Marzouki revient à la charge et annonce que le chef du gouvernement de compétences est déjà choisi La course aux demandes des engagements écrits entre les protagonistes du paysage politique national continue de plus belle. Après l'appel du parti El Amen aux constituants se proclamant défenseurs de la légitimité à signer un engagement selon lequel ils voteront les conclusions auxquelles aboutira le Dialogue national, voici qu'Ennahdha prend le relais et exige que les députés du Bloc démocratique signent une charte en vertu de laquelle ils ne se retireront plus de l'ANC et ne boycotteront plus les séances plénières ainsi que les réunions des commissions constituantes ou législatives. En contrepartie de la charte en question, Ennahdha accepte que les amendements controversés introduits sur le règlement intérieur de l'ANC soient purement et simplement annulés. Une source informée auprès du bloc des constituants démocrates révèle à La Presse : «C'est là la principale conclusion ayant sanctionné la réunion, jeudi après-midi, des chefs des groupes parlementaires à laquelle ont participé Sahbi Attig (Ennahdha), Haïthem Ben Belgacem (CPR), Mouldi Riahi (Ettakatol) et Mohamed Hamdi (au nom du Bloc démocratique), sous la présidence de Mustapha Ben Jaâfar, président de la Constituante. Au menu de la réunion, deux propositions : la première avancée par Haïthem Ben Belgacem (CPR) et soutenue par Ennahdha appelait à rectifier les amendements en question de manière à satisfaire aussi bien ceux qui s'y accrochent que ceux qui les refusent dans leur totalité. Quant à la deuxième suggestion, elle a été présentée par Mohamed Hamdi, au nom du Bloc démocratique qui s'en est tenu à sa position initiale, celle d'abroger les amendements déjà voté». La même source ajoute : «En réponse à notre demande, Ennahdha a parlé de la charte en question. Les constituants rejettent catégoriquement cette proposition. Nous exigeons plutôt qu'Ennahdha cesse ses manœuvres et dise clairement qu'elle va respecter ses engagements dont, en premier lieu, l'obligation de ses constituants d'avaliser les décisions du Dialogue national». Marzouki n'a pas à s'immiscer dans le Dialogue L'annulation des amendements, objet de discorde, étant considérée comme l'une des conditions fondamentales pour la reprise du Dialogue national, bloqué depuis près de 15 jours, il est légitime que les constituants démocrates fassent entendre leurs voix sur les tractations en cours, les noms circulant sur le probable futur chef de gouvernement tant attendu et sur le déclarations des uns et des autres sur la reprise du Dialogue prévue dans les prochains jours. Naceur Brahmi, constituant indépendant (dissident du CPR et de Wafa) réagit à la déclaration de Moncef Marzouki, président de la République provisoire, qui vient d'annoncer à une agence de presse turque que le nom du futur chef de gouvernement est déjà choisi et qu'il sera révélé au début de la semaine prochaine. «Pour moi, souligne Brahmi, il n'a ni à proposer un nom quelconque ni à interférer dans le Dialogue national. Sa déclaration est considérée comme une intrusion inacceptable visant à torpiller le dialogue. Il cherche à rehausser son statut d'un président sans compétences effectives et à donner l'impression à l'opinion publique nationale et internationale qu'il est un acteur principal dans le processus du Dialogue. En réalité, il poursuit une campagne électorale dont les objectifs n'échappent plus à personne». Quant aux noms qui surgissent quasi quotidiennement en tant que candidats à la formation du prochain gouvernement, Naceur Brahmi pense que «Jalloul Ayed s'est fait griller lui-même auprès du Front populaire qui refuse catégoriquement sa candidature, l'accusant d'être malléable et de pencher pour Ennahdha. Les responsables du Front populaire lui reprochent son initiative d'avoir contacté certains partis politiques et d'avoir ignoré de rencontrer les gens du Front». A l'opposé, le Front s'accroche à la candidature de Chaouki Tabib, ancien bâtonnier des avocats, qui revient dans la course, surtout après le retrait du critère relatif à l'expérience en matière de gestion gouvernementale. Il est à rappeler que selon le dernier ultimatum lancé par le Quartet, le nom du futur chef de gouvernement devrait être connu aujourd'hui, au plus tard dans la soirée.