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La Tunisie à cheval entre les civilisations arabo-musulmane et occidentale !
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 09 - 2012


Par Hassen CHAARI
Il n'y a pas de choc des cultures, mais plutôt un conflit entre civilisation et barbarie (Jean Michel)
Victime de son marché très étroit et de ses ressources naturelles limitées, la Tunisie s'est trouvée depuis longtemps contrainte de miser sur l'export et le tourisme ; ce qui lui a donné une ouverture tous azimuts surtout sur la civilisation occidentale, vu sa proximité géographique et son histoire commune. En effet, nous partageons aujourd'hui avec l'Occident les mêmes valeurs universelles et nous aspirons par la modernité à une prospérité partagée et une création intelligente et massive de richesses avec les Occidentaux.
En fait, les Tunisiens ont tissé leur histoire récente en alternant entre la nostalgie de la grande civilisation arabo- musulmane d'antan et les succès fulgurants des derniers temps de la modernité occidentale. C'est justement cette bipolarité qui nous sauve aujourd'hui de l'extrémisme religieux et de l'obscurantisme des premiers et des dérives immorales et des crises sociétales des seconds.
Heureusement, loin d'être le signe d'une opposition à la civilisation occidentale, la révolution tunisienne du 14 janvier 2011 était au contraire une appropriation de ce qui nous est commun avec les occidentaux, en rappelant clairement au monde entier que l'appartenance à l'Islam n'a rien d'incompatible avec notre aspiration démocratique et moderniste. En effet, les Tunisiens pratiquent depuis fort longtemps un Islam apaisé, un Islam unique pour tous, un Islam pacifique et compatible avec toute époque et tout progrès.
Bref, à l'ère de la mondialisation et des turbulences socioéconomiques internationales répétitives, être à cheval sur deux civilisations assurera encore longtemps une ouverture politique et économique aussi bénéfique que stratégique à notre pays.
La Tunisie mérite mieux et peut mieux faire !
Libertés confisquées, droits de l'Homme méprisés, presse muselée et corruption généralisée, c'était la stratégie du régime de Ben Ali pendant deux décennies pour imposer une stabilité sociopolitique artificielle au pays. Néanmoins, ce pouvoir basé sur la peur et la répression n'offrait qu'une illusion de stabilité, laquelle a fini par imploser.
Paradoxalement, faire aujourd'hui le pari de la démocratie engendre des risques d'instabilité politique, économique et sociale. Et pour cause, les mutations dans notre pays sont si profondes qu'elles suscitent de grandes attentes populaires telles que la liberté, la justice, la dignité, la démocratie, le pluralisme ...
Concrètement, notre espoir réside dans le fait que les islamistes, qui sont arrivés au pouvoir par les urnes, réussissent le développement économique et social du pays et arrivent à réduire voire à stopper l'extrémisme religieux croissant. Néanmoins, le processus électoral, la montée de l'Islam radical, les menaces graves qui pèsent sur les droits des femmes, sur la culture et sur les libertés fondamentales... suscitent réellement des inquiétudes. D'ailleurs, l'un des risques de notre révolution est d'avoir ravivé la sensibilité religieuse, ainsi que la tension entre la modernité et l'affirmation identitaire entre d'un côté une population plutôt conservatrice et de l'autre, une jeunesse moderniste car éduquée à l'occidentale.
Dans ces conditions, notre pays pourra-t- il réguler ces tensions de manière civile, pluraliste et pacifique, en un mot : démocratique ?
Ou au contraire, face aux risques d'instabilité chronique, le choix sera-t-il par le retour à un pouvoir religieux autoritaire et dictatorial. Pour éviter cela, nous devons refuser avec énergie la violence, défendre les droits fondamentaux et adopter le pluralisme et la démocratie... Pour ce faire, les associations de défense des droits, notamment ceux des femmes, doivent y jouer un rôle important.
Ce qui est sûr, c'est que le progrès économique, culturel et social de notre pays est inséparable et indissociable des valeurs et des principes de la modernité, de la tolérance, de la solidarité, de la démocratie, mais aussi de l'affirmation de notre identité culturelle et religieuse.
Que faire ?
Pour que la Tunisie reste à jamais à cheval entre les civilisations arabo-musulmane et occidentale et pour stopper les salafistes qui déclarent ouvertement leur intention de confisquer la révolution du 14 janvier pour mieux islamiser la société tunisienne, il faut lutter contre l'abstention lors des prochaines élections.
Que chacun d'entre nous s'occupe de son entourage familial, professionnel et amical pour sensibiliser tous les «abstentionnistes» du 23 octobre 2011 à se réconcilier avec les urnes ! Il suffit de leur dire que ce qui a fait gagner les islamistes, ce sont les millions d'abstentionnistes (appelés aussi la masse silencieuse) et non pas les quelques centaines de milliers de nahdhaouis convaincus ! Oui, tous ceux qui n'ont pas voté doivent désormais aller s'inscrire sur les listes électorales ! Essayons de convaincre tous les citoyens de l'importance du vote pour l'avenir de nos enfants, pour la prospérité et la paix sociale dans notre pays, pour notre liberté, pour notre niveau de vie et pour l'Islam qui devra être arraché des mains de ces islamistes radicaux !
Aux prochaines élections, on aura à choisir entre deux projets sociétaux s'opposant diamétralement l'un à l'autre. L'assaut final de cette épreuve vitale déterminera notre avenir et celui de nos enfants, pour le meilleur ou le pire. D'ores et déjà, des cris d'alarme sont lancés de partout, indiquant que le pays foncerait – dans le cas de la reconduction des islamistes au pouvoir — tout droit dans le mur. En effet, le projet sociétal d'Ennahdha consiste à faire prévaloir la prédominance du religieux, des mœurs et de l'identitaire, à investir tous les terrains et à permettre à ses «barbus» à imposer leur vision du monde et leur interprétation du texte religieux de la manière la plus tyrannique. C'est à ce type de dogmatisme, de fanatisme et d'intolérance, irréconciliables avec les idées de laïcité et de démocratie, que nous devons nous opposer fermement.
Le 14 janvier 2011, le peuple tunisien est descendu dans la rue non pas pour affirmer sa religiosité, non pas pour revendiquer que la Tunisienne porte le hijab ou le niqab, mais pour mettre un terme à la dictature et la corruption de Ben Ali, au chômage et à toutes les autres injustices. Le spirituel, chez les Tunisiens, était et reste encore une affaire privée que l'âme et la conscience de l'individu ont toujours su régler.
Pour ne plus avoir à pleurer toutes ces aberrations, pour ne pas avoir à craindre les pires tournures que pourraient prendre les choses, nous devrons – à l'occasion des prochaines élections — contraindre Ennahdha à rendre notre révolution entière et intacte. Aujourd'hui, les avancées sont trop lentes et trop insuffisantes par rapport aux attentes populaires. Des réformes structurelles sont impératives pour assainir et revitaliser l'Etat tunisien dans toutes ses fonctions et il est donc temps – après les prochaines élections — de passer à la vitesse supérieure et de faire un saut qualitatif, car celui qui n'avance pas recule.
* (Universitaire et président de l'Association pour le développement de la recherche et de l'innovation, ADRI)


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