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L'ESS, une "alternative" crédible
Economie sociale et solidaire - Mohamed El Mohamed Ben Mahmoud, président de l'Association Platess
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 05 - 2013

Promouvoir la culture de l'économie sociale et solidaire (ESS) en Tunisie est l'objectif que l'association Platess, créée après le 14 janvier, s'est assignée comme solution fiable aux problèmes accrus de la pauvreté et de l'emploi.
Une nouvelle structure qui se développe et développe une économie de «proximité», créatrice de richesses et d'emplois.
En effet, l'économie sociale se structure peu à peu et est «en phase de construction». Les principaux réseaux représentatifs, dont l'Union nationale des mutuelles (Unam), le réseau de l'économie sociale (Rtes), Platess (plateforme de l'ESS), le Rades (réseau des associations de développement), travaillent à la promotion de ce secteur et à la création de synergies et d'échanges d'expertise, tant au plan national qu'au plan international.
Le maillon fondamental de l'économie sociale et solidaire est le réseau associatif opérant dans différents domaines mais toujours soucieux d'une amélioration du bien-être. La Tunisie comptait 10 mille associations avant le 14 janvier, un nombre choquant d'associations qui «doit être révisé, il s'agit en fait de repenser la dynamique de création des associations en Tunisie. Récemment, nous avons passé à la création d'une mutuelle à El Batan et nous sommes très contents d'avoir pu convaincre une dizaine d'agriculteurs pour qu'ils s'unissent et adhérent volontairement à cette mutuelle. Car, en Tunisie, il y a un grave problème, celui des terres agricoles qui sont très morcelées, moyennant 5 ha pour chaque agriculteur, où l'on ne peut, en aucun cas, bénéficier d'un crédit bancaire et, de ce fait, ces terres ne peuvent être rentables. En effet, ces agriculteurs seront obligés de revoir tout leur système de production et de gagner en économie d'échelle, c'est-à-dire d'avoir un schéma de financement et d'investissement qui va de pair avec l'évolution du secteur agricole et de la qualité de production, or ils ne peuvent en aucun cas assurer le taux de financement idoine et c'est à travers la mutuelle qu'ils peuvent acquérir des crédits bancaires», souligne M. Ben Mahmoud.
C'est dire que l'une des spécificités de l'économie sociale et solidaire est cette dynamique participative, «nécessitant la mise en place de tout un planning qui diffère de celui qui existait avant au sein de l'Utap, cette structure morte qui n'était pas dynamique et déstructurée. Pour nous, ce qui compte c'est le conseil, l'accompagnement, la prise en charge qui n'ont pas été assurés par cette structure (Utap). Après le 14 janvier, les choses ont commencé à changer, toute décision doit émaner des agriculteurs, avec le concours de la mutuelle qui leur assurera l'accompagnement, les conseils et l'encadrement».
Les raisons qui ont fait que certaines personnes s'intéressent à l'ESS sont essentiellement économiques, sociales et financières, parce qu'en Tunisie, ce n'est pas aussi facile de créer une entreprise, cela nécessite des moyens financiers conséquents et c'est relativement coûteux. Par contre, au niveau de l'ESS, c'est beaucoup plus facile. «Mais la sphère de l'économie classique et l'ESS différent. Cette différence est observée au niveau de l'ESS où on ne parle pas de bénéfice, mais plutôt d'excédent, dont l'impact doit être direct sur les mutualistes. Cet excédent est équitablement réparti sur les associés et une partie est investie pour agrandir les projets. C'est l'objectif ultime de l'ESS, et c'est tout à fait légitime. C'est une condition de la pérennité de la structure de l'ESS, il faut qu'elle soit toujours gagnante pour qu'elle puisse exister et s'autodévelopper».
«C'est ce qui diffère, en effet, la vision humaniste de l'ESS des sociétés économiques libérales et classiques, qui pensent qu'à gagner de l'argent et tirer le maximum de bénéfices, sans causer de soucis à ceux qui ont participé à la création de cette richesse, à savoir les employés», poursuit M. Ben Mahmoud.
Evoquant le dossier de la microfinance en Tunisie, M. Ben Mahmoud, n'a pas manqué de rappeler que ce système existe depuis plus de 20 ans, et a commencé avec la création de l'association Enda Interarabe. Cette association a bénéficié de plusieurs enveloppes de l'UE. «Elle accorde des crédits avec un taux qui atteint 30%, qu'on juge abusif. Nous, en tant qu'acteurs sociaux de l'ESS, nous devons faire face à cette forme que nous considérons illégitime de gain sur le dos de ceux qui n'ont pas les moyens et ceux qui souffrent , à qui on donne le droit de produire et d'avoir un revenu stable, qui leur procure une certaine satisfaction sociale. A ce niveau-là, je pense qu'Enda fait du bon travail, mais je trouve que c'est immoral à mon sens d'accorder des crédits à hauteur de 25 à 30%. En ma qualité de banquier, je présume que le taux d'un crédit de fonctionnement ne doit pas dépasser 7 à 8%. Ce n'est pas avec les pauvres qu'on peut développer une activité de microcrédit. Pour Platess, nous sommes en train de réfléchir sur l'opportunité de création d'une structure de microcrédit dans l'objectif de soutenir et d'accompagner les jeunes promoteurs dans leurs projets, notamment après l'accord de financement. Cette étape est nécessaire, eu égard au nombre croissant de projets qui ont échoué, parce que les promoteurs ont été totalement désœuvrés et délaissés en l'absence d'une culture de gestion des petits projets et d'une culture de comptabilité, concepts basiques pour la réussite des microprojets», affirme le président de Platess.
La microfinance est un grand chantier pour la Tunisie, un chantier qui nécessite le changement de son système de fonctionnement. Le coût élevé des crédits de financement est dû en partie à la gouvernance de ces sociétés de crédits et à leur niveau d'impayé, «il suffit d'améliorer la gouvernance et de mettre de la rigueur pour que ce jeune qui va contracter 5 ou 6 MD ne paiera que 3 ou 4% et à limite on pourra trouver des fonds qui peuvent financer avec un taux d'intérêt égal à zéro. Il ya des investisseurs sociaux et des bailleurs de fonds dans le monde qui garantissent des fonds avec des taux d'intérêt acceptables égal à zéro ou 1%, et d'autres à 15 et 20%».
Et pour conclure, il est opportun de rappeler que l'approche de l'ESS demeure humaniste, elle ne cessera de donner de la valeur à l'être humain. Le premier et le plus gros investissement, c'est l'homme, qu'on encourage incessamment à tirer le maximum de satisfaction.


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