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Marzouki voudrait amnistier les jihadistes
Dernière lubie du président
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 01 - 2000

Cet appel a le tort d'envoyer aux soldats un signal de démobilisation, et aux jihadistes, ce n'est ni plus ni moins qu'un signe de mollesse
Le président de la République s'est déplacé au mont Chambi, mardi 6 mai 2014. Il était accompagné dans cette visite de terrain par le ministre de la Défense. La zone inspectée est devenue emblématique de la guerre larvée que mène la Tunisie contre le terrorisme. Cette sortie aurait le mérite de rappeler à ceux qui ont vite crié à la mort du roi, qu'il est bien vivant, toujours président, doublé de chef suprême des forces armées.
Profitant de cette tournée tout en symbole, Marzouki ne s'est pas empêché de faire une de ses sorties, devenue marque de fabrique de sa mandature, disons, originale. Le président a lancé devant un détachement de soldats, un appel aux terroristes, spécifiant à ceux d'entre eux n'ayant pas tué de déposer les armes pour bénéficier d'une amnistie. Il a toutefois ajouté que la guerre menée par les terroristes est absurde, puisqu'ils n'arriveront pas à vaincre un Etat légitime. Il leur a indiqué qu'ils se battaient contre un ennemi imaginaire, et malgré leurs croyances, ils ne mourront pas en martyrs. En spécifiant, in fine, que le peuple tunisien rejette le terrorisme et ceux qui le prônent.
Certes, le président a lancé un appel aux jihadistes qui n'ont pas de sang sur les mains. Encore Heureux. Mais que signifie cette déclaration de Marzouki ? Quels messages envoie-t-elle aux jihadistes et à l'armée nationale ? Et enfin en a-t-il le droit ?
Décidément, Marzouki, c'est ce qui sera probablement retenu de lui, se présente comme l'ami fidèle des multirécidivistes, qu'il ne manque pas de libérer à chaque fête, l'hôte qui a reçu à Carthage les membres des ligues violentes dites de protection de la révolution. A présent, il se glisse dans la peau du conseiller des jihadistes pour les amnistier. En précisant, pure rhétorique, que cette proposition concerne ceux qui n'ont pas de sang sur les mains. Il faudra ajouter à l'appel présidentiel l'adverbe, encore. C'est qu'être basé à Chaâmbi depuis des mois ne pourrait avoir pour motif un séjour de santé dans la nature vierge ou la pratique de la chasse à l'arc.
Cas similaires et leçons à tirer
A travers le monde, y a-t-il des exemples similaires d'amnistie? L'Amérique latine offre des cas spécifiques en Colombie et au Pérou. Plus proche de nous, l'Algérie présente un exemple concret. Le 31 octobre 2004, Abdelaziz Bouteflika s'est adressé dans un discours à la Nation pour déclarer sa position en faveur du vote d'une « amnistie générale». Le président algérien a signifié, explicitement, son intention de mettre fin à la décennie noire qui a fait des milliers de morts en Algérie, depuis 1992.
Dans les cas précédents, entre l'Etat et les groupes concernés, est établi un réel rapport de force. Cela semble être une condition sine qua non, effectivement. Quand on décrète une amnistie, le rapport de force est évident, voire aucun autre choix n'est possible. Question, le rapport de force en Tunisie est en faveur de qui ? Mais encore, on propose une amnistie lorsqu'il y a énormément de dégâts, lorsqu'on est obligé de chercher un compromis. Est-ce bien le cas de figure dans lequel se trouve le pays ? D'autant plus qu'il y a un précédent en Tunisie : l'amnistie de 2011. Quelles sont les leçons à tirer de cette première grâce générale : la plupart des jihadistes libérés ont repris le combat et les armes contre le peuple tunisien, tel le groupe de Slimane, Abou yiadh lui-même, et ses disciples.
Combien sont-ils nichés au Mont Chaâmbi ? Probablement plusieurs dizaines entre le massif et le reste du pays : 150, 200, 300 irréductibles, prêts à mettre le pays à feu et à sang ? Il faut savoir que leur parler d'amnistie, c'est les reconnaître comme un groupe, comme une entité, comme un interlocuteur crédible, c'est enfin les légitimer. Pourquoi Marzouki se décide-t-il à lancer ces signes d'apaisement, quand les militaires gagnent du terrain et que l'Etat est en train de reprendre ses droits ?
Quel message enverrait donc cette déclaration faite devant les soldats au pied de la zone de guerre ? Les soldats et les corps sécuritaires, ceux là-mêmes qui s'exposent depuis des mois et ne comptent plus leurs martyrs tombés sur le champ d'honneur ? Cet appel a le tort de leur envoyer un signal de démobilisation, et aux jihadistes, ce n'est ni plus ni moins qu'un signe de mollesse.
Il serait de bon ton de rappeler, enfin, que l'amnistie est un acte juridique qui « arrête les poursuites et supprime les condamnations », même appuyée sur l'avis favorable du conseil sécuritaire, l'amnistie devra passer par une loi et être approuvée par le pouvoir législatif.
Dernière question : Marzouki agit-il seul ou bien est-il en service commandé ? Cherche-t-il par cette action improbable à plaire à Ennahdha, par exemple ? Parce que Ghannouchi lui même n'aurait pu, même s'il avait voulu, faire ce genre de proposition «impopulaire», lui qui joue en ce moment la carte de la conciliation. Bien esseulé à Carthage, Marzouki le peut, après tout, il n'a rien à perdre, diraient les mauvaises langues, et peut-être tout à gagner, en rappelant au bon souvenir de ses anciens alliés, ces lâcheurs, sa loyauté inconditionnelle.


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