Les trois chalutiers «Montacer», «Taïssir» et «Yacine - HS 914» qui ont été interceptés dans les eaux libyennes et retenus en garde à vue pendant trois jours dans le port de Zouara viennent d'être libérés. Ils ont accosté au port de pêche de Zarzis, dans la nuit du lundi 14 janvier, avec à leur bord 60 marins-pêcheurs en bonne santé. «Nous avons été très bien traités tout le temps que nous avons passé en Libye. En signe de reconnaissance, on ne peut que saluer profondément tous les habitants de la ville de Zouara pour tout ce qu'ils ont fait en notre faveur», nous confie Ben Sassi, l'un des trois capitaines. «Il est vrai que le consul de Tunisie en Libye a vite pris contact avec les autorités libyennes pour s'enquérir de notre état de santé en premier lieu, puis trouver une solution à notre problème ; mais ce sont essentiellement les rebelles de Zouara, au moment du soulèvement du peuple libyen et surtout ceux qui étaient blessés et bien reçus, par voie maritime, au port de Zarzis, qui n'ont pas oublié ce geste, et qui sont à l'origine de notre libération. Ils ne nous ont pas quittés et ils nous servaient tout le temps de la nourriture. Quand les habitants de cette ville ont appris que les trois bateaux appartiennent à des Zarzissiens, ils ont bougé; ils ont fait pression sur leur gouvernement et ils sont allés à Tripoli pour nous procurer le certificat de mise en liberté. Au moment de notre départ, ils étaient présents et nous ont servi du carburant gratuitement», ajoute Bouzomita, un autre capitaine. «Sincèrement, on était dans les eaux internationales, quand les gardes-côtes libyens nous ont interceptés et escortés de force au port de Zouara, le plus proche. C'était, à mon avis, un acte de vengeance, parce que les autorités tunisiennes ont arrêté un chalutier libyen qui est toujours en garde à vue à Sfax, voilà déjà quatre mois», enchaîne un autre marin, et qui ajoute que «malgré cela, nous avons été très bien traités. C'est la raison pour laquelle nous demandons vivement à nos autorités concernées de faire autant, et de libérer le bateau libyen, en signe de reconnaissance». Les marins-pêcheurs de Zarzis étaient présents en grand nombre au moment de l'arrivée des trois bateaux pour fêter l'événement à leur manière et conformément aux traditions du Sud.