En dépit de la victoire face à l'ASM, le CA a encore tout à prouver Nabil Kouki peut souffler. Son équipe a renoué avec le succès. Courte victoire, mais victoire quand même. Et c'est bien là le plus important, quelques jours après la «claque» de Zarzis. Ce faisant, le CA était appelé à un tour de force sur la pelouse de La Marsa. Mission accomplie par la plus petite marge grâce à Djabou qui ponctue ainsi une belle quinzaine, avec un rendement étincelant et six buts. Ce succès en banlieue nord vaut de l'or, bien plus que les trois points, puisqu'il permet au CA de se hisser à hauteur de l'Espérance, le leader et champion sortant. Si la rencontre face à l'ASM fut quasiment un monologue clubiste en première période, les locaux ont méritoirement renversé la tendance en seconde période. L'ASM n'a pas démérité mais n'a pas brillé non plus. Plus d'un puriste s'accorde toutefois à dire que les secondes mi-temps clubistes sont «cauchemardesques» par rapport aux périodes initiales. Ce qui nous renvoie à la tenue physique d'ensemble du groupe. Incohérences... Autre aspect et non des moindres, certains changements ultra-défensifs ont eu un impact négatif sur un onze clubiste qui perd son identité en reculant d'un cran ou en érigeant un second rideau défensif. D'ailleurs, il est intéressant de noter le décalage entre le schéma de jeu prôné et le profil des joueurs. Explications : Kasdaoui, la seule pointe, a besoin d'ailiers qui animent les couloirs, débordent et soignent leurs centres vers le paquet adverse. Car l'avant-centre clubiste dispose d'un jeu de tête encore mal optimisé, ce qui prive l'équipe d'un apport certain. D'ailleurs, en observant l'équipe, on remarque que Haddedi progresse, mais manque de percussion (n'apporte pas vraiment le surnombre). Idem pour Souissi, alors que Maher Hadded est tout sauf un ailier. Dhaouadi, lui, ne joue plus sur le côté gauche, et, Djabou, en soutien, ne peut cumuler plusieurs casquettes à la fois. Avec toutes ces incohérences, il est difficile de scorer à plusieurs reprises. Attaque anémique Autre facette du jeu clubiste en rapport avec l'application stricte des consignes. Chaque joueur doit tenir son rôle avant de penser à varier sa palette. A titre d'exemple, Maher Hadded est combatif, mobile et généreux, mais pas assez efficace. Djabou, Dhaouadi et même Hedhili et Zitouni se marchent parfois sur les pieds, quoique la vitesse de Djabou lui permette de s'engouffrer dans les intervalles. Globalement, le CA progresse, mais se replie inexplicablement quand il mène au score. Le dernier baroud d'honneur du CA (victoire par 4-0 face au ST), c'était il y a plus de quinze mois avec Patrick Liewig aux commandes et justement Nabil Kouki en face! Il est d'ailleurs paradoxal de noter qu'au CA, les demis marquent souvent plus que les attaquants, surtout les avants étrangers, souvent en panne d'idées. Un rapide flash-back nous enseigne que ni Ezechiel, ni Tchalla, ni Karl Max, ni encore Otorogu, n'ont réussi dans leurs rôles de prédateur des surfaces. Seul Dramane Traoré avait réussi à tirer son épingle du jeu. Sur ce, en prévision du choc face au CAB, le staff technique hésite encore sur la formule à adopter. Un ou deux pivots? Le coach ne s'est pas encore prononcé. De prime abord, Mbenza sera reconduit et pourrait former un duo avec Baratli, alors que Zitouni serait maintenu sur le banc. Dans une configuration de jeu avec deux pivots, Dhaouadi, voire Maher Hadded pourraient être sacrifiés en vue de favoriser le quadrillage et la relance rapide. Dans le cas contraire, le CA évoluerait en 4-1-4-1 sachant que le CAB jouera l'attaque à outrance. Après un début de saison mouvementé, le CA semble tenir le bon bout (mathématiquement parlant). Serein malgré quelques frayeurs, le club de Bab Jedid doit apprendre à s'épargner le suspense (fin de match laborieuse) et changer son fusil d'épaule quand cela est nécessaire. Face au CAB, il joue gros. Et pas uniquement sur le plan du résultat.