La première phase de l'étude stratégique sur le développement touristique dans le Sud-Est tunisien a été soumise à une récente réflexion à Tunis ayant réuni plusieurs experts du bureau d'études tunisien qui a la charge de piloter cette étude, des commissaires régionaux des gouvernorats de Médenine, Gabès et Tataouine, objet de cette étude, et des représentants des fédérations tunisiennes de l'hôtellerie et des agences de voyages. L'objectif de l'étude consiste en l'élaboration d'un schéma de développement stratégique de tourisme durable dans les trois gouvernorats concernés, dans le but d'améliorer l'offre touristique de la région. Ce plan de développement doit s'appuyer sur les atouts et les spécificités des trois régions, permettre la valorisation de leurs atouts, s'intégrer dans la stratégie générale de développement touristique du pays et proposer de nouvelles approches touristiques intégrées, complémentaires et originales, susceptibles d'introduire des alternatives au tourisme balnéaire de masse et inscrites dans une perspective de développement durable. Il s'agit d'intégrer cette région dans la nouvelle dynamique de développement touristique inscrite dans la stratégie de développement du tourisme tunisien à l'horizon 2016 et qui s'appuie essentiellement sur la diversification et la durabilité, visant une plus large diffusion de ses retombées économiques et sociales. L'initiative vise, selon les responsables de l'Office national du tourisme tunisien ayant commandé l'étude, la mise en place dans le sud-est du pays d'un nouveau concept, d'une nouvelle vision et d'une nouvelle culture qui consistent à développer d'autres modes de tourisme alternatif à la composante balnéaire ayant pour objectif de répondre aux attentes d'une demande de plus en plus exigeante en matière de qualité L'étude a révélé que la région du Sud-Est, bien que disposant d'atouts considérables valorisant la richesse des ressources naturelles et culturelles, connaît des carences au double plan de la promotion et de la commercialisation. La région souffre, selon les experts du bureau d'études Samef, de l'absence d'une identité ou d'une marque régionale qui permet de la distinguer des autres régions. En outre, l'effort marketing actuellement engagé au niveau institutionnel permettant de promouvoir la région ne paraît plus adapté aux objectifs d'un tourisme plus diversifié. Les nouveaux produits touristiques, susceptibles d'être développés dans le cadre de cette stratégie, ne doivent pas être considérés comme des produits d'appoint au produit balnéaire. Ils doivent au contraire disposer d'une place de choix dans l'offre touristique nationale et apporter ainsi une réponse à même de contribuer à l'étalement de la saison et de rompre avec l'épineuse question de la saisonnalité dont souffre le secteur touristique. Un rôle intégré et durable L'étude de diagnostic réalisée en parfaite concertation avec les représentants des différents départements, dont les commissaires régionaux au tourisme, les commissaires régionaux à la culture, les professionnels du secteur, a identifié, après plusieurs visites sur le terrain, d'énormes potentialités existantes et autres richesses culturelles pouvant constituer un produit d'appel permettant de développer un tourisme qui n'est pas nécessairement lié à la mer et au soleil mais qui représente une opportunité supplémentaire de taille pour renforcer la politique de développement régional et de diversification des ressources en permettant de nouveaux paliers de croissance mais aussi l'amélioration du rendement même du secteur. La première phase a également porté sur la présentation des caractéristiques géographiques, économiques, environnementales et sociales propres à chacun des trois gouvernorats, leurs potentialités naturelles, culturelles et archéologiques ainsi que sur l'analyse de l'activité touristique dans chacune des trois régions concernées par l'étude. Elle a révélé que la région du Sud-Est recèle des richesses naturelles et culturelles assez considérables pouvant constituer une base fondamentale pour le développement d'un tourisme alternatif hautement recommandé pour accompagner la nouvelle stratégie de développement du secteur à l'horizon 2016. Toutefois, précisent les responsables du bureau d'études, le développement de ce genre de tourisme autour de ces richesses risque de faire face à des obstacles d'ordre institutionnel et foncier ou encore à l'absence de mesures d'incitation et d'appui à l'investissement touristique. Ils sont en tout cas certains que les atouts considérables que recèle la région du Sud-Est sont de nature à développer un tourisme alternatif porteur permettant aux trois régions de s'ériger en un véritable pôle de tourisme intégré et durable dans lequel le riche patrimoine culturel, écologique, archéologique de chaque gouvernorat serait mis en valeur. Il s'agit, souligne l'étude, de créer des synergies entre les différents intervenants afin de bâtir un tourisme à forte attractivité tant pour les nationaux que pour les étrangers, mais aussi des produits à haute valeur ajoutée.