Une grande mobilisation dans toutes les délégations de la région Le mot d'ordre de grève générale décrété par la commission administrative de la centrale syndicale à Tunis sera respecté et soutenu par l'Union régionale du travail du Kef. Brahim Gasmi, secrétaire général de l'URT, a fait remarquer à ce sujet que la commission administrative de l'URT s'est réunie la semaine dernière et a décidé de mobiliser toutes ses structures pour faire passer le mot d'ordre de grève dans tous les secteurs, y compris ceux ne disposant pas de représentations syndicales, et ce, de manière à faire participer tous les militants syndicalistes à cette grève générale. Il a également précisé qu'au terme de la réunion de la commission administrative, le gouvernorat a été divisé en secteurs, en vue d'assurer le contact avec tout le monde. Chacun des membres de la commission a pris en charge la responsabilité de faire circuler le mot d'ordre de grève et d'informer la base de l'importance de réussir l'événement. Au sujet de la non-organisation d'une grève régionale, à l'instar de ce qui s'est passé dans d'autres gouvernorats, le premier responsable syndical a fait remarquer que la décision a été prise par consensus au niveau de la commission administrative et non d'une manière unilatérale. Taoufik Mahfoudhi, enseignant du secondaire à la retraite, a expliqué que la grève générale n'a été décidée que parce qu'elle représentait l'ultime moyen pour préserver la survie de l'Ugtt. Il condamne les attaques perpétrées contre la centrale syndicale par des milices qui, selon lui, sont liées à un parti au pouvoir, ajoutant que le dialogue est toujours possible et que l'on peut éviter la confrontation car le Tunisie, a-t-il dit, est hostile à l'extrémisme. Un cadre de banque a, lui aussi, rejeté le climat d'hostilité qui commence à prendre place dans le pays, estimant que la Tunisie n'a pas les moyens de supporter davantage de douleur et que la révolution de son peuple n'a pas été faite pour pousser les gens, quelle que soit leur idéologie, ni à la confrontation violente ni à la surenchère, faisant remarquer que seule la sagesse est génératrice de bienfaits et capable de sauver le pays de la dérive. Une institutrice rencontrée devant une école a soulevé la question des querelles idéologiques dans le pays qui, de son avis, ne feront qu'alimenter le climat de haine dans le pays, au demeurant divisé par les questions partisanes. Dans la région, l'on commence cependant à se préparer au pire et certains ont même peur pour l'avenir de leurs enfants, d'autant plus que tous les recours à la médiation n'ont pas abouti et les chances de parvenir à un règlement pacifique semblent, jusque-là, très minces. Comme l'a expliqué un commerçant, il n'a pas été possible à l'Ugtt de choisir une autre solution que la grève générale pour faire valoir son droit à la défense et dénoncer les pratiques saugrenues de ceux que l'y ont inévitablement poussée.