Ça tourne au siège de notre journal L'équipe de tournage du feuilleton Naouret Lehwa, qui sera diffusé par la chaîne publique Al Watanya 1 au mois de Ramadan, a investi, avant-hier, jeudi 8 mai, les locaux de notre journal. Machinerie, spots, caméras, monitors, perches, costumes: bref, la totale. Ça grouillait comme dans une ruche d'abeilles. Une trentaine de personnes, entre techniciens et acteurs s'activent. La journée de tournage est longue, de midi à minuit, 12 séquences sont prévues et elles s'enchaînent : l'une d'entre elles se déroule dans le bureau du rédacteur en chef d'Essahafa au 2e étage de l'immeuble : Ahmed Hafiane joue le rôle d'un journaliste d'investigation. Heythem Belhédi est en pleine discussion avec son rédacteur en chef, Si Abdessalem, campé par Mohamed Sayari. Ce dernier ne cache pas sa déception au sujet de l'article «superficiel» que vient de lui présenter le journaliste, qui invoque «le droit de réserve» dans l'enquête qu'il mène concernant une mafia de trafic d'organes. D'où la peur du journaliste. Justement, Néjib Ayed, producteur-exécutif, explique «que ce feuilleton de 20 épisodes traite de plusieurs sujets jusqu'ici tabous, tels le trafic d'organe, les enfants de la rue, la traite des blanches, etc.» L'histoire et l'action de cette fiction se déroulent avant la révolution, juste à la veille du 14 janvier 2011. «Les thèmes traités décortiquent la société tunisienne et se focalisent sur les fléaux et les problèmes qui la minent», renchérit le producteur et directeur de la société «Rires-Productions». Le personnage central est le révélateur de tous ces maux: malversations, trafics et crimes : «Heythem est un journaliste d'investigation très doué, qui a du flair et une grande faculté d'analyse. L'enquête qu'il mène dérange cette mafia qui va agir en enlevant le fils du journaliste». A travers ce feuilleton du genre mi-drame, mi-policier, réalisé par Madih Belaïd, d'après un scénario de Ferial Kallel, Sarra Bouaziz et Riadh Sanaâli, les auteurs ont également voulu rendre hommage aux brigades criminelles, à leurs compétences et à leur professionnalisme. Autre particularité de ce feuilleton selon Néjib Ayed : «C'est d'avoir parié sur la jeunesse. C'est ce qui fait le charme de cette fiction : elle révélera de nouveaux visages et acteurs qui surprendront le public par leur prestation. Et ils ont donné pleine satisfaction aux côtés de leurs aînés : Fethi Heddaoui, Zahira Ben Ammar, Rim Riahi, Atef Ben Hassine et les autres. D'ailleurs, pour l'équipe technique, j'ai également parié sur la jeunesse : la majorité a moins de 30 ans». «Moi, je travaille...», dixit Néjib Ayed Le producteur Néjib Ayed a été, on le sait, contesté par certaines figures de l'ETT (Etablissement de la Télévision tunisienne) qui reprochent à la direction «d'opter depuis quelques années pour des producteurs exécutifs et des réalisateurs externes à la maison». Interrogé sur cette question, il répond tout de go : «Moi, je travaille. J'ai suivi ce feuilleton de bout en bout et j'ai permis au sein d'un atelier d'écriture à trois jeunes d'écrire le scénario d'après une idée et une histoire de Riadh Sanaâli. Je l'ai ensuite présenté à l'ETT et il a été sélectionné par la commission de lecture. On ne sanctionne pas le succès. En outre, ce n'est pas vrai que les professionnels externes accaparent la production exécutive et la réalisation, puisqu'en 2011, 2012 et 2013 des productions ont été également concoctées par des professionnels de la boîte. Et, en 2014, Naouret Lehwa est la seule fiction de qualité. D'où sa sélection. Et je continuerai à travailler et à proposer des scénarios car je suis contre cette logique qui consiste à laisser la place aux professionnels internes de l'ETT». Concernant le coût de la production, Néjib Ayed joue au cachottier et évite de répondre, mais il n'hésite pas à préciser : «J'ai fait des concessions quant aux devis et ce feuilleton coûtera moins cher que tous les précédents que j'ai produits. Pour moi, c'est un défi et je suis arrivé à compresser les prix». Naouret Lehwa nécessitera en tout 13 à 14 semaines de tournage, qui a été entamé en mars 2014 et se terminera vers la fin du mois de juin, à la veille de Ramadan, afin que commence, enfin, l'opération du montage.