Le cycle de pelliculture, club qui s'intéresse aux arts de l'image, essentiellement le cinéma et la photographie, permet de redécouvrir 3 classiques du cinéma tunisien les 7, 14 et 21 mai 2013 au club Tahar-Haddad. Il s'agit de Et demain de Brahim Babaï (1972), Khlifa Lagraâ de Hamouda Ben Halima (1969) et Sous la pluie de l'automne de Ahmed Khechine (1969). Ces œuvres, en noir et blanc, ont posé les jalons d'une esthétique cinématographique tunisienne. «Elles ont été choisies pour ce cycle, parce qu'elles permettent de mesurer le talent des réalisateurs tunisiens et leur manière de construire un univers pictural en noir et blanc, avec des approches et des styles différents», indiquent les organisateurs. Les cinéastes de la première génération après l'Indépendance ont, de la sorte, créé des œuvres fortes où les choix esthétiques font appel aux contrastes et à la texture particulière du noir et blanc. Plusieurs films de cette période comptent désormais parmi les classiques du cinéma tunisien. Dimension sociale Ainsi, le public reverra, demain à 15h00, Et demain de Brahim Babaï (1972), adapté d'un roman de Abdelkader Ben Cheikh. Considéré comme la première œuvre sociale du cinéma tunisien, ce long métrage suit les pas de trois paysans qui quittent leur village pour la ville et pose les problèmes de l'emploi, de l'exode rural et du déracinement. Et demain, qui, en son temps, avait été présenté au festival de Cannes et qui a obtenu le Tanit de bronze aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC), n'a pas pris une ride. Les images sont de Lotfi Layouni, la musique de Mohamed Garfi et le montage de Sadok Ben Aïcha. Le mardi 14 mai, à 15h00, sera présenté Khlifa Lagraâ de Hamouda Ben Halima (1969). Tanit de bronze des JCC 1970, il est adapté d'une nouvelle de Bechir Khraïef. Ce film d'atmosphère a révélé le talent de Ben Halima, dont l'écriture personnelle a abouti à une composition remarquable de l'image. Ce film est interprété par plusieurs grands noms de la scène tunisienne sur des images de Ahmed Zaâf. Le mardi 21, toujours à 15h00, le public verra Sous la pluie de l'automne, premier film de Ahmed Khechine (1969). Ce dernier y raconte le vécu d'une famille de Kairouan, tout en dénonçant la condition de la femme tunisienne dans le monde rural. Sur des images de Ezzeddine Ben Ammar et une musique de Mohamed Saâda, ce film, inspiré par des événements vécus, vaut aussi par un sens aigu de l'espace et par des plans très étudiés.