Pour la première fois de leur histoire, les Sud-Américains atteignent les quarts de finale de la Coupe du monde Stade Loftus Versfeld. Beau temps. Public assez nombreux. Pelouse en bon état. Paraguay et Japon font match nul : 0-0. Le Paraguay se qualifie aux tirs au but : (5-3). Arbitrage du Belge Frank De Bleeckere. Paraguay : Villar, Morel, Alcaraz, Ortigoza (Barreto 75'), Da Silva, Bonet, Riveros, Vera, Benitez ( Valdez 60'), Barrios, Santa Cruz (Cardozo 94'). Japon : Kawashima, Komano, Nakazawa, Abe (Nakamura 81'), Tanaka, Nagatomo, Hasebe, Endo, Okubo (Tamada 106'), Honda, Matsui (Okazaki 66'). Il y a des matches où on a l'impression que les protagonistes ne se départageront jamais, sauf par le coup de chance qu'impose la fameuse séance des tirs au but. La rencontre ayant mis aux prises, hier, Paraguayens et Japonais pour le compte des huitièmes de finale a tenu en haleine tous ceux qui ont pris la peine de suivre les débats, du coup d'envoi au dernier penalty transformé par Cardozo. Hier, c'était sans doute le jour le plus long aussi bien pour les Sud-Américains que pour les Asiatiques. Un match très disputé où les débats étaient très serrés quatre vingt dix minutes durant. Et même les prolongations n'ont pas suffi pour départager les deux protagonistes. Pourtant, Paraguayens et Japonais voulaient en finir dès le départ. Mais la volonté des uns, comme des autres, était si grande qu'au bout de 120 minutes de bataille acharnée sur le terrain, les vingt-deux guerriers n'étaient pas encore prêts à déposer les armes. Et ce sont les Nippons qui annoncent la couleur dès la première minute du jeu : Okubo tente sa chance, mais son tir des vingt mètres est mal cadré. Certes, l'attaquant japonais a raté le cadre, mais sa tentative, la première de la rencontre, a donné le ton. En effet, dès cet instant, c'était du coup par coup. Duels en milieu de terrain et dans la surface, des accélérations à bout de champ : les deux protagonistes n'ont pas lésiné sur l'effort, cherchant, coup après coup, la petite brèche. Mais autant les attaquants se sont montrés insistants, autant les défenseurs se sont avérées solides. Au bout du suspense Après la pause, les débats reprennent aussi virulents. Au fil des minutes, les deux sélectionneurs opèrent des changements, à la recherche de la solution miracle. En vain. Pourtant, chaque formation a eu l'opportunité de signer le but de la délivrance. Mais à chaque fois, le cadre est raté de peu. En témoigne le beau tir de la tête de Riveros, intercepté en deux temps par le portier nippon, Kawashima (59'). De leur côté, les Paraguayens ont eu chaud, notamment durant le temps additionnel : sur un coup franc, Endo cherche Nakazawa au second poteau, qui remet vers Tanaka. Ce dernier est trop lent pour rattraper le ballon (90'+1). Malgré la bonne volonté des deux adversaires, qui ne lâchèrent pas prise jusqu'au bout, les prolongations n'allaient pas changer la donne. Et il a fallu se soumettre à la loi de la chance, celle de la séance des tirs au but. Il a suffi que le Japonais, Komano rate son penalty, contre un sans-faute paraguayen, pour que les deux rivaux se départagent enfin. Dernier sur la liste des tireurs, arrêtée par Gerardo Martino, l'attaquant Oscar Cardozo, qui a fait son entrée à la 94', se donne rendez-vous avec l'histoire : en transformant le dernier penalty, Cardozo expédie le Paraguay en quarts de finale, pour la première fois de son histoire. Un exploit pour les Sud-Américains dont la prestation depuis l'entame du Mondial n'a pas laissé indifférent les observateurs les plus avertis. Quant aux Japonais, ils quittent la compétition, la tête haute. Ils ont dit: Gerardo Martino : «L'heure de gloire» «Dieu était avec nous. Maintenant, nous voulons aller encore plus loin ! En tout cas, on mérite notre heure de gloire. Ce n'est jamais une partie de plaisir de gagner un match aux tirs au but mais je pense qu'on le méritait un peu plus que l'adversaire». Takeshi Okada : «Sans regret» «Je n'ai aucun regret. Les joueurs ont été formidables, le Japon peut être fier d'eux. C'est moi qui suis responsable de cette défaite, pas eux. Je n'en ai pas fait assez pour leur permettre de gagner. C'est difficile de donner une raison pour expliquer cette élimination. Notre équipe n'a pas été capable de se créer beaucoup d'occasions et on n'a pas su exploiter nos quelques occasions. Qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus ? J'aurais dû davantage insister dans mon discours sur le fait qu'ils devaient gagner».