Un projet de jumelage relatif à l'éco-construction a été engagé entre la Tunisie et l'Union européenne, sur une période de deux ans (2012-2014), visant le renforcement des lois et règles de l'éco-construction et financé par l'UE à hauteur de 1,2 million d'euros L'éco-construction : un nouveau défi qui s'impose à l'heure où l'habitat durable est de plus en plus en vogue. Un secteur qui cherche à s'intégrer le plus respectueusement possible dans un milieu, en utilisant au mieux des ressources peu transformées, locales, saines et en favorisant les liens sociaux. La notion d'éco-construction a désormais acquis le droit de cité dans le secteur de la construction en Tunisie. Elle correspond à une prise de considération des questions environnementales indispensables pour l'aménagement du cadre de vie. C'est la préoccupation qui motive aujourd'hui le Tunisien à opter pour la construction verte, pour un habitat sain, une économie d'énergie et une réduction de l'empreinte de l'homme sur l'environnement. Comment concevoir l'immobilier de demain ? Les acteurs du bâtiment misent sur l'éco-construction en tant que démarche qui vise à atteindre une haute performance sur plusieurs cibles touchant l'environnement, le confort et la santé des occupants des bâtiments. Il est opportun de rappeler que le secteur de l'immobilier représente une locomotive de développement, il crée de la richesse (12,6% de la valeur ajoutée du pays en 2010), génère de l'emploi (plus de 27 mille postes d'emploi en 2010), mobilise l'épargne des ménages et stimule des effets d'entraînement sur d'autres industries, tels que les ciments, les produits miniers, les produits métallurgiques, les produits sanitaires. A cela s'ajoute le nombre sans cesse croissant de citoyens et d'intervenants immobiliers, sensibles à la préservation de l'environnement étant donné que ce secteur du bâtiment, résident ou tertiaire, occupe toujours la troisième position en termes de consommation nationale d'énergie finale, à savoir l'énergie électrique et l'énergie thermique. L'Agence nationale pour la maîtrise de l'énergie (Anme) contribue à la promotion de l'éco-construction via les études qu'elle a élaborées qui indiquent que le secteur du bâtiment passera à la deuxième position en 2020 et à la troisième en 2030. Les matériaux de construction, de la céramique et du verre, représentent actuellement près de 40% de la consommation d'énergie du secteur de l'énergie, ce qui rend le bâtiment plus énergivore. La stratégie d'intervention adoptée par l'Anme dans le secteur du bâtiment permettra d'améliorer les conditions de confort thermique à l'intérieur du bâtiment, de réduire sa facture énergétique, de contribuer à l'amélioration des capacités financières des ménages tout en améliorant la balance énergétique du pays, sachant que cette stratégie couvrira, par ailleurs, les besoins énergétiques du pays au moindre coût. Au chevet de l'éco-construction D'après les statistiques fournies par l'Agence de promotion de l'investissement étranger en Tunisie (Fipa), les investissements étrangers dans les secteurs de l'immobilier et du tourisme ont représenté 4,5% de l'ensemble des ID, entre les mois de janvier et octobre 2012, contre 4,8% en 2010. Le dernier quinquennat a enregistré la réalisation de 386 mille logements, soit une moyenne annuelle de 77.200 logements par an contre une évolution du nombre de familles tunisiennes de 2,51% par an au cours de la même année. Le ministère de l'Equipement s'apprête à lancer une nouvelle stratégie pour évaluer la situation actuelle du secteur et proposer des solutions susceptibles de hisser le secteur à un niveau supérieur. En effet, le budget complémentaire de 2012 a permis d'édifier dix quartiers populaires prioritaires dans les gouvernorats de l'intérieur, moyennant des investissements de l'ordre de 15,6 millions de dinars. Pour ce qui est de l'éco-construction, la Tunisie a engagé un projet de jumelage entre la Tunisie et les trois Etats membres de l'Union européenne, à savoir la France, l'Allemagne et le Portugal, qui a pour objectif d'appuyer l'administration tunisienne sur trois axes de travail fondamentaux dans le domaine de l'éco-construction. Ce projet de jumelage financé par l'Union européenne à hauteur de 1,22 million d'euros a pour objectif de renforcer les lois et règles de l'éco-construction et généraliser l'approche écologique en la matière. Ce projet inscrit dans le cadre du Programme d'appui à l'accord d'association et au plan d'action-voisinage de l'UE, et dont la durée de réalisation s'étale sur deux années (2012-2014), favorise la mise en œuvre d'une expertise comprenant 50 experts des Etats membres et constitue par la même une réponse concrète à la promotion du développement durable au renforcement de l'efficacité énergétique, de l'utilisation des ressources d'énergie renouvelable, de la consolidation et de la dynamisation de la coopération sur les questions environnementales. La mise en place de cet accord d'association Tunisie/UE vise, entre autres, l'exploitation de nouveaux matériaux de construction purement écologique et encore moins chère. Ce jumelage a pour ambition également d'intégrer les aspects liés à l'éco-construction dans la législation et la réglementation tunisiennes en tenant compte de l'acquis de l'UE et des tendances mondiales. Il vise aussi à sensibiliser les centres d'influence et les populations cibles au bien-fondé de l'éco-construction. Il s'agit d'une communication de fond sur l'existant, le savoir, le savoir-faire, les réalisations aux niveaux national et international. La stratégie qui sera mise en œuvre facilitera l'émergence de bâtiments durables. Elle sera axée notamment sur la mise en œuvre d'actions fortes comme la création d'un prix national de la construction durable. Le jumelage permettra à la Direction générale des bâtiments civils de développer ses capacités managériales grâce notamment à la confrontation avec les stratégies des administrations européennes équivalentes. Une analyse collective des difficultés de l'éco-construction permettra d'identifier les cibles, les voies et les moyens visant à améliorer le service constructeur (procédures internes, gestion...) au profit des bâtiments éco-construits.