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Hors idéologie
Note de lecture - Deux Méditerranées : les voix de la mondialisation et de l'autonomie
Publié dans La Presse de Tunisie le 25 - 06 - 2010

Moment contemporain intégral, problématique, la mondialisation suscite, depuis près de deux décennies, l'intérêt des chercheurs. Nombre d'ouvrages scientifiques lui sont régulièrement consacrés, avec comme objectif, pour la plupart, non seulement d'en analyser les contenus et les effets, mais encore, et en conséquence, d'essayer d'en résoudre les contradictions.
La question se résume comme suit : si la mondialisation impose aux Etats et aux peuples les règles absolues du libéralisme et du marché, si elle supplante leurs pouvoirs, leurs indépendances, leurs spécificités, si elle conditionne, même, leurs modes de vie et de pensée, implique-t-elle pour autant (dans qu'elle mesure du moins, et avec qu'elles différenciations ?) un recul de leur autonomie ?
Des positions «extrêmes» se déclarent encore à ce sujet. Pour les ultra-libéraux, par exemple, la mondialisation s'inscrit dans l'ordre logique des choses. Evolution «objective», «naturelle» du monde. «Processus irréversible, irrattrapable». A l'opposé de cette théorie (de cette idéologie) s'expriment les altermondialistes qui affirment, eux, que la globalisation de l'économie résulte d'une «conspiration» du capitalisme financier, et que l'alternative d'un monde gouverné, hors des lois marchandes et en fonction des intérêts et des droits des sociétés et des personnes, est toujours possible. Autre idéologie.
La réponse la plus réaliste sans doute, la plus équilibrée, nous est proposée dans un volume récent, ensemble d'études (pluri-interdisciplinaires) intitulée «Deux Méditerranées : les voies de la mondialisation et de l'autonomie».
En complément, en contrepoint
Ce volume, réalisé sous la direction de Yassine Essid et William D. Colemon, vient, en fait, en complément, et à la fois en contrepoint, d'un projet plus global dû à l'initiative du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, avec la participation depuis 2002, d'une soixantaine de chercheurs canadiens, australiens, asiatiques, américains et européens, sur le thème générique de «La mondialisation et de l'autonomie)».
Pourquoi des chercheurs méditerranéens ? Et pourquoi la Méditerranée ?
Dans l'introduction générale, Yassine Essid et William D. Coleman parlent, à juste titre, d'une contribution qui «ne se justifiait que parce qu'elle permettait de donner une autre perspective et un autre point de vue, à prendre, ici, dans le sens de «‘‘lieu où l'on parle''», du «lieu où l'on se place pour parler», et ce lieu est la Méditerranée.
Si, donc, l'approche est commune, et si les objectifs de la recherche sont convenus (interdisciplinarité — étude de la relation entre la mondialisation et les processus visant à construire et assurer l'autonomie) les perspectives, en revanche, doivent être particulières, en fonction des différentes réalités appréhendées.
La Méditerranée, en effet, «constitue un terrain d'investigation privilégiée tant sur le plan culturel que géostratégique».
Quatre aspects :
— Historiquement, elle fut le lieu de l'exercice des hégémonies, des impérialismes et du colonialisme
— Culturellement, elle fut le berceau des religions monothéistes. Et aujourd'hui, elle est au centre d'une opposition Orient-Occident
— Economiquement, elle est une région de contrastes. Rive nord pays développés. Rive sud (Moyen Orient et Afrique du nord, pays émergents ou en voie de développement).
— Stratégiquement, enfin, «c'est une région de conflits politiques et militaires patents ou larvés».
Ces données particulières posent des problèmes particuliers dans le contexte de la mondialisation. Et sous tous les rapports : rythmes d'intégration économique, volonté de démocratisation politique, gouvernances, statut familial, laïcité, éducation, culture, arts, religions…
Un paradoxe émerge : l'appartenance à une même histoire, les similitudes et les affinités culturelles, ne cachent ni les disparités économiques ni les oppositions d'intérêts et souvent d'idéologies, entre une Méditerranée du Nord (liée à l'Europe dominante) et une Méditerranée du Sud tiraillée entre son obligation de respecter les «directives» de l'Occident et les valeurs inhérentes à son identité arabo-islamique.
Un paradigme, des angles de vue
Les études incluses dans le volume insistent du reste sur ce point précis. Quel que soit le domaine abordé (économie, gouvernance, Islam, religions, musique, littérature, éducation, alimentation), la question de la mondialisation et de l'autonomie est presque toujours «tributaire» du paradigme des rapports de forces.
Pour qu'il y ait «résistance» à la mondialisation, il faut une base géopolitique économique minimale. A défaut, défendre son autonomie reste vain. Une simple réaction velléitaire vouée à une localité stérile. Exemple de la musique (étude de Myriam Lakhoua, voir notre article in Arts et Spectacles - La Presse du 18-06) exemple, aussi, de la littérature (Le roman arabe en occident, de François Zabal - p.267 et s), exemple, enfin de l'alimentation (Le cas de la viande en Tunisie, de Paula Duran Montfort p.259 et s) et l'enseignement supérieur (Le cas français et tunisien, de Houda Ben Hassen p.305 et s).
Les angles de vue divergent cependant (jusqu'à ne plus coïncider du tout) dans le traitement de la question religieuse et de la sociologie historique. Islam et Islamisme sortent en effet du «lot». Les paradoxes changent (Mondialisation, autonomie et internationalisation de l'Islam, de Mohamed Yassine Essid). Là, il n'est plus question de supériorité ou d'infériorité économique, mais de diffusion et de communication idéologiques. L'internationalisation de l'Islam est une réponse, à travers les satellitaires, à l'internationalisation des valeurs du marché.
Ou se dédoublent (L'insoutenable altérité de l'Islam, de Youssef Seddik p.191 et s). Youssef Seddik soutient une thèse inédite : celle d'un Coran invitant expressément à l'unification des peuples et des cultures, et d'un islamisme, traduisant une espèce de revanche de l'atavisme bédouin dénoncé tant par des sourates que par des hadiths du Prophète.
L'étude sur la asabiyya, chez Ibn Khaldoun revient elle, plus ou moins, vers des conclusions «conformes» (La Asabiyya, le marché et la société : pertinence contemporaine de la vision du changement social chez Ibn Khaldoun, de Olivia Orozco De la Torre. p.109 et s).
Succinctement (en attendant d'y revenir à titre spécial) l'idée est que, au contraire, le lien communautaire et tribal renforce les gouvernances et préserve leurs acquis. Mais un retour sur ce texte, autant que sur les études de Youssef Seddik et de Mohamed Yassine Essid s'impose. On le fera bientôt. Promis.
Sans compter que la totalité du volume est disponible sur le web, à l'adresse : http://globalization.mcmaster.ca/ga/ga 8.1htm


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