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A hauteur d'hommes
Présence des arts : Mohamed Chelbi à la galerie Chérif Fine Art
Publié dans La Presse de Tunisie le 23 - 12 - 2012

L'artiste est discret, à la lumière de sa production actuelle, on devine qu'il a beaucoup travaillé, été comme hiver, comme la fourmi de la fable. Il expose du 16 décembre au 15 janvier 2013 à Chérif Fine Art à Sidi Bou Saïd, une série de peintures intitulée Puits et puis ?
Le titre de l'exposition pose une interrogation, il a été apparemment choisi pour inciter le spectateur à chercher la profondeur de ce qu'il va découvrir et se poser la question de l'après-visite. A la lumière des 67 œuvres exposées, on serait plutôt enclin à penser que cette interrogation est le fruit de l'épouvantable situation sociale que nous vivons actuellement. Où l'on découvre des humains qui posent, sans chair ou manquant de carne, ils sont terrifiants, à la limite de l'effroi, de l'abomination, muets ou hurlant, les visages secoués par les tourments, ils expriment un angle plutôt tragique de la vie. Plein de portraits dans cette exposition, techniquement bien exécutés, sans reproches, des visages souvent pris de face ou en légère contre-plongée, dans tous ses modèles, le peintre montre son intérêt sinon son admiration quand ce n'est pas son extrême attention à son sujet. La technique révèle une assise, une base solide du dessin et de la maîtrise des tons. Une palette chaude baigne tous les tableaux, de la terre de Sienne, du brun, de l'ocre rouge, couleurs terriennes, poussiéreuses, angoissantes sur un fond noir qui permet d'accentuer la puissance dramatique des sujets. L'atmosphère ne prête point au divertissement, à l'amusement et encore moins au plaisir. Ce qui semble intéresser Chelbi dans le portrait c'est son côté déchiré, terrifiant, on ne décèle pas de tons froids, pas de ciel bleu, de verdure ou de fond clair, exit l'idée de «bonheur de vivre», de l'optimisme franc chantés chez d'autres; ici, on souffre et on crie sa douleur. N'eût été la charge historique et religieuse, on serait tenté de définir les portraits comme une sorte de représentation moderne d'ecce homo, sans la couronne d'épines mais avec beaucoup de souffrance et d'abandon. Palpables, les visages sont burinés, défigurés, les yeux creux quand ils ne sont pas carrément énucléés, un trait clair marque les lèvres grasses, une touche ronde et vive forme un nez, peu de femmes au programme, Mona Didon (huile sur toile de 80x60) a perdu son sourire légendaire, sa chevelure n'est plus lisse, le regard ahuri, les bras croisés, la bouche ouverte, elle crie, le paysage du fond de la toile de Leonardo a laissé place à des lignes courbes et des tourbillons angoissants, on est dans un siècle de tourments. Le monde du peintre est plutôt masculin, les hommes vivent leur triste destin, aidés par le vin et les ambiances glauques, bref c'est la déchéance de la condition humaine, exemple Electrocardiogramme (huile sur toile 100x80).
Parmi les tableaux qui donnent de l'actualité une idée désastreuse, un Man antoum? (Qui êtes-vous ?) qui montre une fenêtre, l'un des deux volets laisse pénétrer la lumière, ne pensez surtout pas aux fenêtres de Bonnard (il n'y a pas d'érotisme ni de joie de vivre chez Chelbi), en bas, une bande de rats affamés à l'affût de la chair à ronger, des rats ? La peste n'est pas loin, Camus est dans les parages. Eh oui, l'époque n'est pas gaie, que de cauchemars !
A la lueur des sujets, le spectateur qui cherche dans le puits (c'est aussi le titre d'un tableau exposé) trouve beaucoup d'influences, une forme d'éclectisme éclairé, on pense à Bernard Buffet dans cette technique (La place Mohamed Ali, huile sur bois 70x50cm), à Goya dans le Zarbout (huile sur toile 92x92), à James Ensor, aux visages cireux de El Greco, etc. Et surtout aux œuvres picturales et poétiques du XIXe siècle, celles qui font de la misère, de la laideur une beauté. Et l'obscur qui nous ronge le cœur/Du sang que nous perdons croît et se fortifie (Baudelaire). Oui avec Chelbi, on est loin de la flamboyante et heureuse vie.


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