Pourvu que la bataille qui oppose ces deux ex-coéquipiers n'agisse pas négativement sur l'avenir de notre onze national... A l'heure où nous écrivons ces quelques lignes, nous ne savons toujours pas qui sera sélectionneur national. Il se peut très bien que vous retrouviez la nouvelle à la Une de notre journal, mais il se peut également que l'attente dure encore un peu, le temps que les grands gourous de notre football daignent balancer le nom de l'heureux élu. Pour ne pas changer, ce choix, cette nomination se font dans la douleur et la polémique parce que c'est encore une fois l'échec qui dicte cette démarche et que cet échec tient plus son origine de l'extra-sportif qu'au football joué. Contre toute logique et contre toute évidence, tout le monde a opté pour la langue de bois et le silence après une CAN chargée de mystères, d'interrogations et de non-dits. Du sélectionneur national qui dit que si la CAN était à rejouer, il ferait les mêmes choix; au président de la fédération pour qui «tout va bien madame la marquise»; pour arriver aux joueurs qui ont juré leurs grands dieux que l'ambiance était idéale, le sacrifice parfait et l'effort maximal lors de cette CAN sud-africaine où la Tunisie a été dégagée lors du premier tour. On s'en frotte encore les yeux et on croit rêver. Au fait, ont-ils vu et vécu la même CAN que nous, ou alors ils étaient tous sur une autre planète, dans une autre dimension. Toujours est-il que ce «négationnisme» — au lieu de faciliter l'après-CAN — l'a particulièrement compliqué puisqu'en l'absence d'erreurs et de responsables (toujours selon eux), nous nous retrouvons avec l'habituel bouc émissaire (le sélectionneur), parfait alibi pour repartir de l'avant comme si de rien n'était. Comme par le passé. Pour mieux commettre à nouveau les mêmes erreurs pour, malheureusement, les mêmes résultats. Avec les mêmes hommes puisque les deux candidats à la sélection nationale sont passés par le directeur technique avant d'être soumis au jugement du président de la FTF et de quelques membres fédéraux. Aucun mea culpa, aucune compassion pour ces millions de Tunisiens blessés dans leur amour-propre; aucun indice pour des jours meilleurs pour notre sélection. On nomme un nouveau sélectionneur qui sera d'ores et déjà redevable à ses nouveaux maîtres de l'avoir nommé. Et qui le leur rendra d'une manière ou d'une autre, en faisant acte d'allégeance, en concédant quelques compromis qui deviendront vite compromissions et rebonjour les dégâts ! Le profil des candidats est à l'image de notre fédération. Le premier, taiseux et réservé (Ben Yahia); le second, grande gueule (Maâloul). Deux profils qui ont fini par faire du tort à ces deux techniciens. L'un a besoin de parler un peu ; l'autre de se taire... beaucoup. Quand il n'a rien à dire, entendons-nous bien. Tenez, quand on fait une déclaration officielle à la TAP pour dire que la sélection ne nous intéresse pas et qu'on préfère revenir à Al Jazeera, vaut mieux tenir parole et ne pas faire dans la foulée le tour des journaux et des radios pour déclarer sa flamme au team national. Voici quelques réflexions, quelques précisions, tout en espérant que la bataille féroce livrée par ces deux candidats et ex-coéquipiers, devenus depuis ennemis, ne pèsera pas sur leur prochaine tâche et sur l'équipe nationale. Dans tout cela, nous voilà encore dans l'attente de l'enquête sur ce qui s'est passé à la CAN...