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Péril en haute mer
Secteur de la pêche
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 04 - 2013

Les moments d'euphorie, lorsque les filets remontent pleins de poissons, peuvent se transformer en moments de détresse, quand la mer se déchaîne et que la vie des marins vire au cauchemar. En effet, la cadence de perdition des barques de pêche croisant au large de nos côtes ne cesse de s'accroître. Pris de panique, nos marins pêcheurs ne savent plus à quel saint se vouer pour pallier aux carences patentes d'un métier à haut risque. La mort d'une quinzaine de marins pêcheurs en l'espace de quelques semaines inquiète aussi bien les professionnels que les autorités. Plongée au fond des abysses d'un secteur en pleine turbulence.
On garde encore à l'esprit le souvenir funeste du drame qui a eu lieu en octobre 2008 au large du golfe de Gabès quand un bateau de pêche tunisien immatriculé sous le nom «Ali Kaanich» avait coulé sous l'effet de mauvaises conditions météorologiques marquées notamment par des vents violents. Déjà, le souvenir lointain du naufrage du chalutier «El Oueslatia» survenu le 4 février 2006, qui a fait plus de dix morts, hante encore les esprits des vieux loups de mer rencontrés sur les quais du port de La Goulette. Encore peu confiants aux prévisions météorologiques, ils scrutent l'horizon espérant une amélioration des conditions de navigation et un apaisement des vents violents sur la région avant de prendre le large. Après le naufrage du chalutier «La victoire» au large des îles Kerkennah, fin février 2013 et qui a fait 13 morts, ce sont deux autres marins-pêcheurs qui trouveront la mort après le naufrage du chalutier «Le Mechmoum» relevant du port de pêche de Sousse, jeudi 21 mars 2013, au large des côtes de la ville de Chebba. Six autres marins ont pu être sauvés lors de ce même naufrage. Il est à noter que le vent avait soufflé, dans la nuit du mercredi à jeudi, sur la région du Sahel du côté nord, à une vitesse entre 50 et 75 km par heure, selon les prévisions météorologiques spéciales pour la pêche.
Un nouveau coup de semonce
Pour les pêcheurs, la nouvelle est perçue comme un nouveau coup de semonce pour les différents intervenants dans le secteur. Après la multiplication de tels incidents, la grogne a gagné non seulement les marins pêcheurs mais aussi les armateurs d'une flotte nationale qui se compose de 426 chalutiers, 444 de pêche pélagique et thon (dont 50 thonniers) et de près de 10.000 barques de pêche côtière, dont les opérateurs, déjà fragilisés par une activité à haut risque, peinent à tirer leur épingle du jeu. Il est d'ailleurs à noter que le secteur qui emploie 45.000 permanents et 15.000 occasionnels et assure des revenus indirects à plus 40.000 personnes (dans les usines de transformation et autres), est livré à lui-même depuis belle lurette. En tout, ce sont près de 100.000 personnes qui vivent de la mer dans notre pays, qui souffrent du laxisme des autorités.
En effet, sur fond de raréfaction des ressources halieutiques, de mauvais temps et d'augmentation du prix du gasoil, la course aux poissons tourne selon les pêcheurs à une vraie guerre pour la survie, où seuls les seigneurs des mers pouvaient mener le jeu à leur guise.
Dans une conjoncture déjà défavorable où le problème numéro un demeure la météo qui réduit de plus en plus le nombre de jours de pêche par an, gros armateurs ou petits côtiers crient au secours.
Un métier à risque
En effet, prendre le large n'est pas une mince affaire. Surtout lorsque le personnel à bord n'est pas qualifié, n'est pas assuré et est appelé à remplir des tâches multiples pour lesquelles il n'est pas toujours suffisamment formé. Certains chalutiers présentent de réelles menaces mais continuent à croiser au large de nos côtes. Une commission associée à la «National Academy of Sciences» a identifié 14 facteurs susceptibles d'être à l'origine des accidents imputables à l'erreur humaine, à savoir l'inattention, des relations ambiguës capitaine-pilote, une conception inefficace de la passerelle, de mauvaises procédures opérationnelles, une forme physique déficiente, une mauvaise vue, une fatigue excessive, un usage abusif de l'alcool, une rotation excessive du personnel, un niveau trop élevé de risques calculés, insuffisance de phares et balises, un mauvais usage du radar, une utilisation incertaine des signaux acoustiques, insuffisance de la réglementation sur la navigation.
Cependant, pour appréhender le degré des risques dans cette activité, il convient de souligner que sur un effectif de 100.000 travailleurs, l'on ne recense que 23.000 déclarés.
A cet effet, le nombre d'accidents du travail dans le secteur de la pêche qui s'élève à 300 par an, ne concerne que le personnel affilié à la Cnam. Le reste des accidents n'est pas déclaré. De ce fait, la fréquence des accidents dans le secteur de la pêche qui est de l'ordre de 11%, ne reflète pas la réalité, même si le nombre de jours perdus suite à un accident du travail dans le secteur de la pêche est estimé à 13.000 jours par an. Ce qui fait que la durée moyenne d'arrêt de travail, suite à un accident dans le secteur de la pêche, est de 40 jours. Mais ce sont les accidents mortels de la pêche qui inquiètent les acteurs de cette activité. En effet, ce nombre varie de 5 à 18 personnes par an.
Au vu de ces statistiques qui donnent froid dans le dos, les autorités devraient saisir de nouveau le projet de contrôle par satellite de la flotte nationale qui est censé tracer la réponse à une meilleure sécurité aux pêcheurs. Un tel équipement permettra non seulement de prévenir la pêche dans les zones interdites, mais aussi, d'offrir un moyen d'intervention rapide en cas de détresse d'un chalutier. Certes, l'installation des centres d'aide à l'exploitation constitue un investissement lourd, il n'empêche, la vie de nos marins que la mer emporte chaque année, à cause des intempéries et autres avaries, demeure une responsabilité de l'Etat.


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