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Miser sur la qualité du système éducatif et favoriser un meilleur accès des élèves à la culture Examen des projets de budget des ministères de l'Education et de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique
Examinant le projet de budget du ministère de l'Education, les conseillers ont loué les réformes qui ont été engagées par l'Etat dans le domaine de l'éducation et ont débattu des stratégies à mettre en œuvre par le ministère pour promouvoir la qualité de l'enseignement dans les établissements scolaires. Ainsi, des conseillers ont demandé des éclaircissements sur la stratégie mise en œuvre par le ministère pour intégrer davantage les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans l'apprentissage scolaire. Un conseiller s'est interrogé, de son côté, sur les actions prévues par le ministère pour encourager la lecture chez les élèves. Une autre question a porté sur les établissements privés. Devant l'engouement que connaissent ces établissements, un autre conseiller a mis l'accent sur les mesures prises par le ministère pour évaluer la qualité de l'enseignement, les méthodes pédagogiques pratiquées, les programmes enseignés et les conditions d'enseignement et de travail dans ce type d'établissements. Améliorer la qualité de l'enseignement La gratuité et la généralisation de l'enseignement à tous les enfants sont un pari que la Tunisie a réussi à relever, a souligné un conseiller. Le nouveau défi qui se pose au ministère concerne aujourd'hui la qualité de l'enseignement qui se pose avec acuité dès lors que les résultats du test PISA organisé tous les trois ans par l'Organisation de coopération et de développement économique (Ocde) pour évaluer la qualité des systèmes scolaires dans 65 pays a montré que les élèves tunisiens étaient mal classés à l'échelle mondiale. Le conseiller a demandé des éclaircissements sur les mesures prises par le ministère pour améliorer la qualité du système d'enseignement scolaire. L'une des problématiques qui a été soulevée est relative à l'accès des élèves à la culture. Un conseiller s'est interrogé sur la convention signée entre le ministère de l'Education et le ministère de la Culture afin de permettre aux élèves d'avoir accès plus facilement et à moindre coût aux espaces culturels. Un autre conseiller a, de son côté, affirmé que pour conférer au système éducatif plus d'efficience et maintenir un bon rendement, il faudrait penser à renforcer le dialogue entre les différentes composantes du système (enseignant, syndicat...), afin qu'ils puissent travailler dans un environnement harmonieux. S'exprimant sur le contenu consistant des programmes, une conseillère a observé qu'une réflexion devrait être engagée sur l'allègement des programmes qui sont trop chargés pour les élèves de l'enseignement primaire. Langues étrangères et absentéisme des professeurs La question des cours particuliers a été au centre du débat. Selon une enquête conduite par l'Organisation de défense du consommateur, 80% des enseignants du secondaire donnent des cours particuliers, «ce qui menace la démocratie de l'enseignement», a relevé une conseillère. Prenant la parole, un conseiller a appelé à désigner des coordinateurs au sein des établissements qui auraient pour mission d'assurer la coordination entre les professeurs. Un conseiller a, quant à lui, loué la mesure prise par le ministère de l'Education de supprimer la semaine bloquée dans les collèges, jugeant que cette mesure présente de nombreux avantages, dans la mesure où les élèves se voient dans l'obligation de réviser régulièrement leurs cours pour réussir les devoirs organisés dans le cadre du contrôle continu, alors qu'avant, ils avaient tendance à réviser juste pendant les jours précédant la semaine bloquée. Poursuivant ses propos, ce conseiller s'est interrogé sur la généralisation de cette mesure à l'enseignement secondaire. Le nombre d'enfants inscrits dans les établissements primaires ne cesse de diminuer d'année en année, ce qui a poussé certains directeurs d'écoles à fusionner les classes; telle est la remarque qui a été faite par un député, ajoutant que cela a eu tendance à se répercuter négativement sur la qualité de l'enseignement dans ces établissements. Ce dernier s'est interrogé sur la stratégie mise en place par le ministère pour faire face à ce problème. Un autre député a appelé à mettre en place un mécanisme destiné à lutter contre le phénomène de l'absentéisme des enseignants dans les établissements scolaires. L'initiation aux langues étrangères dans les classes du primaire a figuré parmi les thèmes qui ont été abordés par les conseillers. Si certains conseillers ont loué cette mesure qui permet d'être en phase avec l'évolution et la modernisation des systèmes d'enseignement scolaire dans le monde, d'autres ont, par contre, critiqué l'introduction de deux langues étrangères dans les petites classes qui aurait pour conséquence une mauvaise maîtrise de l'une ou de l'autre par les élèves dans la mesure où aucune d'entre elles n'est une langue maternelle. Prenant la parole, une conseillère a, de son côté, relevé que si les nombreuses réformes engagées pour rénover et moderniser le système éducatif ont, certes, eu un impact positif sur ce dernier, toutefois, elles ont entraîné un manque de stabilité de ce dernier. Un autre conseiller a déploré l'insuffisance de salles de révision dans les établissements scolaires, ce qui contribuerait à encourager le tabagisme et la délinquance chez les jeunes adolescents obligés de rester à l'extérieur. Enfin, un conseiller a soulevé le problème du choix de la langue relatif à l'enseignement des matières, déplorant le fait que les matières qui sont enseignées en arabe au collège soient par la suite enseignées en français au lycée, ce qui contribuerait à perturber les élèves qui trouvent des difficultés pour s'adapter à ce changement. Revoir à la hausse la bourse universitaire et promouvoir la recherche scientifique S'agissant de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des conseillers ont soulevé la question de l'hébergement des étudiants et ont appelé à encourager les investissements privés pour la construction de foyers universitaires privés afin de résoudre ce problème. Une conseillère a appelé à revoir les critères de nomination des recteurs d'université, proposant qu'ils soient désignés par voie de concours. La valorisation de la bourse universitaire est l'un des thèmes qui a été au centre des débats. Ainsi, un député a appelé à revoir à la hausse la valeur de cette bourse versée chaque mois au profit d'étudiants provenant de familles aux revenus limités. Prenant à son tour la parole, un conseiller s'est exprimé sur la thématique de la recherche scientifique, affirmant «qu'on ne peut relever le défis de la concurrence sans la maîtrise des nouvelles technologies». Des conseillers se sont interrogés sur la stratégie mise en place par le ministère pour rénover les programmes universitaires et mieux les adapter aux exigences du marché de l'emploi et de l'économie nationale. S'exprimant sur la recherche scientifique, un conseiller a suggéré de répertorier les secteurs prioritaires dans ce domaine et d'élaborer une carte nationale de la recherche. Un autre conseiller s'est interrogé, quant à lui, sur la qualité de la production scientifique ainsi que sur les moyens mis en œuvre par le ministère pour promouvoir la recherche et les mécanismes permettant de garantir un meilleur classement des universités tunisiennes à l'échelle mondiale. Un conseiller a soulevé le problème du recrutement des assistants universitaires contractuels alors qu'un autre a appelé à engager le dialogue avec le syndicat des étudiants tunisiens qui souffre, ces dernières années, d'un ralentissement de son activité.