Décidément, la défaite «historique» face à son voisin hammam-soussien a replongé l'Etoile dans une énième crise qui a vu un Kebaïer «fragilisé» payer «les pots cassés». En effet, cette «débacle» amèrement ressentie associée à une piètre prestation fournie par les joueurs étoilés, sans négliger cette fébrilité pesante qui caractérise la vie du club ont fini par pousser les dirigeants de l'ESS à mettre un terme au bail de Mondher Kebaïer. Une décision qui vise certes à donner un nouveau souffle à une équipe qui semble être visiblement stéréotypée mentalement et techniquement ces derniers temps, mais essentiellement à apaiser la grogne d'une frange importante des supporters et de l'opinion sportive. Ce divorce consommé a mis fin —faut-il le souligner— à une collaboration d'intérêts mutuels entre une direction qui a toujours cautionné sinon défendu son entraîneur avec son fameux mais mal digéré projet «Etoile 2014»; et ce dernier par sa non-opposition au départ de certains joueurs-clés à l'instar de Chehoudi et Dhaouadi, sans oublier la valse des départs pour essais, à savoir Felhi et Sassi. Il faut reconnaître que l'ex-coach étoilé a été ces derniers temps un homme quasiment seul, lâché par ses pairs où les contacts avec ses employeurs ont été réduits au minimum, rendant ainsi les prémices d'une séparation plus que probables et palpables. Le signe ostentatoire de ce malaise est incontestablement la nervosité «spectaculaire» de Kebaïer lors des derniers matches et surtout face à l'ESHS où il a daigné pénétrer dans le terrain pour protester contre l'arbitre. Trois arguments Afin de régénérer le moral de l'équipe et donner un nouvel élan au club, Ridha Charfeddine, à la suite d'une réunion (mercredi soir) avec ses collaborateurs et après consultation de certains proches (anciens présidents, notamment), a officialisé le recrutement de l'ancien entraîneur de l'équipe nationale du Cameroun et de Cotonsport de Garoua, le Français Denis Lavagne (49 ans) en tant qu'entraîneur et manager général du club. En parcourant le CV de cet entraîneur-manager, trois volets importants sont à souligner et qui ont incité les responsables étoilés à s'attacher les services de ce coach, à commencer par son expérience africaine confirmée à la tête de la sélection camerounaise et surtout son passage remarquablement réussi à la tête de Cotonsport de Garoua couronné par 4 titres de champion et 3 coupes et avec à la clé une finale de la Champions league africaine avec la même équipe en 2008. Le second fait saillant de la culture footballistique de Lavagne, c'est son parcours formateur et encadreur qui sied parfaitement aux besoins stratégiques immédiats et à moyen terme de l'ESS en matière de performance et de formation. Un tel parcours académique qu'il a exercé à Sedan, Qatar sports club, Cheng Blades (Chine), sans oublier l'équipe marocaine Difaa d'El Jadida. Le troisième aspect qui a été déterminant dans le choix du Français n'est autre que la conviction disciplinaire de ce dernier fortement recommandée pour nos joueurs. Il est un habitué des coups de gueule, reconnu pour son caractère flamboyant, c'est un coach rigoureux «qui ira au clash pour avoir gain de cause». Il est aussi réputé pour être un personnage intrépide à l'égard de la pression de la rue ce qui pourrait être à la fois utile mais paradoxalement conflictuel avec un public étoilé exigeant. Dans une interview à la revue La nouvelle expression, il déclare : «Les supporters ont le droit d'avoir leur opinion que je respecte. Mais ils doivent aussi respecter le fait que je ne les écoute pas». De bon augure!! Pour seconder le Français, la direction du club a fait appel de nouveau à Kaïs Zouaghi à la place de Boukadida —dont le passage chez les séniors a été un échec total—, lui, qui connaît parfaitement les joueurs, un fait qui de l'avis d'un membre directeur fort utile doit faciliter la tâche du nouvel entraîneur. Le ministre des Sports à Sousse Le ministre des Sports, Tarek Dhiab a visité mercredi les installations sportives de l'Etoile et il a recommandé la refonte des deux terrains synthétiques et la réfection des équipements de la salle couverte. Mais le point culminant de cette visite reste l'allocation d'un budget de 11 milliards pour l'agrandissement du Stade olympique de Sousse pour atteindre une capacité de 33 mille spectateurs.