Le secrétaire général du syndicat de base du personnel du ministère des Affaires étrangères, Hamed Ben Brahim, a qualifié, hier, d'«extrêmement expéditif», le traitement, par le ministère, du dossier de la chargée d'affaires de Tunisie en Finlande, Zohra Ladgham, affirmant que les procédures réglementaires «n'ont pas été respectées». S'exprimant lors de la conférence de presse tenue à l'espace El Teatro, à Tunis, par le comité de soutien à Zohra Ladgham, il a estimé que le vrai problème dans cette affaire est que l'administration des Affaires étrangères n'ait pas engagé de poursuites contre un citoyen tunisien, en l'occurrence l'auteur de la vidéo, pour des faits de harcèlement de la diplomate concernée, en l'épiant dans ses déplacements en Finlande et en lui collant des étiquettes politiques du genre «laïque rcdiste». Le ministre des Affaires étrangères avait décidé de relever Zohra Ladgham de ses fonctions et de la rappeler à Tunis sur la foi d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, dans laquelle la diplomate est présentée «en état d'ébriété présumé», ce que cette dernière nie et qualifie de «montage d'images». Le syndicaliste invoque, également, le parallélisme des formes en faisant valoir qu'avant de prendre une telle décision, il fallait en référer au président de la République puisque la nomination des diplomates et donc de leur révocation, comme dans le cas d'espèce, relèvent de sa compétence. Pour Me Lotfi Majri, avocat chargé de la défense de Zohra Ladgham, la vidéo utilisée comme preuve dans cette affaire serait tout au plus considérée, en matière pénale, comme un «début de preuve». Ce n'est pas au ministre des Affaires étrangères mais au conseil de discipline de se prononcer sur le bien-fondé ou non du comportement de Mme Ladgham, a-t-il ajouté. Najoua Rabaoui Essefi, membre du comité de soutien à Zohra Ladgham, avait, au début de la conférence de presse, fait la lumière sur la représentation de la femme dans le domaine diplomatique, indiquant qu'après le rappel de Zohra Ladgham, il ne reste plus que deux femmes en poste, l'une comme ambassadeur et l'autre chargée d'affaires. La constitution «spontanée» du comité de soutien à Zohra Ladgham avait été décidée lors de la conférence nationale sur «la citoyenneté de la femme et sa participation active au processus décisionnel», tenue le 2 mars à Tunis.