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Un secteur hors piste?
Réparation automobile
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 11 - 2012

De 25.000 à 30.000 professionnels vivent de ce métier
Les jeunes rechignent à faire ce métier considéré comme «salissant»
Les professionnels attendent leur transfert hors des villes en même temps que leur recyclage
Comment se présente le secteur de la mécanique générale et de la réparation des automobiles? Où va ce métier? Quels sont les horizons, si horizons il y a, pour la création d'emplois pour les jeunes ?
A la première question, on dira que ce secteur va très mal. A la seconde, la réponse est sans ambages : il n'y a pas de voie passante pour la profession. Quant à la troisième, il va de soi que les jeunes ne se bousculent pas pour exercer un tel métier.
Pour en savoir plus et comprendre certains rouages de ce domaine impénétrable, nous avons suivi le travail dans certains garages et parlé à quelques apprentis. Enfin, nous avons contacté le président de la Chambre syndicale de ce corps de métier.
Situation chaotique
Que l'on soit à Jendouba, à Tozeur ou à Tunis, le spectacle est le même. Dans toutes les villes, des garages sont aménagés pour servir de local destiné à réparer les voitures. L'espace en question se situe dans la plupart des cas dans un lieu fréquenté ou sur des artères à grand trafic. C'est alors que le trottoir et même une partie de la chaussée font partie du champ d'action du mécanicien. Les voitures à réparer stationnent comme elles peuvent. La gêne causée aux riverains est évidente. Cela dure depuis des décennies. Aucun effort visible n'a été entrepris pour améliorer la situation des uns et des autres. En dehors des villes, la situation n'est pas plus enviable. Aussi bien les professionnels que les clients déplorent cet état des choses et s'interrogent sur l'inefficacité des services municipaux dont relèvent ces locaux.
Jusqu'à quand va-t-on continuer avec de tels ateliers de réparation ? Le temps n'est-il pas venu pour envisager leur transfert en dehors des agglomérations et les installer dans des zones spécialement aménagées? La solution avait été envisagée depuis longtemps mais elle n'a pas été sérieusement suivie. Une autre tentative d'organisation du secteur avait été trouvée entre les professionnels et l'Organisation de défense du consommateur en 2008 pour créer un terrain d'entente entre les clients et les réparateurs. Mais rien de tout cela ne s'est réalisé.
Dans la pratique, le conflit entre cette profession et l'environnement persiste. Quand on voit le spectacle désolant ou le désordre qui règne autour de ces locaux du côté de Bab El Khadra ou de celui de Lafayette, on ne peut que déplorer l'incapacité des autorités municipales ou autres à trouver une solution qui sauverait le domaine de la mécanique générale et préserverait l'esthétique des villes. Aujourd'hui, nos rues et nos murs sont crasseux aux abords de ces ateliers, souvent logés dans des lieux délabrés ou menaçant ruine. Nos villes supportent de plus en plus mal la désorganisation qui caractérise le métier et ceux qui s'y adonnent.
Méthodes archaïques
Si on en vient aux services rendus, force est de constater qu'on est loin, bien loin d'être satisfait. Ceux qui ont eu affaire à ces mécaniciens en savent quelque chose, eux qui ont payé au prix fort des réparations pas toujours convenables. Ces gens reçoivent régulièrement des véhicules à réparer. Ils les confient à des apprentis et se contentent de les conseiller et de les diriger à distance. La qualité du travail n'est pas toujours garantie.
Ce qui est très étonnant, c'est que ces mécaniciens ne disposent d'aucun matériel moderne ou d'appareil approprié pour effectuer leur travail dans les règles de l'art. Les outils les plus utilisés sont... un marteau ou une barre de fer ! La recherche de la panne se fait à tâtons. On procède par élimination jusqu'à ce qu'on découvre l'origine du défaut. Parfois, le client est obligé d'acheter une pièce (qui coûte elle aussi très cher chez les marchands de pièces détachées), mais, au final, le mécanicien s'aperçoit qu'il a mal diagnostiqué la panne. Et, pour ce qui est du diagnostic, il faut le faire ailleurs. D'autres personnes se sont, justement, spécialisées dans ce domaine et ont pignon sur rue. Pourtant, c'est une étape à faire dans le même local. Or, il semble que les gens du métier ne soient pas prêts pour la modernisation. En dépit des tarifs pratiqués (une réparation coûte en moyenne 60 dinars, rien que pour la main-d'œuvre), les services ne sont pas toujours au top. D'ailleurs, il n'existe aucun de ces professionnels qui délivre une facture. Et, à plus forte raison, une garantie des travaux exécutés. En d'autres termes, la transparence ne fait pas partie de leur registre. Seules les soi-disant maisons-mères effectuent des travaux et remettent des factures ou des garanties à qui les exige. Mais ces services coûtent très cher. En effet, pour des réparations évaluées à 3.000 dinars dans une de ces maisons, un mécanicien a réalisé le même travail à... 250 dinars !
De lourds handicaps
Ce «flou artistique» règne sur le secteur et permet tous les abus. Mais, selon M. Youssef Rabeh, président de la chambre de ce corps de métier, il est difficile de fixer des tarifs car la situation n'est pas la même pour tous les mécaniciens. Ces derniers auraient des charges qui les empêcheraient d'appliquer un tarif qui serait le même pour tous. Le chiffre d'affaires n'est pas, non plus, le même pour tous ces professionnels. Avec 25 à 30 mille personnes exerçant dans ce secteur (sans parler des stagiaires ou apprentis et des intrus qui ne payeraient pas leurs patentes), on est, aujourd'hui, loin d'un secteur organisé. Le métier n'est pas très couru par les jeunes. Ces derniers sont rebutés par les payes. Celles-ci se situeraient entre 50 et 60 dinars par semaine. Aucune prise en charge par la sécurité sociale n'est offerte à ces jeunes. De plus, c'est un métier considéré comme salissant. Même les «garagistes» ont besoin de formation et de recyclage, notamment avec l'apparition de voitures bourrées d'électronique. La demande de formation n'est pas honorée. M.Rabhi assure que la majorité des gens du secteur aimeraient suivre des cycles de formation, mais c'est l'administration qui n'est pas au rendez-vous (les centres de formation professionnelle ne parviennent pas à répondre à cette demande croissante). Quant à la modernisation tant souhaitée, elle n'est possible que si l'organisation devient un fait tangible. Le cahier des charges, par exemple, demande que les locaux obéissent à certains critères (50 m2 pour un électricien-auto, 50 m2 pour un mécanicien et 150 m2 pour un tôlier). Or, un grand nombre de locaux sont loin de répondre à ces exigences. S'agissant du transfert de ces ateliers hors des villes, le président de la chambre syndicale rappelle que c'est une demande qui a été formulée depuis des décennies (depuis 1985) et qu'elle est restée lettres mortes. Des sites ont, même, été choisis à l'instar de Henchir Lihoudia ou La Charguia. Il est vrai que quelques ateliers conformes aux normes de sécurité, de propreté et d'hygiène devraient rester dans certains points de nos villes.


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