La ville de Bizerte accueillera, à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 1er juillet, la rencontre cinématographique de Bizerte. C'est un nouveau venu qui s'ajoute aux manifestations estivales de la ville, pris sous l'aile du festival international de Bizerte et créé par l'association « Bizerte cinéma ». L'association compte parmi ses membres fondateurs le cinéaste Jilani Saâdi dont l'empreinte est évidente dans la programmation. La rencontre cinématographique contient trois principaux volets. Le premier concerne les projections de films tunisiens, des documentaires réalisés après le 14 janvier 2011. Le deuxième est une réflexion sur le cinéma tunisien de l'après-révolution. Le dernier permettra aux jeunes de la ville de faire l'expérience de la caméra, encadrés par les réalisateurs invités. Il y aura une dizaine de jeunes réalisateurs, présents avec leurs films et leurs idées à la maison de la culture Cheikh Idriss et au théâtre de plein air. La ville de Regueb sera à l'honneur de la rencontre avec des courts métrages faits par ses habitants. Le menu principal des films concerne les trois longs métrages documentaires Fallega 2011 de Rafik Omrani, Thaoura ghir draj (révolution moins 5) de Ridha Tlili et We are here (nous sommes là) de Abdallah Yahia. «Ce sont des films qui, quelque part, se ressemblent», affirme Jilani Saâdi. Et d'ajouter : «Ils affichent une nouvelle façon de filmer qui émerge en Tunisie». Cela est-il suffisant pour parler d'une nouvelle mouvance du cinéma tunisien? D'ailleurs, quel est le rôle du cinéma après la révolution? Que doit-on filmer et pourquoi? Des questions auxquelles essayeront de répondre les invités dans les débats, qu'il s'agisse des réalisateurs ou des critiques de cinéma, dont la présence poussera certainement la réflexion plus loin. Il s'agira, entre autres, de Tahar Chikhaoui et de Ikbal Zalila. Comme chapeau aux thèmes qui seront débattus, l'association parle d'«une jeunesse révolutionnaire et en colère, qui a trouvé dans l'acte de filmer un moyen de véhiculer sa quête de liberté et de dignité. Les œuvres, qui en ont émergé, ont participé à changer le regard des Tunisiens sur leur réalité». Et comme finalité à la rencontre cinématographique de Bizerte, un rapport sera édité avec un résumé des principales idées évoquées dans les débats, en plus d'un archivage des images filmées par les jeunes de Bizerte et d'un réseautage entre les réalisateurs, les critiques et les cinéphiles intéressés par cette expérience. La rencontre cinématographique de Bizerte, de par son programme, va dans le sens de ce que le cinéaste peut faire pour changer la société vers le mieux, que ce soit par ses films ou ses actions.