Le projet du budget de l'Etat 2014 risque de briser le consensus et de conduire à l'échec du prochain gouvernement Le Dialogue national a repris, hier après-midi, au ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, au Bardo. La présence de l'ancien gouverneur de la Banque centrale, Mustapha Kamel Nabli, a été remarquée. Cette séance, la deuxième de la journée, a été également marquée par le retour des représentants d'Ennahdha et d'Ettakatol, absents le matin. Dans une déclaration de presse, le chef du groupe d'Ettakatol à l'Assemblée nationale constituante, Mouldi Riahi, a expliqué l'absence de son parti de la séance de la matinée par la participation de ses représentants à la séance plénière préparatoire au débat général sur le budget de l'Etat 2014 et la loi des finances sous la Coupole. S'agissant du début effectif du compte à rebours de la feuille de route, Riahi a assuré que son parti s'en tenait aux principes convenus, à savoir boucler au plus vite l'étape de transition et passer à l'adoption de la Constitution puis à la formation d'un gouvernement. La séance de la matinée du Dialogue national avait commencé en fin de matinée avec un fort retard par rapport à l'horaire initialement prévu, le chef du gouvernement provisoire, Ali Laârayedh, ayant annoncé à l'Assemblée nationale constituante la décision de la présidence du gouvernement de ne pas reporter l'examen du budget 2014, après consultation des experts. D'après des dirigeants de l'opposition, l'examen de la loi de finances et du projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2014 est susceptible de compromettre le consensus que les parties prenantes au dialogue s'efforcent d'obtenir. Le secrétaire général du parti Al-Massar, Ahmed Brahim, a dénoncé le refus du report sine die de l'examen du projet de budget de l'Etat, estimant que ce refus constitue, à plusieurs égards, un exercice de force qui se veut un message prévoyant que « tous les pouvoirs sont détenus par l'ANC ». Pour le président du Parti populaire progressiste Hichem Hosni, la séance de dialogue d'hier n'a pas de sens après que l'ANC a entamé l'examen du projet de budget de l'Etat pour l'exercice 2014, estimant que le refus du report de l'examen de ce projet est de nature à rompre le consensus adopté en tant que mécanisme pour trancher les litiges et prendre les décisions. Quant au dirigeant au Courant populaire Mourad Amdouni, il a jugé que le projet de budget de l'Etat est «catastrophique», dans la mesure où il risque d'aboutir à des résultats socioéconomiques graves propres à briser le consensus, avertissant que ce budget est susceptible de conduire à l'échec du prochain gouvernement.