S'il y a un phénomène menaçant pour l'homme, c'est bien celui du changement climatique que les écologistes considèrent comme un défi majeur S'adapter forcément pour atténuer l'impact de ces changements demeure alors plus qu'impératif. Toutefois, les mesures d'adaptation ne sont que des palliatifs qui pourraient, à titre préventif, réduire l'effet, sans pour autant l'éviter. C'était là l'esprit d'un atelier organisé, lundi à Gammarth, à l'initiative de l'Association nationale de développement durable et de la conservation de la vie sauvage, sur « les changements climatiques dans les pays arabes ». Cette manifestation, dont les travaux ont pris fin hier matin, s'est tenue sous le patronage du ministère de l'Equipement et de l'Environnement, avec le concours de la Banque mondiale et l'appui du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA). Dans son allocution d'ouverture, M. Ali Gharbi, président de ladite association qui vient tout récemment de fêter son 30e anniversaire, a mis l'accent sur les effets négatifs des grandes perturbations climatiques que subira la Terre dans les décennies à venir. L'on prévoit alors de lourdes conséquences découlant de certaines activités abusives et d'une méconnaissance de gestion des gaz à effet de serre. De l'environnement au développement, en passant par l'infrastructure et l'agriculture, le bilan des pertes ne serait plus à démontrer. Ces aléas gagneraient à être une réalité tangible qui suppose qu'on doit adopter les bonnes pratiques les mieux adaptées aux caprices de la nature. «Afin de protéger les écosystèmes et les ressources humaines contre les changements climatiques, mais aussi pour garantir la durabilité des investissements et interventions de développement dans des conditions climatiques plus difficiles», a-t-il indiqué. Savoir vivre le plus longtemps possible dépend de ses capacités effectives et potentielles à mettre en exploitation. C'est de cette volonté d'agir que jaillit la force de lutte, dans une approche de développement communautaire participative. Et comme la préparation de l'avenir commence dès aujourd'hui, les régions les plus exposées aux changements climatiques, notamment les pays arabes, sont désormais condamnées à tenir bon et à voir beaucoup plus loin pour prendre leur destin en main. Et M. Gharbi d'affirmer à cet effet que « les études montrent que le changement climatique va modifier la sécurité alimentaire dans certaines régions dont notre pays, où la situation ne s'annonce pas de bon augure.. ». Pour cause, la Tunisie a été parmi les premiers pays à avoir adhéré aux efforts de la communauté internationale pour la lutte contre ce phénomène, en ratifiant en 1993 la convention-cadre des Nations unies en la matière et le protocole de Kyoto en 2002. D'après une source auprès du ministère de tutelle, une politique d'adaptation aux impacts des changements climatiques a été déjà mise en place. Laquelle politique est soutenue par des stratégies sectorielles dans des domaines prioritaires, à savoir l'agriculture, les ressources hydriques, l'aménagement du littoral, la santé et la conservation des sols. Autant de secteurs qui se révèlent d'une extrême vulnérabilité par rapport aux impératifs écologiques. Selon le rapport de la Banque mondiale au titre de 2012, le réchauffement planétaire ne fait aucun doute. Tous les indicateurs sont là pour le confirmer. La hausse des températures, la fonte massive des neiges et des glaces, la fréquence intense des inondations et la dégradation au niveau de la biodiversité ne sont que des signes avant-coureurs d'une grande métamorphose naturelle due essentiellement aux émissions accrues des gaz à effet de serre. Mme Raoudha Gafrej, une des auteurs dudit rapport, n'a pas manqué, dans son allocution, de tirer la sonnette d'alarme sur une future situation climatique inédite. En prenant pour base la période 1980-1999 et en fonction du scénario choisi, les prévisions tablent sur des températures moyennes de l'atmosphère pour la fin de ce siècle oscillant entre 1,1 et 6,4°C, tandis que l'élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 0,59 m. Des projections qui ont été avancées avec beaucoup de réserves. Certes, les changements du système climatique débouchent sur des changements au niveau tant des systèmes physique que biologique, qui, à leur tour, entraînent des impacts socioéconomiques. Cela veut dire que l'adaptation reste la meilleure manière de résister, clé de voûte de toute œuvre de développement durable.