L'association des amis d'Hannibal (club Hannibal) veut constituer une commission pour accélérer la procédure de rapatriement de l'illustre chef carthaginois enterré en Turquie et construire un monument en sa mémoire sur le site de Carthage Mongi Gueddas arrivera-t-il à raviver la mémoire de l'illustre guerrier carthaginois Hannibal? Cet octogénaire, président de l'Association des amis d'Hannibal (club Hannibal), fondée en 1993 par un groupe de passionnés de l'histoire romaine et carthaginoise, n'a pas renoncé à l'idée qui lui trotte derrière la tête depuis de nombreuses années: faire rapatrier ce qui reste de l'illustre général carthaginois, enterré dans la ville turque d'Izmit afin de pouvoir rendre hommage à sa mémoire. Selon cet hôtelier, féru d'histoire, le général Hannibal fait partie intégrante de l'histoire de Carthage et doit, par conséquent, être enterré dans la patrie où il a vu le jour. Sous l'ancien régime, l'idée avait fait son chemin et les autorités de l'époque avaient accepté de rapatrier la mémoire de Hannibal avec les honneurs militaires. Mais l'opposition des membres de la famille du président déchu, craignant que l'afflux des touristes sur le site de Carthage ne perturbe leur tranquillité, se sont opposés au projet, relégué, alors, aux oubliettes. L'idée a été abandonnée mais le président du club Hannibal n'a pas pour autant perdu espoir. Selon lui, l'illustre stratège carthaginois ne doit pas disparaître de la mémoire collective. A Rome, en Espagne et en France, des passionnés commémorent, chaque année, la défaite de Zama et la victoire de Rome. Un Japonais est même revenu sur l'itinéraire du général carthaginois en refaisant le même parcours que ce dernier. C'est au lendemain de l'indépendance que Gueddas a commencé à s'intéresser, pour la première fois, à l'histoire du valeureux chef carthaginois. C'est au cours de la représentation d'une pièce de théâtre que le jeune élève découvre l'histoire du général et est subjugué par le courage, l'intelligence, d'Hannibal qui a su, grâce à la ruse, vaincre l'armée romaine. «Hannibal a lutté de toutes ses forces contre le colonialisme romain. C'est une lutte qui était similaire à la nôtre. Nous luttions à l'époque contre le colonisateur français. Nous avions le même objectif. Débarrasser le pays de l'envahisseur étranger». Vingt ans plus tard, lors d'un voyage en Turquie, Gueddas tombe, par hasard, sur la tombe du général qui a été enterré à Izmit, une ville turque située entre Istanbul et Ankara sur le bord de la mer de Marmara. Rien ne signale la présence du général carthaginois hormis un grand rocher posé sur la tombe et sur lequel est gravé l'effigie du chef carthaginois. «Comment un illustre chef comme Hannibal peut-il reposer en bordure d'une route dans un patelin? C'est ainsi que m'est venue l'idée de rapatrier la mémoire de Hannibal en agissant de façon symbolique et en ramenant un peu de terre. Hannibal doit être enterré dans sa patrie d'origine avec les honneurs. Nous avons chargé un architecte de réfléchir sur le monument qui peut être érigé à la mémoire d'Hannibal. Nous avons réfléchi à l'emplacement où il est possible d'ériger ce monument à la mémoire d'Hannibal. Nous pensons le faire sur le site où se trouve le musée de Carthage à proximité des maisons des soldats du chef carthaginois». Le président de l'association a, aujourd'hui, un objectif: constituer une commission dans laquelle seront représentés les ministères du Tourisme, de la Culture, de la Défense nationale et de l'Intérieur afin d'accélérer la procédure de rapatriement d'Hannibal, construire un monument à sa mémoire sur le site de Carthage et créer un réseau entre les clubs de passionnés du chef carthaginois afin de mettre en place un circuit retraçant son itinéraire pour commémorer la victoire de Trazimène et la défaite de Zama.