Qu'un joueur veuille bénéficier à vie d'un statut de «vedette» qui ne lui sied plus, par paresse et insuffisance de rendement alors qu'il est à la fleur de l'âge, on le lui consent volontiers en lui accordant des manchettes et des titres à n'en plus finir. Au point que cela devient grotesque. Ce qui l'est plus, c'est qu'on sait pertinemment que ces allers et retours sont calculés pour empocher en passant des primes de signature et des indemnités de renvoi, qui viennent en toute indécence remplir les poches d'un malhonnête paresseux. De l'argent facilement gagné, hors taxes et net d'impôts, alors que la CNSS crie misère et les services des impôts continuent de pourchasser le marchand de «glibettes» du coin pour le contraindre à payer ce qu'on exige de lui en qualité de citoyen. On se battra à mort et on saignera le club jusqu'à la dernière goutte de sang, pour le récupérer et l'engager, quitte à le regretter quelques semaines plus tard. Qu'un entraîneur qui a brûlé toutes ses cartes et qui revient auréolé d'un retentissant limogeage (camouflé en mésentente ou incompatibilité d'humeur)veuille se réintégrer dans le circuit national, pour continuer à roupiller et encenser les clients des terrasses de cafés de son «savoir», fasse jouer ses connaissances et appuis pour déstabiliser un technicien en place à l'effet de lui souffler son poste, cela est devenu monnaie courante. Les conséquences subies par les clubs et les entraîneurs, personne n'en parle, personne ne s'en offusque et, pire, on refait des uns et des autres, sans vergogne, des messies attendus. Qu'un attaquant qui n'a rien de ce qualificatif marque enfin un but après une bonne moitié du championnat et le monde du football frémit au point d'en faire un tremblement de terre. Que quelques filles viennent animer un cross populaire et voilà qu'on s'empresse de soutenir que le sport féminin se porte à merveille tout en brandissant des tableaux et des chiffres à l'appui. Qu'un rassemblement ait lieu quelque part le temps d'une compétition et on soutiendra que le sport pour tous est en très bonne santé. Des exemples pareils, nous pourrions en donner à satiété, mais le problème n'est pas là. Il est surtout dans les choix que l'on fait pour véritablement encourager les uns, motiver les autres et enfin se servir des véritables performances que réussissent nos meilleurs représentants pour relancer une discipline sportive. Un titre mondial (ou une finale mondiale), ce n'est pas un événement ou une performance que l'on enregistre tous les jours. Nous exploitons mal ces réussites et cela constitue une perte sèche. Des nations mieux nanties que nous, dont la population est plus nombreuse, n'ont pas réussi là où nos filles et garçons ont marqué de leur empreinte le sport international. Nous pourrions donner à titre d'exemple la médaille d'argent remportée par Boutheïna Hasnaoui en karaté, ou encore le titre mondial des clubs de football conquis dernièrement par l'Olympique de Lyon où opère Amel Majeri. C'est toute une stratégie à mettre en place et cela n'a rien à voir avec les modestes réceptions que l'on organise pour remettre des enveloppes quelle que soit leur valeur.