La Fédération tunisienne des ciné-clubs (Ftcc) et le Ciné-club de Sousse présentent du 24 au 27 juin, un événement cinématographique de taille, Cinescope III, réparti sur les quatre coins de la ville sahélienne. Le Théâtre municipal de Sousse, Dar Echaraâ dans la partie médinoise, et la maison des jeunes de la cité balnéaire, accueilleront tout au long de la manifestation, quatre journées et quatre soirées, pensées autour de la problématique distincte, caractéristique et particulière de la «Marginalisation au cinéma». Ainsi, ateliers, interventions et analyses filmiques, projection de courts et longs métrages, séances de formation et colloques, seront consacrés aux lectures et analyses de la figure du marginal au cinéma. Allant de l'écriture moderne à celle plus contemporaine, à travers un choix et une sélection d'un répertoire cinématographique approprié, et selon une approche historique étudiée, le discours voulu par Cinescope III tend, certes, vers la réceptivité visuelle, mais aussi et avant tout vers la formation pédagogique. En effet, les problématiques envisagées, pour être abordées, dans cette nouvelle session du Ciné-club de Sousse, brasseront l'ensemble de ses préoccupations, prenant appui sur des ateliers à portée avant tout initiatrice et formatrice, encadrés pour ce faire par une équipe de quatre ciné-clubistes («le Quatuor CC Team»), un effectif composé par un modérateur, un analyste, un logisticien/photographe et un rapporteur. En conséquence, l'atelier «histoire et thématique» envisage de répondre au thème considéré selon des composantes structurelles techniques, mais aussi, et c'est l'objectif ici, suivant les moments et passages filmiques qui ont marqué son histoire au cinéma. Pour répondre de cette tâche, les animateurs de cet atelier seront Mohamed Ben Tabib, prenant comme support «le déplacement du concept de la marginalité à travers La grève de Eisenstein, et Ines Tlili, prenant comme support d'études Les idiots/ Dogma 95 de Lars Von Trier. Par ailleurs, l'atelier «langage cinématographique et technique de l'image» se voudra une introduction à une grammaire audio-visuelle sous-jacente au thème, caractéristique d'une terminologie significative, telle que «notions de cadrage», «échelle de plans», «champ contre champ», «travelling», «panoramique», «raccords de plans», etc. A deux reprises, ce sera Ahmed Jelassi, l'animateur de ce type de séances, dans un premier temps avec Calcutta de Louis Malle, puis dans un deuxième moment avec Los Oldivados de Louis Bunuel. Enfin, l'atelier «analyse filmique» permettra un examen et une étude de l'image, sa décomposition analytique et son introspection, afin d'apprécier le contexte sociologique et politique du film proposé, et d'en dégager un sens critique. Pour défendre ces approches, les intervenants seront respectivement, Ridha Boukadida, Lassaâd Jamoussi et Mohamed Ben Tabib, avec les exposés de films Affreux, sales et méchants d'Ettore Escola, Hiroshima mon amour d'Alain Renais, et la représentation de la marginalité chez Youssef Chahine à travers Bab El Hadid. L'ensemble de ces ateliers seront non seulement accompagnés de supports visuels préparés dans ce sens, mais également suivis de rendus écrits et archivés des interventions. La finalité étant aussi de garder une «trace» des travaux réalisés pendant les «Cinescopes», qui serviront par la suite de divers supports théoriques consultables à souhait, une sorte de bibliothèque, une banque de données et de la documentation classée et répertoriée par matières et sujets. De plus, le «listing» des séances de formation, prévues à la maison des jeunes de Sousse, se fera selon une dialectique pédagogique de rigueur, à savoir un encadreur accompagné à chaque fois de quatre animateurs. Ahmed Jelassi, Ramzi Souani, Lassaâd Jamoussi, Saïda Cherif, Chokri Mediouni, Ines Ben Younes, Adel Ghzela, Mondher Kalaai et Ines Tlili seront les membres de l'équipe d'encadrement. La programmation des projections nocturnes, pendant la durée de la manifestation, sera dédiée aux films tunisiens distingués selon la thématique du Cinescope. Un long métrage est prévu chaque soir, pour les participants et pour le grand public, suivi d'un débat avec la présence d'une personne de l'équipe technique du film, d'un analyste et d'un modérateur. Ainsi, l'inauguration des projections se fera avec Jûnûn de Fadhel Jaïbi, Abdelhalim Messaoudi comme analyste et Ali Ben Abdallah comme invité. La deuxième soirée sera consacrée au film de Mahmoud Ben Mahmoud, Traversée, avec la présence de l'analyste Hédi Khelil. La troisième et dernière projection prendra en charge le film de Nouri Bouzid Poupées d'argile, et l'invité sera, cette fois-ci, Sonia Chemkhi. Le Ciné-club de Sousse en place depuis décembre 2009, réfléchi et fondé par Ramzi Souani artiste-photographe tunisien, suivi par une jeune «tribu» de cinéphiles passionnés, Amina, Marwa, Béchir, Hassen, Manel, Nejma, Rakia, Linda, Nizar, Ichraf, M'hammed… pour ne citer qu'eux, continuera donc, avec cette thématique de «marginalisation» pour sa troisième «apparition» publique sous les traits de «Cinescope III», son parcours engagé et définitivement hors des sentiers battus. Nous y reviendrons.