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L'échec commence dans la tête
Emprise sur l'entreprise
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 12 - 2012


Par Foued ALLANI
Cela frôle l'absurde. Pourtant, on ne cesse de répéter cette phrase assassine, érigée depuis en slogan, pire en leitmotiv et qui ouvre la porte aux contrevérités et aux idées parasites : «Permettre à notre économie de se rétablir et de recouvrer sa santé».
Quand on commence à entendre depuis quelque temps cette phrase plusieurs fois par jour, l'on est en droit de se demander si ceux qui y adhèrent jouissent oui ou non de leurs pleines capacités mentales.
Voilà un objectif e on ne peut plus humiliant et dégradant, édulcoré et emballé dans un discours imposteur qui défie la logique et le bon sens. Un discours qui insulte l'intelligence des Tunisiens et leurs sacrifices dans leur lutte pour abattre un régime dictatorial et mafieux. Car tout le monde le sait, du moins aujourd'hui, notre économie n'était pas en bonne santé avant janvier 2011. Au contraire, elle était gravement malade.
Inquiétants aussi, ces slogans qui depuis quelques mois flirtent à travers aussi nos médias avec cette hideuse nostalgie qu'ont certains pour le régime déchu. Du genre: il y avait plus de sécurité (sournoise allusion due entre autres à la censure) ou encore du genre : «A quoi sert la liberté si l'on est dans le besoin ?» Horreur ! Oublie-t-on que c'était là le pilier central du régime déchu, le plus grand alibi, la plus grande imposture commise par Ben Ali pour nous faire avaler la pilule, repousser indéfiniment démocratie et Droits de l'homme et nous confisquer notre avenir et notre maturité politique. Un slogan sur lequel le régime déchu a fondé sa soi-disant «démarche tunisienne pour les Droits de l'homme», chaleureusement saluée en des termes dignes de la fable de La Fontaine : «Le chien et le loup» par l'ami de Ben Ali, Jacques Chirac, à l'hémicycle du Bardo fin des années 90, début des années 2000.
La philosophie de la fameuse fable, qui met en relief la valeur inaliénable de la liberté fût-elle en échange de la nourriture, nous l'avons «admirée» en long et en large l'hiver dernier de la bouche de ceux qui se lamentaient du fait de la cherté de la salade méchouia (et en plein hiver s'il vous plaît), alors que le peuple, surtout ceux qui se sentaient marginalisés et exclus (et ils étaient très nombreux), avait prononcé haut et fort sa sentence : «Pain et eau, Ben Ali, no».
A toutes ces horreurs viennent s'ajouter des expressions, telles que «la confiscation des biens de la famille au pouvoir» (et parfois même régnante), alors que nous savons tous que ces biens n'étaient pas les leurs, qu'ils étaient volés au peuple et qu'ils étaient fructifiés selon des procédures illégales et honteusement à leur avantage.
S'exprimer de la sorte, c'est aussi présenter cette mafia comme étant victime de la révolution (alors que c'est le contraire qui est vrai).
Au musée des horreurs
Oui, notre économie est malade, mais cela dure depuis l'indépendance politique de notre pays en 1956. Elle est malade car fortement dépendante, défigurée, déséquilibrée, infectée par d'innombrables microbes et infestée par de dangereux parasites.
Nous avons essayé, de janvier à fin juin derniers, d'analyser tant bien que mal le modèle de développement (et non seulement économique) qui nous a conduits à l'impasse politique, sociale, économique et culturelle d'avant la révolution. Nous vous proposons en quelques lignes les caractéristiques générales du volet économique de ce modèle que nous traînons encore, hélàs, aujourd'hui et qui continue de gaspiller toutes nos ressources.
Basé sur l'imposture, ce modèle se targuait d'une croissance annuelle moyenne tournant autour de 5% du PIB. Alors que chacun sait que le croissance n'a jamais été un indicateur fiable de développement, bon nombre de Tunisiens et autres oubliaient que cette «performance» était en grande partie le fruit d'un processus continu de privatisation totale ou partielle des entreprises nationales et aussi d'une situation nettement attractive pour les ressortissants de nos deux voisins terrestres (Algérie et Libye).
Alors que le pays s'acquittait d'une manière remarquable de ses dettes, il croulait sous les dettes de son appareil productif car dirigé soit par des affairistes magouilleurs, sombres maquignons sans scrupules, soit par des incompétents frileux et sans imagination, soit encore par des instrus cupides et prétentieux (hôtellerie, pêche au chalut, aviculture, promotion immobilière...).
Tout au long de ses 54 années d'indépendance politique (au sens institutionnel du terme), de 1956 à 2010, notre pays a sombré dans la dépendance économique, technologique et culturelle avec :
Une agriculture incapable de satisfaire la demande alimentaire par ailleurs non maîtrisée, anarchique et très coûteuse
Une industrie embryonnaire et dite de composition
Un tourisme coûteux, souffrant de l'hôtellocentisme et de son image bas de gamme, ce qui n'arrange en rien notre économie (le touriste ne consomme rien en dehors de l'hôtel) avec en plus une usure flagrante de l'infrastructure.
Un Etat qui se plaît à arnaquer les salariés par le biais d'une imposition à la source et qui est incapable d'offrir en contrepartie des services sociaux de qualité acceptable (éducation, santé, justice, transport...). Un Etat otage d'une administration lourde et archaïque.
Des ménages de plus en plus endettés à cause d'une pseudo-augmentation des revenus, un modèle de consommation destructeur et irresponsable, donc une épargne quasi nulle.
Une pauvreté sociale et de l'infrastructure révoltante .
Une corruption tentaculaire et asphyxiante devenue nettement mafieuse dès le début des années 2000.
Un déséquilibre régional criard et exclusif, et la liste est longue.
Le tout baignant dans une culture de l'improvisation, de l'arrivisme, de l'opportunisme, de l'attentisme...
Alors, au lieu de pleurnicher sur une économie déjà moribonde en 2010, engageons-nous dans la conception d'une autre, réelle, intégrée, intégrative, à haute valeur ajoutée et capable de susciter le vrai développement. Reste que cet engagement est tributaire d'un processus de transition qui risque d'avorter et de donner lieu à une nouvelle dictature et à une nouvelle classe politique aussi cupide que vorace.


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