Nos internationaux se voient offrir une chance unique de se racheter L'image est peut-être un peu trop exagérée, un peu trop forte, mais tant pis, osons-la : cette équipe nationale nous rappelle un peu ces condamnés dans le couloir de la mort et qui en réchappent par miracle. Cette équipe de Tunisie est un peu dans cette situation. Humiliée et éliminée par le Cap-Vert, mais qualifiée sur tapis vert. Une équipe qui revient à la vie, qui se voit offrir une ultime chance. De l'élimination à la possibilité de se retrouver l'été prochain dans la cour des grands, au Brésil. Tout à gagner, plus rien à perdre : c'est dans cet état d'esprit que notre onze national doit aborder cette double confrontation face au Cameroun. Pas la fleur au fusil évidemment, mais pas non plus avec cette frilosité qui nous a valu tant de déceptions, tant de déboires par le passé. Ruud Krol n'a peut-être pas le choix, compte tenu du temps qui presse, mais on ne peut pas non plus affirmer que le Hollandais a les mains et les poings liés. Il a fait ses choix et il doit assumer. Le choix des armes Maintenant, il est attendu sur le onze rentrant et sur la stratégie à adopter, tant dimanche prochain à Radès qu'une semaine plus tard à Yaoundé même si celle du match retour sera dictée par le résultat de l'aller. Quand on jette un coup d'œil sur la liste des vingt-sept, on remarque tout de suite que Krol a privilégié l'expérience. Avec quelques petites touches de jeunes, tels Brigui, Dhaouadi, Sassi et Ben Youssef, ces deux derniers étant désormais des habitués de l'équipe nationale. En d'autres termes, rien n'a vraiment changé au niveau des noms, mais on attend tout de même que la gifle du Cap-Vert et cette ultime chance offerte à nos internationaux les fassent réagir tant à Radès qu'à Yaoundé. Krol semble, lui, avoir opté pour la meilleure solution. Commencer d'abord par éliminer quelque gros calibre dont on n'espère plus grand-chose (ce fut le cas de Msakni et Darragi), puis mettre en concurrence ceux qui peuvent apporter quelque chose, mais qui ne le font plus. C'est le cas de Derbali, Chemmam, Mouelhi, Ragued et même Jomaâ qui s'est un peu laissé aller ces derniers temps. D'où le rappel du duo Chikhaoui-Chermiti, mais aussi des Brigui, Harranne, Hannachi et Wissem Yahia. Pas tout à fait les mêmes... Les cartes ainsi redistribuées, Krol s'est ainsi assuré de la moitié du travail. Celui psychologique en réinstaurant la bonne vieille règle de la concurrence, grande absente chez l'ex-sélectionneur. Demeure l'autre volet, concernant le choix du onze titulaire et de la tactique. Sur ce plan bien précis, Ruud Krol part avec un préjugé favorable, dans la mesure où on voit mal l'ex-Hollandais volant aligner une armada de pivots défensifs et un seul attaquant franc. D'ailleurs, le match aller à Radès face au Cameroun ne se prête pas trop à ce genre de choix. Le Cameroun n'est plus ce foudre de guerre, mais pourrait le redevenir si l'équipe de Tunisie venait à manquer son premier rendez-vous et à concéder une ouverture à l'adversaire tant à Radès qu'au retour. C'est là que doit intervenir Krol, en lançant dans le bain des joueurs qui en veulent vraiment et il y en a dans ce groupe. Entre revenants et d'autres, qui n'ont vraiment pas eu leur chance, il y a de quoi aligner un onze de choc et même un banc avec des alternatives réelles. A ce propos, nous regrettons réellement la non-convocation de Harbaoui, qui aurait pu apporter le véritable plus devant. Mais ce n'est pas le moment de polémiquer, car les Khlifa, Jomaâ, Chermiti et Allagui peuvent faire l'affaire. Bref, Krol s'est donné les moyens de ses ambitions. Aux joueurs de réagir!