulier mais toujours aussi conquérant quand il s'agit de trancher (suprématie oblige). Cette saison encore, la «Roja» s'active en vue de rattraper son retard et d'ajouter une pierre de plus à la légende des «Rouges». Cela dit, si la dernière contre-performance continentale n'a forcément pas mis de l'eau dan le moulin du nouveau coach étoilé, en l'occurrence, Mondher Kbaier, le jeu en vaudra bien la chandelle à l'avenir, vu le volume de jeu désormais produit par les coéquipiers de Chehoudi. Attaque anémique... Sans parler de cycle d'érosion, l'on note que le jeu étoilé a beaucoup perdu de sa consistance ces derniers temps. Les départs de Danillo, Akaïchi, Jemal et Abdennour n'ont pas été compensés alors que les nouveaux arrivants tardent à trouver leur marques. Problèmes d'automatismes ? L'Etoile, c'est un collectif avant tout. Les recrues «tunisiennes» que sont Namouchi, Belaïd et Taider tardent encore à marcher sur les traces de leurs prédécesseurs mais progressent dans le jeu. Certes, volet animation offensive, le technicien étoilé cherche encore la bonne formule (meilleure utilisation de Lassaâd Jaziri, Mossaâb Sassi, Santos, Belaïd, Mazou, Mengolo, Chehoudi), mais l'alchimie ne saurait tarder, vu la richesse et l'embarras du choix. A cet effet, Mondher Kbaier profite des acquis installés par son prédécesseur, Faouzi Benzarti, mais il amène en plus une certaine densité à l'entrejeu. Reste à harmoniser tout cela et à mettre les maillons offensifs dans de bonnes conditions de conclure. Un gros renfort qui promet en la personne du Nigérien Mazou, des avants vifs et rapides (Chehoudi, Mengolo) et des médians tout aussi percutants, l'Etoile dispose d'individualités chevronnées, rompues au haut niveau mais forcément appelées à se fondre dans un collectif. Les grands clubs ne meurent jamais Sans vraiment faire peau neuve, l'Etoile avance et sa marge de progression est conséquente. Avec des recrutements intelligents (Kom, Justin Mengolo, Belaïd), des confirmations (Maïté), l'Etoile peut se targuer de posséder un effectif homogène. «Bousculée» en cours de saison pour les raisons (institutionnelles) que l'on connaît, l'Etoile semble certes moins souveraine que par le passé mais finit toujours par s'en sortir. Dotée d'un mental d'acier qui a toujours fait la marque des grands, l'ESS paraît ne jamais paniquer et s'appuie sur une force tranquille, sachant appuyer sur l'accélérateur lorsqu'on ne s'y attend plus et mettre la pédale douce quand cela est nécessaire. Cela dit, si les solutions proposées par Kbaier récemment n'ont pas permis de sauter le pas et franchir l'obstacle des «Stars» de Sunshine, le dispositif du «neuf menteur», comme avéré lors de la dernière rencontre continentale, a privé l'Etoile de beaucoup de profondeur. Cela nous ramène tout droit à la sempiternelle question de l'efficacité offensive : quelle approche doit-on avoir avec une attaquant qui ne marque plus ? D'abord le rassurer. Adulés, recherchés, convoités, les buteurs sont une caste à part dans le petit monde du ballon rond. Mais lorsque les statistiques ne plaident plus en leur faveur, lorsque le poteau persiste à demeurer sortant, certains buteurs commencent à douter jusqu'à perdre confiance... Pour éviter d'en arriver là, que peut entreprendre Kbaier pour rallumer la flamme de son buteur, et débloquer son compteur ? Si les meilleurs attaquants connaissent des périodes moins prolifiques, sans que l'on puisse remettre en cause leurs qualités de buteur, traiter ces périodes sous un angle psychologique permet au joueur de retrouver une certaine forme de sérénité psychologique. Sur le terrain et tout au long de cette semaine, l'objectif était de reprendre des repères et de se réajuster techniquement... En clair, Kbaier s'est activé à placer ses attaquants en situation d'empiler des buts à l'entraînement pour renforcer la confiance et favoriser la réussite en match... Ainsi, le joueur cadre ses frappes et retrouve sa gestuelle. C'est une histoire d'implication (joueur pleinement investi).