Ils étaient 2.000 jeunes diplômés du supérieur ou plus ceux qui ont participé aux travaux de l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) et qui sont depuis décembre 2011 en sit-in à l'ancien local de l'Instance. Ils ont formé une action appelée «Jeunes solidaires pour la démocratie participative» en attendant de créer une association. En partenariat avec l'association «Femmes, montrez vos muscles», ce groupe de jeunes a organisé hier une conférence au cours de laquelle ils ont débattu avec leurs invités de la réforme de l'Isie afin de profiter de la première expérience jugée bonne par tous les experts. Capitaliser le savoir-faire existant et ayant de l'expérience dans l'organisation des élections est l'objectif majeur de ce groupe de jeunes. «Ayant un représentent dans chaque région, nous nous sommes bien organisés pour faire parvenir notre voix aux différentes parties prenantes dans le processus démocratique et notamment la société civile», a souligné l'un des représentants de ce groupe, Bassem Jouini. Il a ajouté: «Nous avons préparé tout un projet pour créer un observatoire de la citoyenneté participative en Tunisie qui tentera d'unir toutes les composantes de la société civile. C'est dans le but de converger les efforts dans la sensibilisation, la préparation d'une stratégie et le financement concernant deux axes des plus prioritaires sur le court et le long termes, à savoir le processus électoral et le développement». Suite à la présentation du projet des «Jeunes solidaires pour la démocratie participative», le débat a été engagé en la présence de représentants de plusieurs associations et organisations dont le réseau «Mouatana», des représentants du Pnud et de l'Union européenne, ainsi que de personnalités nationales comme Kalthoum Kannou, présidente de l'Association des magistrats tunisiens. Pour Yassine Jouini, autre membre du groupe de jeunes militant pour la réussite du processus démocratique, on doit préserver les acquis réalisés lors des dernières élections et notamment l'Isie qui doit faire l'objet de certaines réformes pour améliorer son rendement. «Pourquoi repartir de zéro alors qu'il y a un capital de savoir-faire à promouvoir ? Nous pensons que l'enjeu de la démocratie impose que l'Isie reste indépendante et loin des influences de la concurrence entre les partis politiques. C'est un domaine où il ne doit y avoir que de la transparence et l'impartialité pour garantir des élections démocratiques», a-t-il enchaîné. Revoir les modèles de développement Sociologue expert en planification stratégique et en développement, Aziza Darghouth, de l'association «Femmes, montrez vos muscles», a quant à elle insisté sur le rôle du développement participatif. «La Tunisie n'est pas pauvre, a-t-elle déclaré. Nous avons une richesse patrimoniale, un savoir-faire unique, des spécificités d'une terre riche, etc». Et d'ajouter: «Les approches de développement jusque-là sont totalement fausses et erronées car elles sont sectorielles. Il faut repartir des régions. Au lieu de dire quels sont vos problèmes, il faut dire quelles sont vos richesses. Aujourd'hui, on a un avantage majeur, à savoir que les générations sont consciente de leur réalité. Nos problèmes résident dans les stratégies de promotion de nos richesses à l'image de celle de l'artisanat qui tue la créativité de nos femmes avec des modèles copiés par l'Office de l'artisanat apportés d'ailleurs...», a-t-elle expliqué. Des propositions, des idées et des recommandations bien intéressantes. Espérons que le Pnud, l'UE et autres instances internationales les prendront en considération dans leurs évaluations, desquelles dépend leur soutien au développement.