Notre confrère le quotidien arabophone Essahafa édité par la Société nouvelle d'impression, de presse et d'édition (Snipe), qui publie également La Presse de Tunisie depuis 1936), paraîtra, demain, dans une nouvelle formule. Le journal qui joint à son titre original Essahafa, une nouvelle signature Al Yaoum pour devenir Essahafa Al Yaoum (Essahafa aujourd'hui) sera édité dans un nouveau format (Tabloïd), rompant ainsi avec son parcours de grand format depuis 1989. Fruit d'une réflexion collective, le quotidien, qui fait peau neuve, entend proposer aux lecteurs une offre éditoriale consistante doublée d'une approche graphique séduisante. Nouveautés : pensées religieuses, opinions et supplément économique En effet, pour ce qui est des nouveautés programmées dans Essahafa Al Yaoum, le nouveau journal sera composé de 32 pages émaillées de nouvelles rubriques à l'image d'une page qui sera publiée chaque vendredi et intitulée «Pensées religieuses». Il y aura aussi la présence d'un supplément économique de 4 pages dont la parution est prévue pour chaque mardi. Quant aux deux pages du «Dossier politique de la semaine», ces derniers vont muter dans l'édition du mardi alors qu'elles étaient publiées chaque dimanche dans l'ancien format. Et à l'image de l'espace dédié aux articles «Opinions» chez son frère aîné La Presse, Essahafa Al Yaoum va éditer entre une ou deux pages selon le nombre des contributions de ses lecteurs. Et si la culture occupe quotidiennement les deux pages centrales du Tabloïd, un supplément de 4 pages est prévu chaque jeudi pour les amoureux de cette rubrique. Enfin, les pages dédiées aux évènements sportifs vont garder leur nombre qui est de 6. «Le journal va aussi axer ses analyses sur les sujets d'opinion publique avec un nouveau traitement des évènements politiques de l'heure surtout à travers la rubrique “Le dossier politique de la semaine". Enfin pour ce qui est du choix porté sur le format Tabloïd, il faut dire que ce petit format est plus pratique que le grand format», assène M. Arbi Snoussi son rédacteur en chef. Avec la migration de ce journal vers un format Tabloïd, il ne reste plus sur la place que le journal La Presse et les deux journaux de Dar Assabah en grand format. Au bon souvenir des belles plumes Selon le rédacteur en chef du journal, M. Lotfi Al Arbi Snoussi, le journal Essahafa a toujours traîné derrière lui une réputation d'un journal d'élite surtout grâce à une pléiade de journalistes travaillant au sein de son service culturel : «A travers notre service culturel, plusieurs journalistes chevronnés ont contribué à cette réputation. On cite Hassan Ben Othman, Youssef Rzouga, Abdelhalim Al Massoudi, ainsi que Mohktar Khalfaoui, Taoufik Ben Brik et son épouse Azza Zarrad qui ont collaboré par leurs plumes dans le quotidien La Presse du Soir (première publication le 10 janvier 1989-Ndlr) qui est à mon avis l'ancêtre du journal Essahafa vu qu'il présentait une partie écrite en arabe et une autre francophone», nous a déclaré M. Arbi Snoussi. Il ajoute : «On ne peut pas passer sous silence nos chers collaborateurs de l'extérieur qui n'ont cessé d'enrichir nos suppléments à l'instar de M. Chokri Mabkhout et M. Faouzi El Bedoui. Mais qui dit, journal Essahafa dit aussi le service “Sport" qui est dirigé actuellement par Abdelwabeb Berhouma. Ce service a toujours été une référence dans le monde du journalisme sportif surtout sous la houlette de M. Salah El Kadri», ajoute M. Arbi Snoussi. Toujours selon le responsable du journal, le quotidien Essahafa a connu son âge d'or durant l'ère Mohamed Mahfoudh, ancien journaliste à La Presse de Tunisie et P-dg de la Snipe. Mais depuis 1996, le journal a fini par sombrer dans un état végétatif causé par divers problèmes, notamment ceux liés à la distribution. Il renchérit : «Il faut dire que depuis 1996, tous les directeurs de la rédaction du journal étaient désignés par Abdelwaheb Ben Abdallah. Ils sont tous venus à Essahafa pour faire de la politique. De ce fait, le journal a été transformé en un organe du gouvernement et un tremplin politique pour ces directeurs qui n'avaient aucun rapport avec le journalisme». Depuis le 14 janvier 2011... la métamorphose Mais avec l'avènement du 14 janvier 2011, et à l'image de tous les journaux tunisiens, Essahafa, a fini par chasser ses démons d'antan, et ce, malgré plusieurs obstacles comme en témoigne M. Arbi Snoussi : «Après le 14 janvier, le journal a connu un changement radical dans sa qualité rédactionnelle. Les journalistes du journal, tel un Phénix qui renaît de ses cendres, ont goûté pour la première fois aux béatitudes de la liberté d'expression. Et le journal, selon l'avis de tout le monde, a offert à partir de cette date un contenu riche et varié qui répond aux aspirations et aux attentes de ses lecteurs via des enquêtes, des reportages de terrain, des scoops, des débats de fond et des entretiens avec plusieurs personnalités politiques. Malheureusement, et malgré ce changement radical dans le contenu du journal et cette vague d'espoir et d'enthousiasme qui a emporté tout le staff de la rédaction, Essahafa a failli disparaître en tant que presse papier pour se limiter uniquement à une version web. Et l'ancien P-dg à cette époque nous a promis à sa place un nouveau journal tabloïd et hebdomadaire d'une cinquantaine de pages. Mais tout le staff n'a pas mordu à l'hameçon, et une grande vague de contestation et plusieurs sit-in ont fini par nous donner raison et sauver Essahafa de la dissolution». Depuis, Essahafa a mis le cap vers un avenir meilleur que son passé, et ce, à travers une nouvelle restructuration au sein de sa rédaction. En effet, la rédaction compte désormais une nouvelle structure. Suivant l'exemple de leurs confrères de La Presse, un conseil de rédaction a été élu, un an après la révolution et plus précisément en janvier 2012 idem pour le poste de rédacteur en chef et celui du rédacteur en chef-adjoint. Et tout récemment, un service dédié aux enquêtes a vu le jour. Ce dernier est constitué de 3 journalistes et d'un chef de service ayant pour tâche l'élaboration de grands dossiers d'actualité ponctués par des reportages et des enquêtes avec une production de deux enquêtes par semaine.