De la surprise de Béja, à l'incapacité du CA à aligner un onze qui se tienne pour en arriver à la situation pathétique de l'Etoile Le football est un jeu... Heureusement d'ailleurs, sinon on s'ennuirait ferme et on n'aurait aucune envie d'aller au stade, ou alors de regarder un match à la télé. C'est un jeu, mais surtout une science non exacte, même si l'on doit se mettre d'accord sur ce terme. Ce qui est sûr, c'est que la science footballistique, ce n'est pas de collectionner les joueurs et d'afficher sa richesse, mais d'arriver à mettre sur pied une équipe compétitive et un groupe solidaire, capable d'aller jusqu'au bout de ses intentions. C'est ce qu'a réussi jusqu'à présent l'Espérance, beaucoup moins le Club Africain. Mais avec cette nouvelle donne et ce flot pas encore tari de recrutements, Espérance et Club Africain se sont drôlement mis sous pression, avec une nécessité absolue de résultats. L'Espérance a beaucoup recruté et l'on se pose, d'ores et déjà, la question de savoir si elle a vraiment besoin de tous ces renforts et s'il ne fallait pas effectuer un marché plus sage et plus intelligent. Nous n'irons pas jusqu'à dire que l'EST a raté sa campagne estivale, mais le résultat de Béja pose d'ores et déjà plusieurs interrogations. Interrogations d'autant plus essentielles que l'Espérance veut le championnat et la Ligue des champions, et que tout autre résultat serait assimilé à un échec. Mais n'allons pas trop vite en besogne et attendons voir les prochains résultats et les prochaines prestations. Pour le Club Africain, nous ne sommes pas tant étonnés de voir l'équipe passer à côté, mais nous avions franchement été surpris de constater, qu'outre les recrutements, le club de Bab Jedid a été incapable de présenter des jeunes du club pour compléter le groupe. Ceci en dit long sur la fuite en avant de nos grands clubs, tant sur le plan technique que financier. Pauvre Etoile! Nous ne parlons pas des sanctions, somme toute prévues et prévisibles, dont l'Etoile a malheureusement écopées, mais de ce reportage spécial Etoile sur «Dimanche Sport» qui a vu défiler supporters et dirigeants du club. Les supporters étaient furieux et ils ont raison. Pas tous bien sûr car ceux qui ont gâché la fête face à l'Espérance n'ont rien à voir avec le grand club du Sahel. Non, ce qui nous a franchement choqué, c'est le vice-président, Jalel Krifa, qui nous a livré sa version en parfaite... mauvaise foi. «Les journalistes ne connaissent pas les règlements et il n'est pas question que l'Etoile écope de sanctions sportives». «On a retrouvé l'Etoile dans une situation catastrophique et nous nous efforçons de la sauver». «Au début du prochain championnat, vous aurez droit à une grande Etoile». (A notre connaissance, l'actuel bureau a déclaré vouloir partir). «Nous appelons les bailleurs de fonds de l'Etoile à se manifester». (Quand on prend de force un club, vaut mieux avoir des sous). Nous aimerions rappeler à Jalel Krifa et à ceux qui lui ont permis d'être là où il est aujourd'hui, qu'il s'est présenté à la présidence de l'Etoile et qu'il a perdu. Et que, de ce fait, il n'a «moralement» pas le droit d'être aujourd'hui le vice-président du club. Et une fois là, il a le devoir d'assumer pleinement ses responsabilités et non de lancer des accusations à droite et à gauche pour justifier son échec et celui de ceux qui ont organisé le putsh contre Hafedh Hmaïed. Des semaines durant, nous avions mis en garde contre le danger de la campagne de déstabilisation contre le président élu de l'Etoile. Le résultat est aujourd'hui là, et c'est aux véritables responsables d'assumer aujourd'hui les conséquences de leur énorme échec ! Un homme bien Nous n'avons jamais caché avoir beaucoup de sympathie et de respect pour Sami Trabelsi. L'homme et le joueur. Le joueur a été exemplaire, alors que l'homme a été toujours égal à lui-même. Sa nomination à la tête de l'équipe nationale a suscité des réactions violentes et indécentes de la part de certains de ses collègues, dont l'un continue à lorgner sa place et à lui lancer des flèches empoisonnées. Il n'a jamais répondu autrement que sur le terrain, alors qu'il pouvait très bien évoquer, comme certains de ses pairs, la conjoncture difficile, le temps et on ne sait quoi encore... Jamais de déclaration fracassante, aucun souci à ses employeurs, aucune flèche à ses pairs, grande disponibilité vis-à-vis des journalistes et... résultats. Dans un contexte prohibitif, les Tunisiens peuvent être fiers d'avoir une équipe nationale et d'avoir des joueurs qui se battent pour le maillot. Ce qui a rarement été le cas. Sami Trabelsi y est sûrement pour quelque chose. Son projet, nous le soutenons parce qu'il est clair et net, tant sur le plan technique que celui humain. Ceux qui l'attendent au tournant doivent prendre leur... patience en mal !