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«Le doute me fait avancer»
Entretien avec Asma M'naouar, artiste-peintre
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 05 - 2010

Asma M'naouar, dont la nouvelle exposition «Intitled» (Sans titre) s'ouvre aujourd'hui à la Galerie El Marsa, fait partie de la génération de femmes plasticiennes qui ont marqué les années 90 de leur audace esthétique. Elle est considérée par les critiques comme l'une des figures majeures de l'abstraction lyrique de ces vingt dernières années en Tunisie et au Moyen-Orient où elle expose régulièrement. Inlassablement, Asma M'naouar, continue à travailler à travers ses multiples couches superposées de pigments et de peinture à l'huile aux très longs temps de séchage, technique héritée de la Renaissance, sur la lumière. La lumière éclatante de la Méditerranée, ses mouvements, ses rythmes et ses vibrations, qui l'inspire et l'attire plus que tout. Et qu'elle sait ressusciter en puisant à souhait dans une palette dominée par la couleur rouge dont elle découvre au gré des années les possibilités insoupçonnées. Rencontre avec l'artiste dans la galerie en pleine séance d'accrochage de ses toiles.
«Intitled» se poursuit jusqu'au 20 juin. A voir absolument.
Votre dernière exposition personnelle remonte à quatre ans. Depuis, vous avez plus exposé à l'étranger qu'en Tunisie. Est-ce un choix ou une contrainte ?
C'est un choix. Depuis mon retour d'Italie en 1994 à la fin de mes études à l'Académie des beaux-arts de Rome, j'ai été accueillie les bras ouverts par beaucoup d'animateurs culturels ici. Je tenais des expositions personnelles chaque deux ans. Ce rythme, je l'ai maintenu jusqu'à l'année 2006. J'ai voulu alors prendre le temps pour montrer autre chose. Par ailleurs, il me semble difficile pour un artiste de gérer sa carrière sur plusieurs fronts. Invitée depuis 2007 à la Foire internationale de Dubaï, j'ai trouvé intéressant de me confronter à un autre public, de présenter à la demande des organisateurs mon expérience personnelle et de découvrir tout ce foisonnement qui caractérise l'art asiatique.
Depuis 1996, vous présentez vos œuvres exclusivement à la Galerie El Marsa. Par quoi s'explique votre fidélité pour cet espace ?
A l'origine, il y a une histoire de rencontre. Celle que j'ai faite avec Moncef Msakni, le maître des lieux. En 1995, lors d'une de mes expositions, il est interpellé par mon travail, m'achète plusieurs tableaux et me parle de son projet d'ouvrir une galerie à la Marsa. Il m'amène même sur le chantier pour visiter le bâtiment en phase de rénovation.
Tout de suite après, invitée à une résidence d'artiste à Lucerne en Suisse, j'ai vu comment dans ce pays certaines galeries prenaient totalement en charge les créateurs afin de leur permettre de se concentrer entièrement sur leur travail. Je les enviais. J'ai eu alors cette réflexion : «arriverons-nous un jour à cette situation privilégiée ?».
Aujourd'hui, la Galerie El Marsa fournit à tous les artistes qu'elle suit châssis, couleurs et encadrement pour les toiles. Elle croit en toi, investit en toi, valorise ton travail, notamment par les catalogues qu'elle publie à chaque exposition. Jamais on ne m'a donné une quelconque direction parce qu'un thème par exemple marche commercialement plus qu'un autre. Pour toutes ces raisons, je porte ce sentiment sincère et quasi fusionnel : je me sens quelque part la marraine de l'espace.
Des poissons émergent de la série Mare Nostrum. Vous poursuivez ce graphisme qui jaillit des différentes superpositions des couches de peinture tout en explorant les architectures. Qu'est-ce qui fait que vous passiez d'un thème à l'autre?
Essentiellement la recherche et le labeur au quotidien dans mon atelier. Le doute aussi grâce auquel j'avance. Mais je ne peux expliquer certains automatismes qui guident mon travail. Je crois toutefois que les poissons, les architectures, la faune et la flore que je ne cesse de peindre, de gratter, de montrer ou de voiler découlent d'une même thématique : la Méditerranée qui m'habite. J'adore le mouvement spontané des poissons qui m'aident à me libérer. Les architectures émergent de plans plus codés, plus organisés, plus structurés. A l'image peut-être de ma personnalité, de ma vie…
Lorsqu'on ferme les yeux en pensant aux toiles de Asma M'naouar, on voit du rouge. Un rouge pourpre, sanguin, flamboyant, ardent. Même votre Mare Nostrum est rouge. Que symbolise cette couleur pour vous?
Le rouge incarne l'expression majeure de la lumière. Pour moi, tout ce qui frétille et bouge est rouge. Un tableau est beau quand il arrive à accrocher le regard. Le rouge possède cette force d'attirer l'attention du spectateur.  J'ai passé des années à travailler sur la gamme de cette couleur. Je connais toutes ses recettes. Je la maîtrise parfaitement, du ton le plus transparent au plus opaque. Je ne perds donc pas de temps à chercher dans un autre univers chromatique. Ce qui me permet d'aller plus vite. Je peux interférer alors au niveau de la forme et atteindre certaines profondeurs de vue.
La gravure vous fascine beaucoup en ce moment. Que peut vous apporter cet art?
A l'académie des beaux-arts de Rome, on alternait, à la manière de classiques, ateliers de peinture et ateliers de gravure. En 2003 à Florence, j'ai suivi une formation dans les techniques de restauration de tableaux. Une opportunité qui m'a permis de reprendre contact avec la gravure. C'est là où j'ai compris la gravure parce qu'elle me privait de mon plus grand outil, la couleur, m'aidait à avancer en tant que peintre. Je pénétrais alors plus les monochromes et le monde infini de la matière. Le grattage au couteau me vient de là. Je rêve aujourd'hui de me replonger dans la gravure…


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