Ces vendeurs ambulants de produits high tech investissent les artères stratégiques de la capitale où le nombre de clients potentiels reste important. Leurs produits sont étalés sur un simple carton de fortune et ils sont prêts à tout moment à prendre la fuite en voyant les agents de l'ordre s'approcher. Une grande partie de leur temps est réservée, en effet, à épier ces agents qui sont parfois assez tolérants puisqu'ils leur permettent de mener leurs activités sans problèmes. Ils sont visibles presque tous les jours à la rue Jamel Abdennaceur, à l'avenue de Paris à l'avenue de la Liberté... Mais ce qui est réellement important à retenir , c'est que certains vendeurs ambulants font partie d'un commerce organisé. En fait, dès le début de la journée, le gérant du commerce charge un de ses amis d'aller vendre une partie des produits dans certaines artères en faisant croire aux clients que les téléphones portables sont moins chers que ceux vendus dans les boutiques. Certains clients sont rapidement convaincus et n'hésitent pas à acheter surtout quand le vendeur fait un essai du produit pour vérifier qu'il est neuf et fonctionne sans aucun défaut de fabrication. Un grand nombre de clients préfèrent toujours s'approvisionner auprès des vendeurs ambulants pour payer moins, ce qui n'est pas toujours le cas. Parfois, le même produit est moins cher en boutique que chez ces vendeurs à la sauvette. Cependant qu'un autre type de vendeurs ambulants se contentent d'écouler des produits high-tech d'occasion. Le prix est parfois annoncé à la tête du client qui doit faire preuve de vigilance pour ne pas se faire avoir. « Ce risque est réel surtout si le produit n'est pas essayé sur place», estime un amateur de produits électroniques. En rentrant chez lui, le client se trouve souvent déçu devant un téléphone portable ou un écouteur Mp4 qui ne marche pas. De plus, le vendeur n'accepte pas d'échanger le produit ou de restituer la somme dépensée. Parfois, ces vendeurs changent de place pour ne pas être repérés par les clients insatisfaits. Les produits d'occasion vendus, il est vrai, moins cher que les produits neufs proviennent, en général, de personnes qui veulent renouveler leur téléphone ou de ceux qui n'en ont plus besoin car le produit comporte un défaut quelconque. Le problème est que personne n'informe l'éventuel client de ce défaut qui est découvert une fois ce dernier rentré chez lui. Le client achète donc son produit à ses risques et périls. Il est rare de dénicher un produit d'occasion qui fonctionne vraiment. Parfois, il est question de changer de batterie ou de coque, d'autres fois il est nécessaire d'effectuer un nettoyage de fond ou carrément réparer certaines défectuosités qui coûtent beaucoup pour une personne au pouvoir d'achat très limité. Les clients avertis savent, en tout cas, distinguer entre les vendeurs des produits d'occasion et des articles neufs dans leurs étuis avec le mode d'emploi et tous les accessoires. En fonction de leur budget, les consommateurs choisissent leur téléphone dont le prix oscille entre 80 et 230 dinars, voire plus ! Le marchandage ne mène pas souvent à un rabais important dans la mesure où le vendeur consent une baisse qui ne dépasse pas les 10 dinars. Certains vendeurs ambulants estiment que les produits exposés viennent tout droit d'un pays européen – achetés par un ami ou un parent en France, par exemple – et qu'ils ne sont pas encore commercialisés dans notre pays. C'est que les dernières innovations en matière de produits high-tech – vendues moins cher sur le marché local – mettent des mois avant leur entrée dans le marché tunisien. Certains consommateurs sont toujours aux aguets et ont la possibilité de vérifier la véracité de ces déclarations puisqu'ils consultent régulièrement les sites web spécialisés pour avoir une idée sur les produits dernier cri. En tout cas, il est de l'intérêt des consommateurs de pratiquer leur droit au choix en optant, de préférence, pour le commerce organisé qui fournit plus de garanties et accepte d'échanger le produit défectueux.