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Améliorer le taux d'encadrement pour renforcer la compétitivité
Perspectives
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 05 - 2010

L'encadrement dans les entreprises économiques reste encore faible malgré les efforts déployés au cours des dernières années par les opérateurs privés en vue de recruter des diplômés de l'enseignement supérieur. Le but d'un tel recrutement n'est pas une mode ou un luxe que les entreprises dont les moyens sont limités ne peuvent obtenir. C'est une nécessité, voire un impératif pour toute entreprise qui veut préserver ou améliorer son positionnement aussi bien sur le marché local que sur le marché international. En effet, les programmes de marketing, de prospection, de gestion de la production, d'innovation et de recherche ne peuvent être appliqués et pris en charge de façon professionnelle que par des cadres qui ont acquis dans les universités et instituts tunisiens ou étrangers un savoir-faire et une technicité qui ont fait leurs preuves.
L'entreprise économique n'est plus en mesure de se renfermer sur elle-même en privilégiant le cercle familial pour effectuer les différentes tâches. C'est que certaines entreprises – surtout parmi les petites et moyennes d'entre elles – hésitent à recruter des diplômés du supérieur ou effectuent des recrutements qui ne répondent pas à leurs besoins réels. Plusieurs chefs d'entreprise sont prêts à recruter des cadres, mais se trompent parfois sur le profil adéquat. Ils sont alors obligés au bout de quelques jours ou de quelques mois de remercier le candidat fraîchement recruté. D'où l'importance du conseiller en recrutement et des bureaux de placement dont le nombre ne cesse d'évoluer.
Le souci premier de tout chef d'entreprise est d'améliorer constamment la qualité de ses produits grâce à la recherche et à l'innovation, de fidéliser ses clients et de gagner la confiance d'autres, de pénétrer dans des marchés à forte potentialité de consommateurs pour un meilleur positionnement de l'entreprise. Pour réaliser ces tâches sensibles, il est nécessaire d'avoir des compétences bien rodées qui sont en mesure d'atteindre les objectifs fixés au préalable. Des fois, le chef d'entreprise agit seul pour dénicher l'oiseau rare en contactant ses connaissances dans le milieu des affaires ainsi que les directeurs des universités et des instituts. D'autres fois – ou en même temps –, les dirigeants des entreprises optent pour les conseils en recrutement et aux bureaux de placement. Dans tous les cas, des informations sont toujours disponibles au sujet des compétences à engager. Il est difficile, cependant, de trouver des cadres en nombre suffisant dans certaines spécialités pointues.
La chasse aux compétences n'a jamais connu de répit de par le monde. Si certains cadres tapent aux portes pour proposer leurs services, d'autres demeurent inconnus et il faut mener de véritables campagnes de recherche pour trouver celui qui va changer le cours des choses au sein de l'entreprise pour qu'elle atteigne de nouveaux paliers vers l'excellence. C'est que l'entreprise doit sa réussite aux hommes qui la gèrent et non pas aux équipements et machines aussi performants soient-ils et qui ont leur importance dans les unités de production. Les chefs d'entreprise sont prêts à payer le prix fort pour un cadre qui sait réaliser le saut qualitatif souhaité, à savoir augmenter les ventes dans le cadre d'une gestion rationnelle des différents services.
De nombreuses compétences tunisiennes – qui ont fait leurs études supérieures en Tunisie ou à l'étranger – ont acquis une notoriété dans les différents pays développés où ils exercent dans des firmes de renom et leurs employeurs ne sont pas prêts à les lâcher. Ils apportent le plus nécessaire grâce à leurs connaissances académique, à leur expérience et à leur talent. C'est de ces compétences-là que les entreprises ont besoin pour progresser malgré une conjoncture internationale difficile qui a connu une récession de la demande, ce qui a eu pour conséquence la diminution des exportations dans plusieurs pays.
Les chefs d'entreprise qui sont pour la flexibilité de l'emploi garantissent, en principe, tous les droits de leurs employés. Aujourd'hui, chaque employé est appelé à contribuer à l'évolution de l'entreprise. Le recrutement doit donc être bien étudié à tous les niveaux pour que chaque employé joue pleinement son rôle. Certaines entreprises internationales de renommée ont mis en application des plans sociaux pour alléger le fardeau financier et ont commencé à licencier des employés considérés en surplus. C'est que le plan en question prévoit une diminution de la production en s'orientant vers de nouveaux segments pour assurer la pérennité de l'entreprise.
Certaines entreprises européennes ont même délocalisé une partie de leurs activités en Tunisie pour bénéficier des différents avantages préférentiels sans sacrifier le côté compétitivité. Elles recourent aux compétences tunisiennes qui n'ont rien à envier à celles venues des autres pays développés. Souvent, les chefs d'entreprise cherchent des cadres qui, en plus des connaissances scientifiques et techniques acquises dans les établissements universitaires, ont une expérience réussie d'au moins trois ou cinq ans dans la spécialité. Ces entreprises sont prêtes à offrir un salaire mieux que celui déjà perçu pour les cadres en exercice. C'est pour cela que le mouvement des cadres est presque sans cesse de par le monde. Chacun essaye de trouver son compte dans l'entreprise qui lui offre plus d'avantages.
En plus des formes traditionnelles de recrutement, les chefs d'entreprise peuvent choisir les plus récentes entre elles comme les contrats à durée déterminée ou indéterminée après négociations entre le dirigeant et le candidat à l'emploi. De part et d'autre, il faut savoir négocier son contrat pour que chacun trouve son compte.
Ces négociations portent souvent sur le salaire, les heures de travail et de repos, les congés, les primes, le transport et les tâches demandées, de préférence conformément à des objectifs fixés au préalable. Le contrat écrit et signé par les deux parties contient, en définitive, les droits et devoirs de l'entreprise et du candidat au poste. Au cas où l'employeur n'honorerait pas l'une des clauses du contrat, il risque selon l'appréciation du chef d'entreprise sur conseil du responsable des ressources humaines d'être licencié. Le recrutement par contrat est de plus en plus effectué par les entreprises vu sa flexibilité et le fait qu'il engage les deux parties à honorer des tâches spécifiques.
L'essentiel est de renforcer l'encadrement dans les entreprises économiques pour pouvoir tirer profit des différentes opportunités qui se présentent dans plusieurs pays. Seuls les cadres spécialisés sont capables de dénicher et d'exploiter ces opportunités en contribuant à l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise grâce notamment à l'innovation, à la maîtrise du coût de production et à la motivation de l'effectif.


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