«Nous n'avons pas confiance aux ministères actuels de l'Intérieur et de la Justice pour déchiffrer l'énigme entourant l'assassinat de notre camarade Chokri Belaïd», a annoncé Zied Lakhdar, membre du bureau politique du Parti des patriotes démocrates unifié, lors d'une conférence de presse tenue, hier, à Tunis. En effet, il a rattaché les réserves de son parti et du Front populaire par rapport au cours de l'enquête sur l'assassinat du secrétaire général d'Al Watad aux récentes nominations «faites depuis Montplaisir au sein des ministères sus-mentionnés». M.Lakhdar a ensuite indiqué que les partis Al Watad et le Front populaire n'optent pas pour l'internationalisation de cette question nationale. Toutefois, ils seront contraints à le faire, au cas où le déroulement de l'enquête durerait plus que prévu. De son côté, Mohamed Jmour, secrétaire général adjoint du Parti des patriotes démocrates unifié, a affirmé que les membres d'Al Watad et du Front populaire ainsi que la famille du défunt suivent minutieusement le cours de l'enquête, soutenus en cela par les avocats et militants des droits de l'Homme qui plaident pour la cause de Chokri Belaïd et de toute la nation. A la question de savoir la position du parti par rapport aux dernières déclarations du journaliste Zied El Hani aux médias et devant le juge d'instruction, M Jmour a répliqué que les camarades de Chokri Belaïd ne comptent pas interférer dans ce qui relève des prérogatives du pouvoir judiciaire, sans pour autant céder à la passivité, si le dévoilement du coupable et de ses alliés ne se fera pas dans les délais impartis. Revenant sur l'initiative du chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, consistant à former un gouvernement de technocrates, Zied Lakhdar a fait observer que son parti est pour cette initiative, bien qu'elle soit tardive vu qu'elle intervient après que le mal est déjà fait. Une adhésion tributaire, selon lui, de certaines conditions, dont la garantie du dévoilement de l'identité du coupable et des commanditaires du meurtre d'un grand leader politique et créateur d'idées pas du tout facile à remplacer, d'un modèle de gouvernance capable de redonner le sourire à un peuple anéanti par la dégringolade vertigineuse de son pouvoir d'achat. Le Parti des patriotes démocrates exige également, pour son adhésion à la proposition de Jebali, l'aptitude de prochaine formation gouvernementale à mettre un terme à la circulation et au trafic d'armes sur le territoire tunisien, à dissoudre les milices perpétrant des actes de violence et à remettre le pays sur la bonne voie.