La 16e édition des JTC a été marquée par une anarchie flagrante et un amateurisme organisationnel indéniable Tout a commencé avec l‘ouverture des JTC. Une ouverture désordonnée qui a engendré des bousculades et même quelques altercations entre la sécurité et les spectateurs et un retard d'une heure dans la représentation de la pièce Tsunami. Déjà que les avis sont mitigés quant au choix de la pièce, il fallait aussi que l'organisation fasse défaut ! Les soucis d'organisation ont continué de plus belle tout au long de cette 16e édition des JTC. Entre les invités qui se sont fait refouler comme de vulgaires gens qui essaient de s'incruster, les journalistes qui n'ont pas pu assister à quelques représentations parce que les organisateurs ont décidé, sur un coup de tête, que les badges, qu'eux-mêmes nous ont octroyés, devraient être réservés avant chaque pièce et les retards quasi-quotidiens des représentations des pièces, l'organisation n'a pas été à la hauteur d'une 16e édition d'un festival international ! A titre d'exemple, la représentation de la pièce égyptienne La nuit du sud le 26 novembre au Théâtre municipal de Tunis était censée débuter à 20 heures. Pourtant, il était 21 heures et les spectateurs étaient encore dehors ! A vous d'en tirer les conclusions Dans le même panier Un second problème d'organisation a engendré plusieurs plaintes, celui de l'accueil des invités et des journalistes. En effet, les invités, participant au JTC, ont été obligés de faire la queue avec tout le monde pour réserver leurs badges ! Déjà qu'il est insensé de demander à des invités de réserver leurs places, mais il fallait également qu'ils fassent la queue avec tout le monde ! Etait-ce si difficile de leur assurer des places et de leur épargner tant de souffrance ? Etait-ce si dur que l'organisation se charge à l'avance de cette tâche surtout que nombreux étaient les invités qui ont exprimé leur mécontentement de l'accueil qu'on leur a réservé. Affirmant qu'ils ne sont pas là pour le tourisme ou pour la consommation passive des spectacles, ils sont là en tant d'éventuels programmateurs qui viennent faire leur marché en créations et pièces théâtrales pour de grands festivals. Tant de négligence fait rater à plusieurs compagnies l'occasion de se voir programmer dans de grands rendez-vous des arts de la scène. Venons-en maintenant aux journalistes. Nous, aussi, nous étions obligés de réserver nos badges avant chaque pièce ! Absurde, cette décision a empêché de nombreux journalistes d'assister à des pièces qu'ils étaient censés de couvrir ! Les organisateurs ont affirmé que les salles sont trop petites pour accueillir tout ce beau monde. Alors, ne fallait-il pas accorder un nombre moins élevé de badges pour les journalistes ? Ne fallait-il pas se contenter d'accorder ces badges pour les journalistes culturels, comme c'est le cas pour l'accès aux stades qui est uniquement réservé aux journalistes sportifs ? Au jour le jour ! Et comme si tous ces problèmes organisationnels ne suffisaient pas, il fallait que la 16e édition des JTC soit marquée par des reports de quelques pièces ! La première victime des reports était la troupe irakienne. Sa pièce de théâtre, Passeport, était prévue pour dimanche 24 novembre au Théâtre municipal de Tunis. Cependant, les organisateurs ont décidé de programmer, une deuxième fois, la pièce d'ouverture des JTC, Tsunami. Selon Wahid Saâfi, directeur du Festival international des Journée théâtrales de Carthage, les organisateurs ont reçu plus de 3 mille demandes pour assister à la pièce de Fadhel Jaïbi et Jalila Baccar et il fallait programmer une deuxième séance pour répondre aux attentes des spectateurs. La troupe irakienne s'est dit déçue de cette décision, mais Wahid Saâfi nous a affirmé le contraire : «Nous avons demandé la permission au réalisateur irakien avant de reporter sa pièce. Nous lui avons proposé de la programmer le même jour dans une autre salle, mais il voulait absolument que sa pièce se joue au Théâtre municipal et il nous a donné son accord pour la reporter au jeudi 28 novembre». Monsieur le directeur des JTC, c'est normal qu'ils aient accepté. Ils n'avaient pas trop le choix à vrai dire. Ne fallait-il leur épargner un tel dilemme et programmer Tsunami, qui est l'œuvre d'une troupe tunisienne à une date antérieure ? C'est la moindre des politesses envers nos invités ! Deux autres reports ont été enregistrés. Bien que, pour certains, les JTC n'y soient pour rien. En effet, la pièce de théâtre du Panafricain, En bordure du quai, a été reportée, car notre compagnie nationale Tunisair a reporté tous les vols directs en provenance de l'Afrique pour manque de rentabilité (les avions n'ont pas atteint le nombre minimal requis de voyageurs pour décoller). De là, la troupe panafricaine a dû passer par le Maroc avant d'atterrir en Tunisie. Pareil pour la pièce de théâtre congolaise, Compteur à zéro. Ça peut arriver, diriez-vous, mais il aurait fallu informer les journalistes à temps pour que de tels contretemps ne fassent pas de vagues auprès du public. De quoi espérer? Les soucis organisationnels étaient, certes, un peu trop nombreux, surtout pour, rappelons-le encore, une 16e édition d'un festival international. Mais il y a eu tout de même des efforts faits pour réussir ce rendez-vous. Dans ce cadre, nous pouvons évoquer l'introduction des enfants lors de ces JTC. Les enfants se sont amusés et ont trouvé un cadre propice pour s'intéresser de plus en plus au théâtre dès leur jeune âge. Une bonne idée de la part des organisateurs. Notons également l'organisation du colloque «Critique de l'expérience » organisé par les JTC, en collaboration avec le Comité arabe du théâtre. Les conférenciers étaient de taille et le colloque a été un véritable point de lumière. Désorganisations, reports, annulations et accueil anodin des invités. La 16e édition des JTC n'a pas été à la hauteur des attentes. Loin de là !