Encore une fois, ce sont les atouts naturels du pays qui drainent les touristes Le nombre de touristes britanniques a affiché, pendant les neufs premiers mois de cette année, une évolution significative de 27% par rapport à la même période de l'année de référence 2010. Pendant ces temps de vaches maigres, toute reprise est la bienvenue mais une telle performance est à analyser en profondeur pour dresser les bon plans pour la promotion des produits touristiques tunisiens sur ce marché. Dans cette perspective, le 3e séminaire de «L'Observatoire du tourisme» a porté sur «Le miracle du marché britannique». Les professionnels de toutes les filières rattachées au tourisme ont participé à ce débat studieux, organisé par le magazine «Tourisme info» en partenariat avec l'Office national du tourisme tunisien (Ontt) la Fédération tunisienne des agences de voyages (Ftav) et la Fédération régionale de l'hôtellerie de Tunis, les Côtes de Carthage et Bizerte et en présence de son Excellence Monsieur l'ambassadeur du Royaume Uni en Tunisie, Hamish Cowell. Selon l'ambassadeur, la Tunisie se positionne en tant que destination balnéaire par excellence. Encore une fois, c'est le capital naturel du pays, principalement les plages et le soleil, qui fait le premier appel au premières vagues de touristes des nouveaux marchés. Outre l'étendue de ces plages, la Tunisie offre le meilleur taux de profit sur la Méditerranée. Ainsi, il est profitable aux TO anglais d'orienter leurs clients chez nous. Et pour le client, la destination tunisienne se vend à des prix compétitifs, abordables pour de larges franges du marché britannique. Ce changement de stratégie commerciale des TO en faveur de la Tunisie est de nature à stimuler les efforts des professionnels tunisiens et aussi des autorités de tutelle, le ministère du Tourisme et l'Ontt. Les professionnels présents s'accordent à ce que les budgets alloués, les campagnes de communication programmées et les efforts de commercialisation consenties pour la promotion du secteur reste en deçà des potentialités de ce marché fort prometteur. Et les chiffres le confirment. «On a enregistré une évolution de 27% sans pour autant accentuer les efforts sur ce marché», précise l'un des participants. Selon un autre intervenant, les campagnes publicitaires sur les taxis londoniens semblent contribuer à cette performance. D'où, dupliquer cette campagne sur les taxi des autres agglomérations, notamment Manchester et Liverpool ainsi que sur les grandes villes de l'Irlande, les pays de Galles et l'Ecosse est vivement conseillé. Dans cette logique, M Afif Kchouk suggère qu'il est opportun de pousser les campagnes de communication un peu plus loin dans les régions britanniques en misant sur les «Road Show» afin de toucher directement le client. S'agissant du rôle de la Ftav dans le développement et la promotion des produits touristiques tunisiens sur ce marché, M. Mohamed Ali Toumi, note que chacun des agents de voyages, en solo, fournit des efforts louables avec son partenaire étranger pour la commercialisation des produits tunisiens. La Ftav, pour sa part, exerce « une pression positive», dit-il, sur les autorités de tutelle pour déployer les ressources budgétaires selon les performances des marchés. «L'enveloppe de 1,8 million de dinars est de loin insuffisante pour la promotion de ce marché», insiste-t-il en faisant la comparaison avec les fonds mobilisés pour le marché français, où l'inefficacité des campagnes est bien manifeste. Et d'ajouter «il faut avoir le courage de basculer les efforts vers les marchés porteurs». La question est : comment augmenter et optimiser le budget? De nos jours, ajoute M Toumi, il faut rompre avec les visées de court terme qui exigent des gains rapides et passer à une approche de moyen terme. «Les exigences de court terme limitent la marge de manœuvre du responsable et du professionnel», déplore-t-il. Par ailleurs, le professionnel a remarqué que ces derniers temps le vin tunisien n'est plus présent dans les dîners organisés lors des campagnes de communication à l'étranger. «Il a été remplacé par des vins d'autres origines», selon l'un des présents. Il continue « Cette décision a été prise par l'ancien ministre des Affaires étrangères qui avait interdit l'expédition de colis des vins tunisiens via la valise diplomatique ». Enfin, ce séminaire se tient à la veille du salon WTM Londres, une occasion qui tombe au bon moment pour promouvoir la destination Tunisie.