«Nous collaborerons avec le prochain gouvernement, à condition que celui-ci se conforme à l'initiative du Quartet et aux missions qui y sont définies», a déclaré Hamma Hammami Le Front populaire a tenu une conférence de presse hier, à Tunis, en présence de Hamma Hammami, Zied Lakhdar, SG d'El Watad, et de Ahmed Seddik, SG du parti Ettaliaâ, sur le blocage du Dialogue national. «Certaines parties, notamment Ennahdha, veulent faire croire que le Front populaire cherche à semer le désordre. Cela n'a rien à voir avec la réalité. Nous pensons, au contraire, que la crise ne peut être dépassée qu'avec le dialogue», a martelé Hamma Hammami. Le Front populaire, assure son porte-parole, subit plus que d'autres les conséquences de la situation d'instabilité dans laquelle est plongé le pays. «Nous avons perdu trois de nos dirigeants : Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi et Mohamed Bel Mufti. Le Front est menacé jusqu'à son existence à cause de la monté du terrorisme. Nous avons intérêt à ce que la crise soit dépassée», a encore déclaré Hammami. Et de s'interroger : «Pourquoi cette campagne contre le Front populaire?». Selon lui, Zied Laâdhari, porte-parole du mouvement Ennahdha, a déclaré sur une chaîne télé qu'il y a eu un large consensus autour de la personnalité de Jalloul Ayed et que le Front populaire était le seul à refuser cette candidature. «Ceci est faux, il n'y a pas eu de large consensus. Le SG de l'Ugtt, Hassine Abassi, a lui-même déclaré dans un journal que plus de la moitié des parties impliquées dans le Dialogue étaient contre, dont des partis au pouvoir». Le nom du chef du gouvernement, ce samedi Selon le leader du Front populaire, la Troïka serait responsable de cette crise. «Ennahdha et ses alliés participent au Dialogue pour concocter une stratégie qui leur permette de rester au pouvoir. En réalité, la présidence du gouvernement n'est pas le problème, l'enjeu réel c'est la nature du prochain gouvernement et ses missions. Ennahdha veut un gouvernement qui ne remette pas en question les nominations et les décisions qu'elle a prises», a-t-il ajouté. Par ailleurs, il a affirmé que le Front populaire fera tout son possible pour que le nom du Premier ministre soit annoncé samedi à midi. Pour sa part, il ne proposera pas de candidat. «Le Front populaire collaborera avec le prochain gouvernement, à condition que celui-ci se conforme à l'initiative du Quartet et aux missions qui y sont définies. A cela, on ajoute la nécessité de réviser totalement le budget de l'Etat, qui ne contente personne», a-t-il souligné. Hamma Hammami a conclu en donnant son point de vue concernant la publication du Livre noir. Pour lui, «ce livre est une catastrophe de plus. La présidence de la République n'avait pas à publier cet ouvrage. Il y a des noms qui ne devraient pas y figurer et d'autres, de personnes corrompues, qui auraient dû l'être. Ce livre peut être perçu comme un règlement de comptes. Il décridibilisera toute action dans le cadre de la justice transitionnelle. Il faut en juger les responsables».