Une table ronde a été organisée vendredi dernier, en marge de la Foire internationale du livre de Tunis, sur le thème : «Fanon et les révolutions arabes». Cette rencontre initiée par la Bibliothèque nationale de Tunisie, l'Institut français de Tunis et la fondation Frantz Fanon s'est notamment attelée à analyser «l'œuvre de Fanon au miroir des printemps arabes». Omar Benderra, directeur de la fondation Frantz Fanon, a notamment souligné lors de son intervention que les thèses de Fanon et son combat contre l'injustice, l'oppression et la domination sont toujours d'actualité. Il a relevé que ce sont les «damnées de la terre» en Tunisie qui sont à l'origine de la révolution. Pour sa part, M.Zied Krichène, rédacteur en chef du Maghreb, est intervenu sur le thème des «Géopolitiques des révolutions arabes à la lumière de Fanon» pour relever que les révolutions sont le résultat d'une marginalisation des populations de l'intérieur par une bourgeoisie nationale qui a repris les mécanismes de domination hérités de la période coloniale. Il a ajouté que Fanon a toujours défendu un nouvel humanisme non européen qui prendrait essence dans les pays d'Afrique et du Tiers monde. De son côté, le professeur universitaire Khlil Zamiti a, dans une communication sur «La démarche théorique et pratique de Fanon», rapporté, en tant que personne ayant connu Fanon de son vivant, les traits de caractère de cet auteur, psychiatre et militant des causes de libération nationale. Il a notamment décrit le passage de Fanon en tant que responsable du service psychiatrique de Tunis et son action en faveur des malades et des combattants algériens de l'époque contre le colonialisme français. A noter que l'auteur, d'origine martiniquaise, Frantz Fanon a été expulsé d'Algérie en 1957 par l'administration coloniale qui ne supportait pas son engagement en faveur de la libération des Algériens. Frantz Fanon s'envola pour Tunis où il a poursuivi son combat pour la libération de l'Algérie et de l'Afrique. Il exerça à Tunis à l'hôpital Charles-Nicolle en tant que psychiatre et en tant que journaliste pour El Moujahid, le journal du FLN algérien. Il a publié à Tunis en 1959 L'an V de la révolution algérienne, puis plus tard Les damnés de la terre qui sera publié juste après sa mort en décembre 1961.