L'Algérien pèse trop sur le jeu «rouge et blanc», en attendant une meilleure percussion et surtout un vrai attaquant! Pour gagner à La Marsa et sur une aussi catastrophique pelouse et dans les toutes dernières minutes, il faut avoir un grand cœur et de la personnalité. La victoire du CA face à l'ASM est très bonne à prendre, elle vient au moment où l'équipe doute après le nul contre l'ESZ. Mais aussi en regardant le CA de Nabil Kouki jouer 90', a-t-on la certitude que quelque chose a changé? Franchement, pas grand-chose. C'est toujours la «Djabou-dépendance» qui s'impose. L'Algérien fait la pluie et le beau temps dans l'équipe construite à coups de milliards! C'est toujours la même configuration de jeu. Un jeu à base de passes courtes à ras de terre, des triangulations pour libérer Djabou, Kasdaoui ou Dhaouadi, mais sans variation, et surtout sans l'opportunisme devant. Et même quand le CA tient bien le ballon, il n'arrive pas à être très menaçant. Et s'il le fait, c'est sans efficacité. Jusqu'à maintenant, le CA n'a jamais réussi à gagner sur un score de deux buts d'écart! Djabou : il sait tout faire ! Ramené d'Algérie à l'intersaison suite à un duel musclé avec l'EST, Djabou, qui a coûté 2 milliards à Slim Riahi, est le seul des recrues clubistes à justifier son salaire! En tout cas, il pèse comme il faut (trop!) sur le jeu de son équipe. Avant-hier, il était presque en veille avant de sortir un numéro et permettre au CA de l'emporter. Djabou, meilleur buteur «rouge et blanc», sauve Nabil Kouki et se fait déterminant. Contrairement à Haddad ou à Dhaouadi, c'est le seul à être décisif. En passant d'un régisseur à un second attaquant, Djabou a gagné des mètres en avant, mais c'est sa technique et sa percussion auxquelles la défense marsoise n'a pas trouvé de solution. Quel rôle pour Haddad ? Milieu relanceur, milieu de couloir ou attaquant? Maher Haddad se cherche encore un rôle et une efficacité. Onze journées de passées, et Haddad, pourtant doué et très fort sur le plan individuel (maîtrise de la balle et vitesse), n'est pas aussi pesant dans le jeu du CA. Le problème est qu'il n'a pas trouvé ses repères et une vraie fonction à l'entrejeu. On le voit prendre la balle au centre et essayer d'emmener des dribbles à droite et à gauche, sans danger. C'est à Kouki de lui confier le rôle qu'il faut par rapport à ses potentialités. Un seul pivot Zitouni et Baratli ont fait banquette contre l'ASM. Et c'est Mbenza qui a eu sa première titularisation. Un seul pivot axial récupérateur face à un ASM qui a de bons milieux, est-ce le meilleur plan? Hadhli, créateur, a-t-il les moyens de relayer un récupérateur et de presser? Baratli a toujours sa place à notre avis. La défense clubiste a été constamment découverte devant Dhaou, Omrani et Missaoui, faute d'aide dans la récupération. A qui profite ce déséquilibre à l'entrejeu? La victoire in extremis du CA est celle du cœur et de l'envie en attendant un fond de jeu plus percutant. Il ne suffit pas d'avoir de bonnes individualités, de les aligner ensemble, encore faut-il être libéré en attaque. Gagner sur un petit but et compter toujours sur sa défense ne peut-être un projet de jeu durable et qui peut ramener des consécrations à terme!