Les jardins d'enfants jouent un rôle important dans la construction de la personnalité des enfants et les protègent de toute forme de perturbation. Dans le gouvernorat de Kairouan, à titre d'exemple, il existe au cours de l'actuelle année scolaire 130 jardins d'enfants contre 120 en 2010. Ces institutions préscolaires qui s'efforcent de garantir les meilleures conditions d'accueil sont dotées d'aires de jeux spacieuses et confortables et d'équipements informatiques. Et les parents choisissent le jardin d'enfants en fonction de la proximité, du bon encadrement, des services offerts et du prix. «Evidemment, le prix est plus élevé au cas où l'enfant passerait toute la journée», souligne Mme Saloua Romdhani, mère de trois enfants. Grâce au soutien continu du service régional de l'enfance, on a constaté l'amélioration de certains services. En outre, la relation entre les parents et les éducatrices est devenue plus harmonieuse et on enregistre beaucoup moins de plaintes. D'autre part, on espère réaliser un certain nombre d'objectifs dont la concrétisation d'un programme spécifique qui va avec le changement perpétuel de la société, la réalisation du projet visant à former un enfant prêt à s'inscrire dans la mondialisation au sein d'une institution respectée, solide, moderne et respectable. Néanmoins, nous avons constaté beaucoup de dépassements dans certains jardins d'enfants, dont les propriétaires ne respectent pas les normes du cahier des charges, comme nous l'explique Rabiaâ Akrimi, assistante sociale au service de l'enfance de Kairouan: «Ainsi, ils transforment leur local en garderie, en crèche et en jardin d'enfants, d'où le risque de rencontrer des incidents fâcheux, puisque les enfants n'ont pas le même âge. En outre, des jardins d'enfants sont très proches l'un de l'autre et ne respectent pas la distance minimale recommandée (environ 200 mètres). Enfin, certains parents veulent à tout prix qu'on initie leurs enfants âgés de trois ans à l'écriture et à la lecture. Ils ignorent l'intérêt des activités ludiques», ajoute madame Akrimi. Par ailleurs, il est regrettable de constater que des parents s'imaginent que le jardin d'enfants est une garderie. Ainsi, ils ne respectent ni les règlements ni l'horaire de l'institution, puisqu'ils n'hésitent pas à emmener leurs enfants à n'importe quel moment de la journée et à venir les chercher après 18h00. Pour ce qui est des écoles coraniques (kouttebs) dont le nombre augmente de jour en jour, certaines sont gérées par des associations et sont ouvertes à la modernité en dispensant aux enfants des activités d'éveil, des activités ludiques et l'apprentissage des versets du Coran et des bases de la religion musulmane. D'autres, par contre, sont ouvertes dans les quartiers populaires, d'une manière sauvage, en contravention avec la loi dans des espaces non conformes aux règles d'hygiène. En outre, les responsables de ces kouttebs prônent l'endoctrinement religieux des enfants et n'hésitent pas à leur parler des tourments du tombeau.