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L'excellence en mouvement
Opinions
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 12 - 2013


Par Dr Rejeb HAJI(*)
«L'expérience d'une vie réussie n'est pas l'aune d'une victoire, mais dans le sentiment et la conscience d'avoir été à la hauteur de ses responsabilités», Nelson Mandela (Conversations avec moi-même)
Qui ose aujourd'hui parler de ce qui fait mal ? Qui dit la vérité sans forfaiture ? Qui peut se targuer de présenter un projet fiable pour un futur immédiat ? Qui peut se prévaloir d'avoir des idées pour sortir le pays de son trou noir ? Qui cherche le dérapage et prêche la haine ? Qui reçoit de l'argent parallèle de toute part pour financer ses activités occultes ? Qui cherche fortune dans un gouvernement sans légitimité où la double nationalité et le refus de rendre publique la fortune ne sont pas d'actualité ?
Autant de questions et d'autres que le citoyen lambda s'arroge le droit de poser à des hommes publics qui prennent en charge sa destinée. Faute d'un bilan des gouvernants qui se sont succédé après la révolution, il est permis d'en dresser les grandes lignes. Le paysage d'aujourd'hui n'est ni très reluisant ni de tout repos. La fin de la dérive n'est pas pour demain ! En effet, un voyage dans notre environnement est plus que réducteur. On comprendra alors le pessimisme des Tunisiens et leur déprime. Le politique multiplie son incohérence et son incapacité à trouver une entente minimale sur des objectifs communs. Un quartet qui ne sait plus où donner de la tête. Des partenaires n'ont aucune volonté politique de mettre fin à leurs divergences. Une assemblée sans légitimité où le cafouillage et la prise de bec des constituants devenus esclaves de la routine.
Après ces années d'espoir, le constat est sans équivoque : les institutions sont en destruction et les fonctions en abîme. Le résultat ne s'est pas fait attendre. Qui ose encore parler de révolution ? Cet espoir de sécurité, de plein-emploi, de vivre en paix en parfaite harmonie avec autrui et avec son temps s'évapore de jour en jour. Le rêve se brise. La séparation du religieux et du politique n'a pas eu lieu. Que lui offre-t-on ? Des scandales en continu; des batailles rangées pour garder le pouvoir ; des recrutements à tour de bras pour les partisans d'un parti ; des précampagnes populistes en vue de se placer pour des élections renvoyées par les tenants aux calendes grecques; un parti au pouvoir omnipotent, tétanisé par une prétendue victoire où seulement un électeur sur trois s'est déplacé, des pseudo–politiques, socialement conservateurs et économiquement libéraux, qui mènent la danse prenant ombrage de toute critique et craignant l'éjection du pouvoir; des finances publiques asséchées; des investisseurs qui fuient vers d'autres cieux ; une gouvernance de vœux pieux sans lendemain... Au lieu de colmater les brèches et d'être à la hauteur qu'exige le devoir, voire la fonction, le président intérimaire fait siennes les erreurs de position et d'appréciation. Il comptabilise à l'extérieur comme à l'intérieur des positions contraires à ce qu'il écrit et à ce qu'il prêche. Pourtant comme médecin, il diagnostique le mal. « Ce paradoxe, écrit-il dans son ouvrage "L'invention d'une démocratie" (page 90), d'un pays révolutionnaire géré par des conservateurs s'explique en partie par le fait que les partis de gauche laïque étaient très proches de l'ancien régime et que l'extrême gauche ne perce pas lors des élections : comme le seul parti relativement structuré était Ennahdha, il a réussi à gagner. Mais je ne suis pas certain que la donne sera identique aux prochaines élections». Il ajoute plus loin : «Les responsables d'Ennahdha plaident pour un système parlementaire en faisant le calcul de gagner les élections législatives, grâce à leur implantation et à leurs moyens, les partis laïques n'ayant pas autant de ressources et étant moins bien implantés». Quel remède donne-t-il, lui qui devrait être au-dessus de la mêlée et considéré comme le fédérateur à court terme de tous les Tunisiens ? Tantôt en colère, ne trouvant pas ses mots, il fustige et accable les journalistes de tous les maux alors que le pays s'installe dans l'immobilisme. Tantôt, il récidive en publiant son «Livre noir » peu apprécié des lecteurs, malgré ses révélations. Que cherche-t-il en fait ? Loin d'escamoter la mémoire, ce n'est pas une urgence du moment en premier lieu, et en second lieu ce n'est pas à lui de le faire. Est-il lui-même au-dessus de tout soupçon pour s'autoriser à publier des archives qui appartiennent à la nation? Qu'il commence par rendre « accessibles sur Internet tous les actes administratifs, les budgets et les salaires des ministres et de la Présidence ou les contrats pour les marchés publics (page 65). » Il en a le pouvoir mais également la latitude. Qu'il publie également la « Déclaration de Tunis » de 2003 dont il proclame participer à la rédaction. C'est à Aix, écrit-il, que «nous étions une trentaine de personnes et nous avons rédigé un document que je considère comme le texte fondateur de la nouvelle Tunisie, parce que c'est à Aix, en 2003, que s'est en réalité formée la troïka qui a constitué, en 2011, le gouvernement de transition (page 79)». Qu'il nous révèle les fournisseurs de fonds pour l'organisation de cette réunion et les débats qui y ont eu lieu. Les Tunisiens auront ainsi accès à toutes les informations. Comme la politique se fait à chaque coin de rue, ils comprendront mieux la gouvernance de leur pays et l'avenir qui les attend. Ils voteront alors en conséquence et choisiront leur propre destinée. Les Tunisiens avides de révélations et d'archives, cela fait partie de leur histoire ancienne et présente, les gouvernants d'aujourd'hui ont le devoir de leur révéler la vérité, toute la vérité, même si elle est amère pour certains. Les néophytes de l'exercice du pouvoir doivent se rendre compte qu'ils ne sont plus dans les amphithéâtres avec des débats estudiantins ou dans des salons d'une paisible bourgeoisie mais qu'ils ont la charge de conduire un pays vers d'autres cieux de paix et de sérénité. L'inventaire des années au pouvoir doit être fait également avec lucidité et courage. Nous avons appelé à la constitution de commissions indépendantes groupant toutes les composantes de la société civile pour mettre en lumière tous les dérapages anciens et actuels de nos gouvernants. Ces compétences doivent être en mouvement pour élucider les zones d'ombre et proposer des solutions efficaces. Une justice sereine et des institutions au-dessus de tout soupçon auront la tâche de sanctionner les malversations des coupables et de blanchir les innocents.
Mon appel aujourd'hui est à la réconciliation. Puissent les tenants du pouvoir l'entendre. Ils ont éclaboussé l'image de notre pays et par la suite tari les ressources nécessaires à notre développement. Nous avons, dans nos précédentes contributions, dressé le paysage économique délabré et maquillé en plus par des chiffres non conformes à la réalité. Le politique maître à bord, aujourd'hui, a assombri l'horizon. La course à la notoriété et aux responsabilités a alourdi le climat. Un choc des sages, même s'ils sont éloignés des devants de la scène, est encore salutaire ! Ils peuvent secouer le cocotier et nous éviter de marcher sur la tête.


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