Les perspectives d'utilisation du gypse au niveau local et de son exportation sont importantes compte tenu de ses avantages. Les gisements se trouvant dans plusieurs régions renferment des réserves qui peuvent enrichir encore l'offre... Les constructeurs sont toujours à la recherche de matériaux fiables, économiques et protecteurs de l'environnement. Le gypse peut être considéré comme le matériau qui a plusieurs avantages à condition de l'utiliser de façon optimale. Notre pays dispose de quantités suffisantes de ce matériau mais son utilisation demeure limitée car les constructeurs —notamment ceux qui font partie des petites et moyennes entreprises de bâtiment— ne sont pas assez informés. Pourtant, les quantités de gypse ont évolué de façon sensible au cours de ces dernières années. En Tunisie, ce matériau est utilisé à hauteur de 50% environ pour l'industrie du ciment et 50% pour la fabrication du plâtre. Cette utilisation reste limitée si l'on fait une comparaison avec certains pays européens. Ce matériau se trouve dans certaines régions du pays sous forme de gisements. Il se présente sous différents aspects qui peuvent être utilisés dans le bâtiment. Les régions du Nord, du Centre, du Sud-Ouest et du Sud-Est du pays sont connues par leurs réserves riches en gypse à l'état pur. Les sites de «Jebbès» à Zaghouan, «Sidi Salah» au Kef et «jebel Houfia» à Kairouan sont exploités pour extraire le gypse et l'ajouter comme matière première dans la fabrication du ciment. Au Centre du pays, le gypse est disponible dans les zones de Meknassy-Mezzouna, Kef Ennssour, Jebel Jebs, Mehari et à Kef Abdallah où il est exploité pour la fabrication du plâtre. Droit d'occupation des terrains Au Sud-Ouest, dans la région de Gafsa, le gypse existe notamment à Om El Khacheb, Métlaoui et Kef Eddour. Actuellement, trois concessions d'exploitation ont été accordées, ce qui constitue une occasion pour renforcer l'offre. Au Sud-Est, dans la région de Tataouine, on trouve le plus important gisement de gypse. La région est classée 4e au niveau mondial du point de vue réserves. Le gypse disponible dans cette zone est pur et peut être utilisé dans la fabrication du plâtre et dérivés et du plâtre médical, de la peinture... Rappelons que le Code minier qui a été promulgué le 28 avril 2003 a reclassé le gypse en tant que substance minière. Le but étant d'assurer une exploitation rationnelle du gypse en lui conférant une valeur ajoutée. Avant la promulgation de ce Code, ce matériau était intégré dans la loi n° 20-89 des carrières et cité dans la rubrique des substances utiles. La législation stipule, cependant, que la durée d'exploitation du gypse est accordée pour une durée proportionnelle aux réserves découvertes allant jusqu'à 30 ans. L'Etat veut garantir, à travers cette mesure, l'amortissement des installations d'exploitation, de transformation et d'alimentation de l'usine en substances minérales. Evidemment, les titulaires des concessions d'exploitation ont le droit, selon le Code, d'occupation des terrains du gypse, qui sont classés comme propriété domaniale. Depuis 2005, environ 40 permis de recherche ont été accordés. Ils ont permis de délivrer 25 concessions d'exploitation. Actuellement, on compte 7 permis de recherche et 25 concessions d'exploitation, qui touchent les gouvernorats de Ben Arous, Zaghouan, le Kef, Kairouan, Sidi Bouzid, Gafsa et Tataouine. L'engagement théorique de ces concessions s'élève à une capacité totale d'extraction annuelle de 3.6 millions de tonnes et une capacité de production annuelle de plâtre de 3 millions de tonnes. Les investissements sont d'environ 170 millions de dinars alors que l'effectif opérant dans le secteur est de l'ordre de 950 personnes. On compte également 6 projets actifs,10 projets en cours de développement et 9 projets à difficultés. Deux nouvelles usines de fabrication de plâtre ont été installées à Tataouine en plus de l'usine de Meknassy à Sidi Bouzid. Ces unités ont permis de renforcer la production. Des difficultés se dressent, toutefois, devant les projets. Celles-ci concernent, entre autres, la consommation limitée des professionnels dans le marché local du gypse pour la fabrication du ciment. Même les exportations sont confrontées aux entraves mais les professionnels tiennent à préserver leur place sur les marchés extérieurs pour assurer en permanence la présence du produit tunisien. L'arrêt des grands projets en Tunisie —pourtant programmés—et l'utilisation insignifiante de certains types de plâtre ont contribué à l'aggravation de la situation. Les perspectives du secteur sont considérées quand même comme prometteuses malgré tout. D'autant plus que les réserves de gypse de haute qualité peuvent offrir d'importantes quantités pour le marché local et l'exportation. Une occasion se présente aux promoteurs pour exporter ce produit vers les pays de l'Afrique de l'Ouest qui ne disposent pas de réserves en ce produit, par exemple. Il est possible également de conclure des partenariats avec des entreprises internationales réputées qu'elles soient françaises, allemandes ou italiennes, et ce, pour vendre des quantités plus importantes de gypse sur le marché mondial, qui offre plusieurs opportunités. La diversification des produits à partir du gypse —en optant pour les plaques au plâtre et le plâtre médical— ouvre de nouveaux horizons pour les professionnels qui savent bien que les produits fabriqués à partir du gypse peuvent se substituer, dans le domaine de construction, au ciment qui est considéré comme un grand consommateur d'énergie.