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La bonne souche ne se dément pas
Musique
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2010

Coup sur coup (soirée du vendredi 4 au Théâtre municipal, et diffusion, dimanche 6 sur TV7, de la finale de «Soufiane Show»), nous avons eu droit à deux prestations majeures de la musique tunisienne.
«Majeure» n'est pas trop dire. Ni ne contredit, d'ailleurs, le pessimisme que nous exprimons souvent. Ce à quoi nous avons assisté, autant avec Lotfi Bouchnaq et l'ensemble El Farabi, que de la part des deux beaux petits finalistes de «Soufiane Show», traduisait, en fait, un potentiel de musique et de chant bien nôtre, mais qui, pour des raisons, disons extra-artistiques, reste plutôt à la marge, sinon sporadique, du moins dérobée à l'attention de tous. Ce potentiel est une aptitude foncière à la qualité. Une vieille et bonne tradition de chez nous.
Pour s'en convaincre, on peut déjà évoquer l'histoire. Celle-ci était visible, palpable, incontestable dès les années 1920-1940. La musique et la chanson tunisiennes vantaient alors une profusion de grands talents. Depuis Ahmed El Ouafi, Ifrit, Tarnane (les précurseurs), se prolongeant avec Thraya, Jamoussi, Jouini, Riahi, Fathia, Chafia, Triki, les poètes et paroliers de Taht Essour, la création culminait haut, très haut, si haut qu'il lui arrivait de rafler l'audience à l'Egypte des géants.
Les années 1950-1960 ne dérogèrent pas à la règle. Il y eut Kalaï et la troupe El Manar, la montée et l'affirmation de Saliha, les débuts de Oulaya et Naâma, puis, avec l'Indépendance, l'émergence de nouvelles voix, d'autres poètes et paroliers, de nouveaux compositeurs : Ahmed Hamza, Mustapha Charfi, Zouhaïra, Soulef, Mohamed Ridha, Chedly Anouar, Abdelhamid Sassi, Ridha Khouini, Hamadi Béji, Jaâfer Majed, Mnaouer Smadah, etc.
La décennie 70 n'eut, elle, que l'apparence d'une pause. En vérité, elle s'inscrivit dans la continuité de toujours : riche en dons, en événements, en inventions. Pour mémoire «Noujoum el ghad» qui eut le mérite de lancer des interprètes de premier plan (Aïda, Lilia Dahmani, Adnane Chaouachi, Monia Bjaoui, etc.), l'Ecole Ali-Sriti, ensuite, à laquelle on doit, rien moins, que l'avènement de Bouchnaq, Noureddine El Béji, Mohamed El Mejri, puis des luthistes solistes d'exception dont une vedette internationale, désormais, Anouar Braham.
Et l'on aura connu à la même époque les premiers «essais harmoniques» de Mohamed Garfi, de même que la naissance du transfuge du Conservatoire de Tunis, l'ensemble des jeunesses musicales que dirigea Fathi Zghonda.
Est-il enfin nécessaire d'insister de nouveau sur les années 80 et leur extraordinaire cru de mélodistes et de chanteurs de haut niveau?
Cette décennie-là, si elle n'a pas l'approbation de nombre de musicologues, aura au moins démontré une chose : que ce pays est de souche musicienne et que cette souche est bonne et ne se dément pas : jamais à court de talents ou de créations.
Le pire occulte le meilleur
La question, dès lors, est la suivante : pourquoi tout cela se dissimule-t-il soudain à nos yeux? Pourquoi, en dépit de la souche, de la tradition, d'une aptitude qui se confirme ici et là, à l'Institut supérieur de musique par exemple, dans des ensembles, comme l'ensemble El Farabi, chez des artistes de l'envergure de Bouchnaq, Sabeur Rebaï, Hassen Dahmani, Sonia M'barek, Leïla Hjaïej, pour ne citer qu'eux, avec des poètes de la dimension de Adem Fathi, Slah Bouzaïane, Moncef Mezghenni, Jlidi Laouini et nombre d'autres, en présence de cette si bonne graine des tout jeunes chanteurs du «Soufiane Show», pourquoi y a-t-il comme une force contraire qui s'évertue à ralentir, sinon à occulter, voire à stopper le mouvement de fond?
Pour être complet, interrogeons-nous aussi sur le regard négatif (généralement pessimiste) que nous posons sur notre musique? Ce regard se justifie-t-il? N'est-il pas un peu hâtif?
Une réponse possible : ce sont les temps mercantiles qui y poussent en étalant le pire aux dépens du meilleur.
Vrai, mais dans ces conditions, qu'est-ce qui explique que la meilleure musique et les meilleures voix attirent autant, et toujours, les mêmes publics?
L'impression, à vrai dire, est qu'il ne manque pratiquement rien à la réhabilitation de l'art musical. Simplement, on est devenu trop permissif avec le marché et les marchands. Ceux-ci, quoi qu'on en dise, n'ont pas définitivement conditionné les goûts. Ils prennent beaucoup trop de place, beaucoup trop de place qu'ils ne méritent : voilà tout.
Comme un désabusement
On peut imaginer, sans rêver, qu'en encourageant la musique de qualité, en multipliant les musicales de haut niveau et les concerts thématiques (l'exemple du concert Bouchnaq-El Farabi), le reste, tout le reste, ne pèsera plus lourd.
Nous vivons un moment musical marqué comme par le désabusement. Une mauvaise musique investit nos écoutes, et nous restons sans réaction. Des éditeurs «parvenus» et des promoteurs de tous bords s'en mettent plein les poches, tandis que des millions d'auditeurs et de spectateurs consomment des «produits» qui ne leur procurent vraiment aucun plaisir.
Le phénomène n'est ni irréversible ni irrattrapable. C'est affaire de choix et de volonté. Certains se battent sans fléchir, une minorité : bravo. Il ne faut pas montrer la voie pour rien.


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