Le défi du congrés: trouver des solutions consensuelles pour surmonter les difficultés économiques actuelles dans le cadre d'une vision globale La réunion préparatoire au congrès économique national a permis la mise en place, hier à Dar Dhiafa à Carthage, des ateliers de travail chargés d'identifier des propositions pour trouver des solutions urgentes, permettant de sortir le pays des difficultés économiques dont il souffre, a indiqué à l'agence TAP le ministre de l'Economie et des Finances, Hakim Ben Hammouda. A l'issue de la réunion préparatoire au congrès économique prévu le 28 mai prochain, Ben Hammouda a précisé que chacun de ces ateliers regroupe un ministre chargé d'un dossier économique ainsi que d'un représentant de chaque organisation (Utica, Utap et Ugtt) et d'un autre de chaque parti politique, outre un nombre d'experts. Le ministre de l'Economie a fait savoir que le Dialogue national sur l'économie vise à trouver des solutions consensuelles sur les moyens de surmonter les défis économiques, pour élaborer un scénario de relance de l'économie tunisienne et dépasser les difficultés actuelles, dont la plus importante est le déséquilibre entre les ressources propres et les dépenses. Des solutions à court terme Pour sa part, Chedly Ayari, gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), a déclaré que la réussite du congrès national sur l'économie dépend de la prise de conscience de la responsabilité collective de toutes les parties sur la situation actuelle du pays (société civile, partis, gouvernements successifs depuis la révolution et experts économiques...). Il a relevé que les décisions du congrès national sur l'économie devraient normalement être prêtes fin juin prochain. Evoquant la situation économique actuelle, le gouverneur de la BCT a mis l'accent sur l'importance de trouver des solutions aux problèmes de court terme (2014/2015), notamment en termes de mobilisation des liquidités, en réduisant les dépenses, renforcant les exportations et rationalisant les importations, à travers la limitation des quantités des produits importés. D'après Ayari, il faut trouver des liquidités pour couvrir les dépenses du gouvernement (règlement des salaires...), précisant que ces liquidités devront provenir des ressources propres de l'Etat et non à travers l'endettement. Pour le gouverneur de la BCT, l'Etat n'est pas en situation de faillite mais la situation du Trésor de l'Etat est intenable, en l'absence de croissance. Il a espéré une amélioration de la situation économique au cours du deuxième semestre 2014 par rapport au premier semestre marqué par un mauvais rendement. Il a même prévu la réalisation d'un faible taux de croissance, voire d'un taux négatif, au cours du premier semestre de cette année. Une vision globale et macroéconomique De son côté, la présidente de l'Utica, Wided Bouchamaoui, a relevé que l'organisation patronale va présenter, lors de la tenue des différents ateliers de travail, des propositions pour des solutions opérationnelles concernant la microfinance, l'initiative privée, la lutte contre la contrebande et le renforcement de la compétitivité des entreprises tunisiennes. Pour Mohamed Hamdi, qui est à la tête du bloc parlementaire de l'Alliance démocratique à l'ANC, les propositions générales de son parti portent sur la rationalisation des dépenses, notamment en matière d'importation, et l'instauration de la culture du travail. L'expert économique Mongi Boughzala a estimé que les décisions du congrès national sur l'économie doivent être prises dans le cadre d'une vision globale et macroéconomique qui tient compte de la situation économique future du pays. Il a appelé à ne pas surenchérir sur la situation actuelle du pays pour parvenir à une sortie de crise, proposant surtout d'identifier des solutions pour la situation des entreprises publiques.