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Une famille qui s'agrandit
Rencontres cinématographiques de Bizerte
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 07 - 2013

Tout comme le programme qui s'est étoffé cette année, les participants et les festivaliers se sont multipliés pour faire de la manifestation de véritables rencontres qui méritent bien leur nom.
Du 1er au 7 juillet, l'association «Bizerte cinéma» a organisé la deuxième édition des rencontres cinématographiques de Bizerte avec des projections au Fort espagnol suivies de débats, des ateliers et un colloque.
Dans une petite salle de la maison des jeunes de Bizerte, une vingtaine de personnes étaient réunies, dimanche dernier, autour d'un écran. Le groupe, composé des organisateurs, des participants et de festivaliers des rencontres cinématographiques de Bizerte s'impatientait de voir les films réalisés par les jeunes de l'atelier «Visions de Bizerte». Ces derniers sont venus de différentes régions du pays, pour se diviser, pendant une semaine, en quatre groupes, afin de filmer la ville comme ils l'ont perçue. Un exercice facilité par l'usage des GoPro, de nouvelles petites caméras pratiques au prix abordable, qui filment même sous l'eau. L'association Bizerte Cinéma (ABC) qui organise les rencontres, a perdu l'une des trois caméras dans cette aventure, mais le résultat en valait la peine. Avant d'appuyer sur la touche play (marche), le président de l'association, Mohamed Salah Fliss, nous expliquait que c'est une manière différente -citoyenne et artistique- d'investir l'espace public, loin des slogans politiques. Le premier groupe a filmé les jeunes nageurs qui effectuaient des sauts depuis le pont de Bizerte. Le deuxième a fait du pont son personnage principal, filmé au moment de sa montée et de sa descente, devant l'attente de la population pour pouvoir le traverser. Le troisième a monté un film sur les marchands de jasmin et le dernier sur les difficultés rencontrées pendant le tournage où il s'agissait de filmer un groupe de jeunes acrobates bizertins.
Films, formation et réflexion
Pendant cet atelier, les participants, encadrés par Jilani Saâdi (secrétaire général de l'ABC) et Lassâad Dkhil, ont pu expérimenter les possibilités d'une caméra et d'un logiciel de montage, apprendre à créer un rythme et une atmosphère à partir de l'image et du son, à composer avec la lumière naturelle et artificielle. Tout cela au service de leur imagination qui a étonné les présents par l'originalité des idées, l'humour et la pertinence dans le traitement. Les jeunes ont appris de leurs erreurs comme de leurs bonnes expériences. Surtout, leurs exercices ont permis de révéler un potentiel qu'il faut encourager. D'ailleurs, ceux dont les films ne sont pas finalisés pourront terminer le travail après les rencontres. Tous les films seront plus tard diffusés sur internet. Il en sera de même pour les textes écrits par les participants de l'atelier « Analyse filmique et écriture sur le cinéma », animé par Insaf Machta, Hajer Bouden et Sihem Sidaoui. Les jeunes ont lu leurs articles devant l'audience. Là aussi, il y avait du talent, d'agréables surprises et une bonne base pour continuer. L'atelier se nourrissait des projections et débats, chaque soir au Fort espagnol, des films programmés pendant la manifestation, et puis des discussions entre les participants et leurs encadreurs.
La répartition bien pensée des films a été bénéfique pour le déroulement des rencontres. La «difficulté» des films est allée crescendo et a permis au débat d'évoluer au gré des jours. En ouverture, il y a eu «Sugar Man» de Malik Benjelloul, un documentaire qui se laisse regarder facilement, accessible au niveau de la forme comme dans le fond. Le deuxième jour était réservé à des courts-métrages internationaux aux genres très différents, qui proposent plusieurs niveaux de lecture. Le lendemain, c'était au tour de la fiction française «Entre les murs», avant de renouer jusqu'à la fin des rencontres avec le documentaire, un genre pour lequel les organisateurs ont visiblement un penchant. «La Vierge, les Coptes et moi» de Namir Abdel Massih le 4 juillet, suivi de «Demande à ton ombre» de Lamine Ammar-Khodja le 6 et enfin «Deux mètres de cette terre» de Ahmad Natche le 7 sont des œuvres à l'écriture non conventionnelle, qui pensent le cinéma hors de ses sentiers battus.
Multiplier les alternatives
L'ABC confirme ainsi son positionnement comme un écran alternatif à l'absence de salles de cinéma à Bizerte, une ville qui a, pourtant, eu son premier cinéclub en 1937. L'association, qui a vu le jour en janvier 2012, a d'ailleurs eu pour première vocation l'organisation d'un cinéclub avec des propositions cinématographiques variées, avant de se lancer dans la première édition des rencontres, sous forme de trois jours de projections. Cette année, la manifestation s'est étalée sur toute une semaine, avec des ateliers et un colloque sur la distribution des films tunisiens sur le marché local. Avant d'arriver à ce thème qui concerne tous les opérateurs du secteur cinématographique, le distributeur Habib Belhédi a présenté le projet de la filmothèque El Manarart, une association qui obtient les droits de films classiques et contemporains, afin de les mettre à la disposition de la société civile. Elle a jusqu'ici les droits de 100 films et vise les 1000. Cela aide à diffuser une culture cinématographique à laquelle la filmothèque participe en poursuivant l'expérience du cinéclub Africart et en organisant toutes sortes de manifestations. Le projet de la filmothèque est aussi une manière de contrer le piratage et d'offrir au public des copies et des projections de bonne qualité. Son action est en faveur des initiatives indépendantes qui naissent dans les régions de l'intérieur et est en complémentarité avec l'activité de la fédération tunisienne des cinéastes amateurs (FTCA), ou encore la fédération tunisienne des cinéclubs (FTCC), dont le président, Chokri Mediouni était présent pendant le colloque organisé samedi dernier.
Quant à la distribution des films tunisiens, elle est problématique vu le coût élevé demandé par les producteurs par projection (cela peut atteindre 3000 dinars), ce qui réduit la chance des films tunisiens d'être vus partout dans le pays, ajoutons à cela le mauvais état de plusieurs salles de cinéma qui ne sont pas encore passées au numérique. Le syndicat des producteurs de films, représenté pendant le colloque par Ramses Mahfoudh, est un élément important dans cette question.
La discussion a permis l'émergence de quelques propositions, comme le fait d'exiger une législation qui encouragerait les salles à programmer les films tunisiens. Il a été également suggéré que le syndicat des producteurs se réunisse pour fixer les prix de diffusion des films tunisiens et de trouver une formule qui bénéficie au producteur comme au distributeur. Dans ce sens, Jilani Saâdi a donné l'exemple de la France où les bénéfices des films français sont partagés à 50% entre les deux parties.
L'apport numérique
Les intervenants étaient d'accord que la situation ne peut que s'améliorer avec l'usage du numérique, où, aux moindres coûts, on offre au public de bonnes conditions de projections, tout en garantissant le gain pour l'exploitant de la salle. Habib Belhédi a, pour exemple, expliqué que la filmothèque propose des formations en techniques de projections, comme le DCP (nouveau format de projection numérique). Jilani Saâdi a, quant à lui, témoigné des possibilités que le numérique a apportées pendant les rencontres cinématographiques de Bizerte : une bonne image et du son de qualité pendant les projections, et un travail aisé pendant les ateliers. On pouvait s'en rendre compte rien qu'en regardant les films faits par les jeunes participants de l'atelier «Visions de Bizerte» pour la clôture. Elle devait avoir lieu dans la soirée du dimanche dernier au Fort espagnol mais l'espace a été attribué au festival international de Bizerte. Les festivaliers se sont contentés de la petite salle de la maison des jeunes mais l'émotion était au rendez-vous. Ceux qui se connaissaient à peine ou ne se connaissaient pas du tout au début de la manifestation sont devenus une famille. Avant de partir, chacun a témoigné de la force de l'expérience qu'il vient de vivre, comme ce jeune membre du cinéclub de Jendouba qui a fait avec ses amis un film sur les vendeurs de jasmin, une manière pour lui de semer l'espoir et de remercier la ville et ses habitants pour leur accueil chaleureux et l'ambiance conviviale dans laquelle les rencontres se sont déroulées. On ne peut qu'en dire de même. Longue vie à cette manifestation !


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