Contrairement aux jours précédents, et à partir du lundi 26 novembre, le contrôle des marchandises paraît être plus renforcé sur la route qui mène vers la Libye, et surtout au point 14 où les douaniers, les gardes frontières et les forces armées se trouvent en grand nombre. Bien sûr, le contrôle existait avant, mais pas de la sorte. Ce changement est survenu juste après la visite du Premier ministre à Ben Guerdane, la semaine dernière. Il était accompagné par le ministre du Commerce et les citoyens de la région avaient profité de l'occasion pour revendiquer l'application du règlement pour faire face à l'exportation anarchique et au commerce illicite, cette hémorragie qui a nui à l'économie du pays. Leur demande a été prise en considération et le lundi matin, une noria de camions chargés de légumes et d'autres marchandises étaient bloqués sur le bas-côté, au point 14. Ils étaient empêchés de franchir la frontière, sans accomplir les procédures d'usage et disposant d'un dossier comprenant, entre autres un certificat attestant l'origine de la marchandise, son prix, sa destination et même le délai d'expiration pour les produits périssables. Dans un deuxième barrage qui s'appelle El-Guitoune, à 300 m de Ras Jédir, le contrôle était également très strict. C'était la raison pour laquelle le trafic a été interrompu pendant deux heures. Mais il a repris son cours normal lorsque certains contrebandiers avaient recouru aux anciennes méthodes: la fermeture de la route. «Pendant la nuit, le nombre de camions chargés de bananes, en provenance de la Libye et d'autres transportant de l'orge , du phosphate, des légumes et des produits divers, allant dans l'autre sens est considérable», nous confie un fonctionnaire qui travaille au poste et qui veut garder l'anonymat, avant d'ajouter : «Il faut vraiment deux années ou trois pour espérer mettre de l'ordre dans ce poste frontalier». Hier, tous les douaniers avaient observé la grève au poste de Ras Jédir. A partir de dix heures, seuls quelques agents, portant un brassard rouge, assuraient le contrôle des opérations urgentes ainsi que le passage de certaines personnes alors que le service commercial était en grève toute la journée.