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Hayet Chebbi, l'art consommé du geste
Portrait
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 06 - 2010

• Dans ses tableaux, on décèle une énergie, une puissance et une vigueur telles qu'on est happé, éclaboussé par la force qui s'en dégage. sa peinture pétille de vie, brille d'un éclat vif et intense et scintille sous l'effet chatoyant des tons lumineux
Timide et presque effacée de nature, Hayet Bahri-Chebbi a fini par surmonter ce léger travers par une hardiesse et une audace dans l'art de peindre qu'elle prend soin de traduire et de communiquer par des sensations reflétant ses états d'âme et d'esprit.
En fait, Hayet a une longue histoire avec les couleurs. Elle est née au milieu des vergers dans un environnement floral, la pépinière familiale des Bahri, au Mornag. Son père, le fameux horticulteur et paysagiste Azzouz Bahri, décédé en mai 2007, a conçu pratiquement tous les plans d'ensemble de jardins, parcs d'hôtels et places publiques du Grand-Tunis. C'est bien lui qui a rassemblé les 28.000 œillets qui ont servi dans la décoration de la Coupole d'El Menzah et de la loge d'Oum Kalthoum, lors de son passage à Tunis en mai 1968. L'œillet était la fleur préférée de la grande diva égyptienne.
Dans cet univers traversé par les effluves parfumées d'enivrantes senteurs, il était fatal que la petite Hayet succombe au sortilège des couleurs et à la magie des fleurs.
C'est ainsi que la peinture s'est imposée à elle comme une évidence incontournable à laquelle elle ne pouvait ni surseoir ni échapper. Maîtrisarde en sciences naturelles, elle a enseigné cette matière durant plus de trois décennies avant de se consacrer définitivement aux couleurs. A ses débuts, elle s'est spécialisée dans le figuratif en peignant des natures mortes, des paysages, des portraits. On respire encore le capiteux parfum de ses anémones, orchidées, tulipes, glaïeuls, roses trémières ou cultivées. Un pur moment de délice et d'enchantement. C'est que Hayet peint avec un véritable bonheur et un authentique talent, un peu à la manière des grands maîtres du siècle dernier qui étaient prêts à tous les défis.
Le courant lyrique de l'abstrait
Rêveuse et un tantinet utopiste, Hayet a plus d'un tour dans son sac. On vient de découvrir qu'elle est aussi poète. Son écriture poétique, franchement à découvrir, touche et émeut par la sensibilité et la musicalité qu'elle dégage. De même qu'elle nous étonne par ses nouvelles orientations en matière de choix. Elle a définitivement renoncé au figuratif et à sa quête d'images significatives du monde réel où elle vit pour glisser vers la magie des lignes et des couleurs de son vécu intérieur et de sa vision imaginaire. Ses tableaux se sont construits dans le silence et l'intimité de son atelier. Dans un combat singulier livré face à une toile vierge, l'artiste réussit à réduire le mouvement au silence. Dans cette absence plus ou moins longue du bruit et du son, Hayet parvient à trouver, dans l'enchevêtrement «cacophonique» des motifs, des ornements, des lignes et des graphiques, par ailleurs d'une grande simplicité, sobres et sans complication ou fioritures inutiles, le lieu de rencontres de leur sens cosmique et de leur volonté rationnelle et objective.
L'abstraction chez l'artiste se décline dans un courant lyrique plus ou moins spontané qui tend à renoncer au principe même d'une «composition» de la toile, en la recouvrant d'un foisonnement de signes, un peu à la Jackson Pollock, réputé pour sa peinture gestuelle, cette technique du mouvement chère à Hayet Bahri Chebbi.
L'abstraction qui a donc succédé à la période figurative se signale notamment par les textures et le foisonnement de la couleur. On peut affirmer que l'originalité de cette artiste s'explique par son désir d'accéder à une sensibilité matérielle par le truchement d'une libération de la couleur et des monochromes. Cette libération s'exprime également dans une appropriation des énergies élémentaires.
De sa peinture et des quatorze acryliques qu'elle expose jusqu'au 20 juin 2010 à la galerie Astrolabe au Bardo, elle s'explique: «De nos jours, le mot ‘‘ordre'' a perdu toute sa signification; il a cessé d'être le maître mot. Aussi, ai-je introduit le désordre des éléments dans l'ordre et des irrégularités dans la régularité, c'est là tout l'art de l'abstraction. Dans mes acryliques, j'ai introduit, imprimé mes sentiments, souvent d'humeur changeante, versatile. J'ai tiré avantage de l'effet de contraste créé par les oppositions du clair et du sombre, de l'opaque et du transparent pour exprimer le flou, l'incertain et le désordonné de mon tempérament. C'est, en définitive, le propre de l'artiste dont la peinture se nourrit des oppositions et des contrastes qui fondent son pouvoir de fascination».


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