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Sous le signe des arts et des valeurs
Colloque - Printemps de Kairouan
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 05 - 2010

Arts et valeurs, deux notions intimement liées, qui s'unissent, se désunissent, s'affrontent, se juxtaposant dans un processus dialectal, pour l'atteinte de l'absolu, de la vérité, du bonheur de l'humanité, de la condition humaine dans sa meilleure manifestation.
De la mimésis des idéaux selon Platon, à l'imitation du prototype ou du principe créateur selon Aristote, l'art s'est bel et bien affranchi de tout ce qui s'impose à lui comme unique vérité, comme ultime condition, comme canons communs et figés. Certes, il lutte pour enraciner les valeurs humaines, mais, il est aussi un lieu propice à la rébellion, au renversement des ordres, à la désorganisation, à la déconstruction, à la négation… tout en instaurant ses propres valeurs, sa propre éthique.
Le printemps des arts de Kairouan, rendez-vous annuel de la culture, de l'art et de la littérature, s'est présenté cette année sous le signe des arts et des valeurs. Ce sujet, était le centre d'intérêt des salons culturels, sous la direction de l'artiste plasticien Néjib Abène. Deux séances étaient animées successivement par Dr Sahbi Alani et Dr Mahdi Magdoud, dimanche et lundi derniers.
Parmi les invités, le Dr Hédi Khelil, figure notoire de la critique cinématographique, Hamadi Bou Abid, cinéaste et directeur de l'Isac, Hassouna Mosbahi, romancier et nouvelliste, Abdelwaheb El jamli, auteur et metteur en scène, Chokri Gadeh, musicien, Saïd Bou khadeja, jeune philosophe.
Respecter les valeurs déontologiques, d'abord!
Les participants ont abordé généralement la question des valeurs esthétiques, éthiques et humaines. Néanmoins, Hédi Khelil a souligné l'importance des valeurs déontologiques et éthiques du métier. Il a exprimé sa déception quant à certains artistes cinéastes qui n'ont pas respecté le droit d'auteur, et se sont permis de plagier d'autres scénarios ou films, il a aussi reproché la situation illégale de certaines sociétés de production…
L'écrivain Hassouna Mosbahi affirme que chaque société possède une mémoire à travers ses artistes ; cependant, il n'y a pas un art qui prospère tout seul, mais c'est tout une harmonie et une complémentarité entre les différentes expressions et formes artistiques, pour pouvoir s'affirmer en tant que société créatrice, et s'imposer aux autres cultures dominantes. Et ceci se réalise, bien évidemment, non pas à travers les références religieuses, ou l'exotisme du pays, mais plutôt à travers ses arts et sa culture. Il a cité, par ailleurs, quelques expériences réussies et qui étaient de véritables emblèmes de la création, à l'instar de la pièce fétiche, Ghasselet Ennwadir, qui avait dépassé la tradition théâtrale de Aly Ben Ayed, et avait inauguré une nouvelle époque dans le théâtre tunisien, en repliant le livre des idéologies. Il s'est référé aussi à l'écrivain Néjib Mahfoudh qui avait bien mérité le prix Nobel pour son génie, car il avait dressé les canons de la forme romanesque arabe, et avait balisé le chemin pour les devanciers, afin de créer encore davantage.
Le théâtre revalorise la vie
Le metteur en scène Abdelwaheb El Jamli a mis en lumière la nature de l'acte créateur, qui est paradoxalement, acteur, reproducteur et détracteur des valeurs, et ce, depuis la nuit du temps, avec le théâtre grec et les grands classiques. Le théâtre est l'art le plus proche de la vie réelle car il est en relation directe avec le public qui s'émeut, réagit, participe, parallèlement à ce qui se présente devant lui, à ce que lui offre le comédien ou le metteur en scène.
Le théâtre grec a agit promptement sur les valeurs. La touche de Sophocle a modifié la fin de la tragédie d'Œdipe, qui n'erre plus dans la terre, mais qui se crève les yeux. Ceci a touché la valeur de la fatalité et du déterminisme propre à l'esprit religieux de l'homme grecque, en présentant un homme qui fait un acte volontaire. Après, c'est Euripide qui perfectionne encore davantage la notion de la volonté humaine par rapport au poids de la destinée.
Alors, l'artiste est porteur de valeurs, il les révise, les remet en question, et en reproduit d'autres, car il est l'homme du futur, c'est un visionnaire.
Le théâtre tunisien avait un prototype, Ghasselet Ennwadir, qui est une pièce du Nouveau Théâtre, et fruit de l'empreinte éminente de Habib El Masrouki. Même si cette pièce est devenue aujourd'hui usée, à force d'être imitée et consommée en tant que modèle, elle a quand même, instauré de nouvelles valeurs. L'expérimentation est devenue la valeur artistique : la rupture avec le théâtre à texte, avec l'espace classique, avec la langue de l'arabe littéraire. Nous remarquons que le changement du monde se fait aussi par le changement de la forme même de l'expression. Ainsi, le théâtre est l'art qui revalorise la vie.


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